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    Paulo Coelho

    L’ALCHIMISTE

    Traduit du portugais (Brésil)

    par Jean Orecchioni

    Titre original :

    O Alquimista

    ISBN N°: 2-910188-13-2

    Éditions Anne Carrière

    À J.

    Alchimiste qui connaît et utilise

    Les secrets du Grand Œuvre

    Comme ils étaient en chemin, ils entrèrent en un certain bourg. Et une femme nommée Marthe le reçut dans sa maison.

    Cette femme avait une sœur, nommée Marie, qui s’assit aux pieds du Seigneur et qui écouta ses enseignements.

    Marthe allait de tous côtés, occupée à divers travaux. Alors elle s’approcha de Jésus et dit :

    — Seigneur ! Ne considères-tu point que ma sœur me laisse servir toute seule ? Dis-lui donc qu’elle vienne m’aider.

    Et le Seigneur lui répondit :

    — Marthe ! Marthe ! Tu te mets en peine et tu t’embarrasses de plusieurs choses. Marie, quant à elle, a choisi la meilleure part, qui ne lui sera point ôtée.

    Luc, X, 38-42

    Prologue

    L’Alchimiste prit en main un livre qu’avait apporté quelqu’un de la caravane. Le volume n’avait pas de couverture, mais il put cependant identifier l’auteur : Oscar Wilde. En feuilletant les pages, il tomba sur une histoire qui parlait de Narcisse. L’Alchimiste connaissait la légende de Narcisse, ce beau jeune homme qui allait tous les jours contempler sa propre beauté dans l’eau d’un lac. Il était si fasciné par son image qu’un jour il tomba dans le lac et s’y noya. À l’endroit où il était tombé, naquit une fleur qui fut appelée narcisse.

    Mais ce n’était pas de cette manière qu’Oscar Wilde terminait l’histoire.

    Il disait qu’à la mort de Narcisse les Oréades, divinités des bois, étaient venues au bord de ce lac d’eau douce et l’avaient trouvé transformé en urne de larmes amères.

    — Pourquoi pleures-tu ? demandèrent les Oréades.

    — Je pleure pour Narcisse, répondit le lac.

    — Voilà qui ne nous étonne guère, dirent-elles alors. Nous avions beau être toutes constamment à sa poursuite dans les bois, tu étais le seul à pouvoir contempler de près sa beauté.

    — Narcisse était donc beau ? demanda le lac.

    — Qui, mieux que toi, pouvait le savoir ? répliquèrent les Oréades, surprises. C’était bien sur tes rives, tout de même, qu’il se penchait chaque jour !

    Le lac resta un moment sans rien dire. Puis :

    — Je pleure pour Narcisse, mais je ne m’étais jamais aperçu que Narcisse était beau. Je pleure pour Narcisse parce que, chaque fois qu’il se penchait sur mes rives, je pouvais voir, au fond de ses yeux, le reflet de ma propre beauté.

    — Voilà une bien belle histoire, dit l’Alchimiste.

    Première partie

    Il se nommait Santiago. Le jour déclinait lorsqu’il arriva, avec son troupeau, devant une vieille église abandonnée. Le toit s’était écroulé depuis bien longtemps, et un énorme sycomore avait grandi à remplacement où se trouvait autrefois la sacristie.

    Il décida de passer la nuit dans cet endroit. Il fit entrer toutes ses brebis par la porte en ruine et disposa quelques planches de façon à les empêcher de s’échapper au cours de la nuit. Il n’y avait pas de loups dans la région mais, une fois, une bête s’était enfuie, et il avait dû perdre toute la journée du lendemain à chercher la brebis égarée.

    Il étendit sa cape sur le sol et s’allongea, en se servant comme oreiller du livre qu’il venait de terminer. Avant de s’endormir, il pensa qu’il devrait maintenant lire des ouvrages plus volumineux : il mettrait ainsi plus de temps à les finir, et ce seraient des oreillers plus confortables pour la nuit.

    Il faisait encore sombre quand il s’éveilla. Il regarda au-dessus de lui et vit scintiller les étoiles au travers du toit à moitié effondré.

    « J’aurais bien aimé dormir un peu plus longtemps », pensa-t-il. Il avait fait le même rêve que la semaine précédente et, de nouveau, s’était réveillé avant la fin.

    Il se leva et but une gorgée de vin. Puis il se saisit de sa houlette et se mit à réveiller les brebis qui dormaient encore. Il avait remarqué que la plupart des bêtes sortaient du sommeil sitôt que lui-même reprenait conscience. Comme si quelque mystérieuse énergie eût uni sa vie à celle de ces moutons qui, depuis deux ans, parcouraient le pays avec lui, en quête de nourriture et d’eau. « Ils se sont si bien habitués à moi qu’ils connaissent mes horaires », se dit-il à voix basse. Puis, après un instant de réflexion, il pensa que ce pouvait aussi bien être l’inverse : c’était lui qui s’était habitué aux horaires des animaux.

    Il y avait cependant des brebis qui tardaient un peu plus à se relever. Il les réveilla une à une, avec son bâton, en appelant chacune d’elles par son nom. Il avait toujours été persuadé que les brebis étaient capables de comprendre ce qu’il disait. Aussi leur lisait-il parfois certains passages des livres qui l’avaient marqué, ou bien il leur parlait de la solitude ou de la joie de vivre d’un berger dans la campagne, commentait les dernières nouveautés qu’il avait vues dans les villes par où il avait l’habitude de passer.

    Depuis l’avant-veille, pourtant, il n’avait pratiquement pas eu d’autre sujet de conversation que cette jeune fille qui habitait la ville où il allait arriver quatre jours plus tard. C’était la fille d’un commerçant. Il n’était venu là qu’une fois, l’année précédente. Le commerçant possédait un magasin de tissus, et il aimait voir tondre les brebis sous ses yeux, pour éviter toute tromperie sur la marchandise. Un ami lui avait indiqué le magasin, et le berger y avait amené son troupeau.

    — J’ai besoin de vendre un peu de laine, dit-il au commerçant.

    La boutique était pleine, et le commerçant demanda au berger d’attendre jusqu’en début de soirée. Celui-ci alla donc s’asseoir sur le trottoir du magasin et tira un livre de sa besace.

    — Je ne savais pas que les bergers pouvaient lire des livres, dit une voix de femme à côté de lui.

    C’était une jeune fille, qui avait le type même de la région d’Andalousie, avec ses longs cheveux noirs, et des yeux qui rappelaient vaguement les anciens conquérants maures.

    — C’est que les brebis enseignent plus de choses que les livres, répondit le jeune berger.

    Ils restèrent à bavarder, plus de deux heures durant. Elle dit qu’elle était la fille du commerçant, et parla de la vie au village, où chaque jour était semblable au précédent. Le berger raconta la campagne d’Andalousie, les dernières nouveautés qu’il avait vues dans les villes par où il était passé. Il était heureux de n’être pas obligé de toujours converser avec ses brebis.

    — Comment avez-vous appris à lire ? vint à demander la jeune fille.

    — Comme tout le monde, répondit-il. À l’école.

    — Mais alors, si vous savez lire, pourquoi n’êtes-vous donc qu’un berger ?

    Le jeune homme se déroba, pour n’avoir pas à répondre à cette question. Il était bien sûr que la jeune fille ne pourrait pas comprendre. Il continua à raconter ses histoires de voyage, et les petits yeux mauresques s’ouvraient tout grands ou se refermaient sous l’effet de l’ébahissement et de la surprise. À mesure que le temps passait, le jeune homme se prit à souhaiter que ce jour ne finît jamais, que le père de la jeune fille demeurât occupé longtemps encore et lui demandât d’attendre pendant trois jours. Il se rendit compte qu’il ressentait quelque chose qu’il n’avait encore jamais éprouvé jusqu’alors : l’envie de se fixer pour toujours dans une même ville. Avec la jeune fille aux cheveux noirs, les jours ne seraient jamais semblables.

    Mais le commerçant arriva, finalement, et lui demanda de tondre quatre brebis. Puis il paya ce qu’il devait et l’invita à revenir l’année suivante.

    Il ne manquait plus maintenant que quatre jours pour arriver dans cette même bourgade. Il était tout excité, et en même temps plein d’incertitude : peut-être la jeune fille l’aurait-elle oublié. Il ne manquait pas de bergers qui passaient par là pour vendre de la laine.

    — Peu importe, dit-il, parlant à ses brebis. Moi aussi, je connais d’autres filles dans d’autres villes. »

    Mais, dans le fond de son cœur, il savait que c’était loin d’être sans importance. Et que les bergers, comme les marins, ou les commis voyageurs, connaissent toujours une ville où existe quelqu’un capable de leur faire oublier le plaisir de courir le monde en toute liberté.

    Alors que paraissaient les premières lueurs de l’aube, le berger commença à faire avancer ses moutons dans la direction du soleil levant. « Ils n’ont jamais besoin de prendre une décision, pensa-t-il. C’est peut-être pour cette raison qu’ils restent toujours auprès de moi. » Le seul besoin qu’éprouvaient les moutons, c’était celui d’eau et de nourriture. Et tant que leur berger connaîtrait les meilleurs pâturages d’Andalousie, ils seraient toujours ses amis. Même si tous les jours étaient semblables les uns aux autres, faits de longues heures qui se traînaient entre le lever et le coucher du soleil ; même s’ils n’avaient jamais lu le moindre livre au cours de leur brève existence et ignoraient la langue des hommes qui racontaient ce qui se passait dans les villages. Ils se contentaient de nourriture et d’eau, et c’était en effet bien suffisant. En échange, ils offraient généreusement leur laine, leur compagnie et, de temps en temps, leur viande.

    « Si,

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