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    2. Le bizarre incident du chien pendant la nuit
    3. Chapitre 1
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    MARK HADDON

    LE BIZARRE

    INCIDENT DU CHIEN

    PENDANT LA NUIT

    roman

    Traduit de l’anglais par Odile Demange

    Titre original : THE CURIOUS INCIDENT OF THE DOG IN THE NIGHT-TIME

    © Mark Haddon, 2003

    Traduction française : NiL éditions, Paris, 2004

    En couverture : © www.hen.uk.com, avec l’autorisation de Random Children’s Books.

    EAN 978-2-84111-644-7

    (édition originale : ISBN 0-224-06378-2 Jonathan Cape, Londres)

    Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo

    Ce livre est dédié à Sos.

    Merci à Kathryn Heyman, Clare Alexander,

    Kate Shaw et Dave Cohen.

    2.

    Il était 0 h 7. Le chien était allongé dans l’herbe au milieu de la pelouse, devant chez Mme Shears. Il avait les yeux fermés. On aurait dit qu’il courait couché sur le flanc, comme font les chiens quand ils rêvent qu’ils poursuivent un chat. Mais le chien ne courait pas. Il ne dormait pas non plus. Il était mort. Il avait une fourche plantée dans le ventre. Les dents avaient dû le traverser de part en part et s’enfoncer dans le sol, parce qu’elle n’était pas tombée. Je me suis dit que le chien avait sans doute été tué avec la fourche, parce que je ne voyais pas d’autres blessures. Et je ne pense pas que quelqu’un irait planter une fourche dans un chien qui serait mort d’autre chose, d’un cancer par exemple, ou d’un accident de la route. Mais je ne pouvais pas en être certain.

    Je suis entré chez Mme Shears, j’ai refermé le portail derrière moi. Je me suis dirigé vers la pelouse et je me suis agenouillé à côté du chien. J’ai posé la main sur son museau. Il était encore chaud.

    Le chien s’appelait Wellington. Il appartenait à Mme Shears, qui était notre amie. Elle habitait de l’autre côté de la rue, deux maisons plus loin, sur la gauche.

    Wellington était un caniche. Pas un de ces petits caniches qu’on conduit chez le coiffeur pour chiens, mais un grand caniche. Il avait un pelage noir et bouclé, mais, de tout près, on pouvait voir que, dessous, sa peau était d’un jaune très pâle, comme celle du poulet.

    J’ai caressé Wellington et je me suis demandé qui l’avait tué, et pourquoi.

    3.

    Je m’appelle Christopher John Francis Boone. Je connais tous les pays du monde avec leurs capitales, et tous les nombres premiers jusqu’à 7 507.

    Quand j’ai rencontré Siobhan pour la première fois, elle m’a montré ce dessin

    je savais que ça voulait dire « triste ». C’est ce que j’ai ressenti en trouvant le chien mort.

    Puis elle m’a montré ce dessin

    je savais que ça voulait dire « content ». C’est comme quand je lis quelque chose sur les missions spatiales Apollo ou que je suis encore éveillé à 3 ou 4 heures du matin et que je me promène dans la rue en faisant comme si j’étais le seul être humain au monde.

    Puis elle a fait d’autres dessins

    mais je n’ai pas compris ce qu’ils voulaient dire.

    J’ai demandé à Siobhan de dessiner tout plein de visages comme ça, puis de noter leur signification précise à côté. J’ai mis la feuille dans ma poche et je la sortais chaque fois que je ne comprenais pas ce qu’on me disait. Mais j’avais beaucoup de mal à trouver le schéma qui ressemblait le plus au visage des gens, parce qu’ils bougent tout le temps.

    Quand j’ai raconté ça à Siobhan, elle a pris un crayon et une autre feuille de papier. Elle a dit que les gens se sentaient sûrement très

    quand je faisais ça, et elle a ri. Alors j’ai déchiré son premier dessin et je l’ai jeté. Siobhan s’est excusée. Maintenant, quand je ne comprends pas ce que quelqu’un dit, je le lui demande ou bien je m’en vais.

    5.

    J’ai retiré la fourche qui était plantée dans le chien, je l’ai pris dans mes bras et je l’ai serré contre moi. Du sang coulait des trous laissés par les dents de la fourche.

    J’aime bien les chiens. On sait toujours ce qu’ils pensent. Ils ont quatre humeurs. Content, triste, fâché et concentré. En plus, les chiens sont fidèles et ils ne disent pas de mensonges parce qu’ils ne savent pas parler.

    Ça faisait 4 minutes que je serrais le chien dans mes bras quand j’ai entendu hurler. J’ai levé les yeux et j’ai vu Mme Shears courir vers moi depuis la terrasse. Elle était en pyjama et en peignoir. Elle avait du vernis rose vif sur les ongles des orteils et elle n’avait pas de chaussures.

    Elle criait : « Putain de merde, qu’est-ce que tu as fait à mon chien ? »

    Je n’aime pas qu’on crie contre moi. J’ai toujours peur qu’on me frappe ou qu’on me touche, et je ne sais pas ce qui va se passer.

    « Lâche ce chien, a-t-elle crié. Nom de Dieu, tu vas lâcher ce putain de chien ? »

    J’ai reposé le chien sur la pelouse et j’ai reculé de 2 mètres.

    Elle s’est penchée. J’ai cru qu’elle allait ramasser le chien, mais elle ne l’a pas fait. Elle a peut-être remarqué tout le sang qu’il y avait et elle a eu peur de se salir. Elle s’est remise à hurler.

    Je me suis bouché les oreilles, j’ai fermé les yeux et je me suis laissé tomber en avant, roulé en boule, le front dans l’herbe. Elle était mouillée et froide. C’était agréable.

    7.

    C’est un roman policier.

    Siobhan m’a conseillé d’écrire quelque chose que j’aurais envie de lire. Le plus souvent, je lis des livres de sciences et de maths. Je n’aime pas les vrais romans. Dans les vrais romans, on dit des choses comme ça : « Je suis veiné de fer, d’argent et de traînées de boue ordinaire. Je ne peux pas serrer fortement le poing comme le font ceux qui n’ont pas besoin de stimulus1. » Qu’est-ce que ça veut dire ? Je n’en sais rien. Père non plus. Siobhan et M. Jeavons non plus. Je leur ai demandé.

    Siobhan a de longs cheveux blonds et porte des lunettes en plastique vert. M. Jeavons sent le savon et porte des chaussures brunes qui ont chacune une soixantaine de minuscules trous circulaires.

    Mais j’aime bien les romans policiers. C’est pour ça que j’en écris un.

    Dans un roman policier, quelqu’un est chargé de découvrir qui est l’assassin puis de le capturer. C’est une énigme. Si l’énigme est bonne, il arrive qu’on trouve la réponse avant la fin du livre.

    Siobhan m’a conseillé de retenir l’attention du lecteur dès le début du livre. C’est pour ça que j’ai commencé mon histoire par le chien. Mais c’est aussi parce que c’est quelque chose qui m’est arrivé, et que j’ai du mal à imaginer des choses qui ne me sont pas arrivées.

    Siobhan a lu la première page et elle a dit que c’était spécial. Elle a mis le mot entre guillemets, en dessinant une virgule à l’envers avec son pouce et son index. Elle a dit que d’habitude, c’étaient des gens qui mouraient dans les romans policiers. J’ai dit que dans Le Chien des Baskerville, deux chiens mouraient, le chien des Baskerville et l’épagneul de James Mortimer, mais Siobhan a dit que ce n’étaient pas eux les victimes : c’est sir Charles Baskerville. Elle a dit que les lecteurs s’intéressent plus aux gens qu’aux chiens ; alors, si la victime de l’assassin est un être humain, les lecteurs auront envie de savoir la suite.

    J’ai dit que je voulais parler de quelque chose de réel et que je connaissais des gens qui étaient morts, mais personne qui s’était fait tuer, sauf le père d’Edward, à l’école, M. Paulson, seulement c’était un accident de planeur, pas un assassinat. En plus, je ne le connaissais pas vraiment. Et puis j’ai dit que je m’intéresse aux chiens parce qu’ils sont fidèles et francs et qu’il y en a qui sont plus intelligents et plus attachants que certaines personnes. Steve, par exemple, qui vient à l’école le jeudi, ne sait pas manger tout seul et il ne serait même pas capable d’aller chercher un bâton. Siobhan m’a demandé de ne pas dire ça à la mère de Steve.

    1- J’ai trouvé ce livre en ville, à la bibliothèque où Mère m’a emmené en 1996.

    11.

    Et puis la police est arrivée. J’aime bien les policiers. Ils ont des uniformes et des numéros, et on sait ce qu’ils sont censés faire. Il y avait une policière et un policier. La policière avait un petit trou dans ses collants à la cheville gauche et une égratignure rouge au milieu du trou. Le policier avait une grande feuille orange collée à la semelle de sa chaussure, qui dépassait d’un côté.

    La policière a pris Mme Shears par les épaules et l’a raccompagnée dans la maison.

    J’ai levé la tête.

    Le policier s’est accroupi à côté de moi. Il a dit : « Et si tu me racontais un peu ce qui se passe ici, jeune homme ? »

    Je me suis assis et j’ai dit : « Le chien est mort. »

    Il a dit : « C’est ce que j’ai cru comprendre. »

    J’ai dit : « Je pense que quelqu’un l’a tué. »

    Il a demandé : « Quel âge as-tu ? »

    J’ai répondu : « J’ai 15 ans, 3 mois et 2 jours. »

    Il a demandé

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    Tags:
    Classique, Fiction, Jeunesse, Littérature, Mystère, Roman
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