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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 9
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    ifs. Le terrain était de plus en plus inégal, avec des trous et des monticules. Et, à chaque pas de leur ascension, le vent soufflait et sifflait de plus en plus fort et les arbres se courbaient devant les rafales comme des cannes à pêche.

    Ils venaient d’entrer dans une de ces clairières quand, tout d’un coup, Dick s’aplatit face contre terre parmi les ronces et se mit à ramper doucement en arrière, cherchant l’abri d’un bouquet d’arbres. Matcham, très étonné, car il ne voyait pas la raison de cette fuite, l’imita cependant ; ce ne fut que lorsqu’ils eurent atteint le refuge d’un fourré qu’il se tourna vers son compagnon et lui demanda sa raison.

    Pour toute réponse Dick montra du doigt.

    À l’autre bout de la clairière un sapin s’élevait bien au-dessus du bois environnant et dressait dans le ciel la masse noire de son feuillage. Jusqu’à cinquante pieds au-dessus du sol, le tronc était droit et solide comme une colonne. À cette hauteur, il se divisait en deux rameaux massifs, et, dans la fourche, comme un matelot dans un mat, était un homme vêtu d’une cotte d’armes verte, épiant de tous côtés. Le soleil brillait sur ses cheveux ; d’une main, il s’abritait les yeux pour voir de loin, et il tournait doucement la tête d’un côté à l’autre avec la régularité d’une machine.

    Les jeunes gens se regardèrent.

    – Essayons à gauche, dit Dick. Nous avons failli mal tomber, Jack.

    Dix minutes après, ils arrivèrent à un sentier battu.

    – Voici un endroit de la forêt que je ne connais pas, remarqua Dick. Où peut mener ce chemin ?

    – Essayons tout de même, dit Matcham.

    Quelques mètres plus loin, le sentier conduisait au haut d’une arête, puis, par une raide descente, dans un vallon creux en forme de coupe. Au pied, émergeant d’une épaisse ramure d’aubépines fleuries, deux ou trois pignons sans toits, noircis comme par le feu et une seule grande cheminée marquaient les ruines d’une maison.

    – Qu’est-ce que cela peut être ? dit Matcham.

    – Vrai, par la messe, je n’en sais rien, répondit Dick. Je suis tout désorienté. Avançons prudemment.

    Avec des battements de cœur, ils descendirent à travers les aubépines. Çà et là ils virent des signes de culture récente ; des arbres fruitiers et des plantes potagères étaient devenus sauvages dans le fourré ; un cadran solaire était tombé dans l’herbe ; ils marchaient sans doute dans un ancien jardin. Encore quelques pas et ils se trouvèrent devant les ruines de la maison. Elle avait été une habitation agréable et bien défendue. Un fossé desséché était creusé profondément tout autour, mais il était, à présent, plein de gravats, et une poutre, tombée en travers, formait pont. Les deux murs opposés étaient encore debout, le soleil brillait à travers leurs fenêtres vides, mais le reste s’était effondré et ne formait plus qu’un grand tumulus de ruines, noircies par le feu. Déjà, dans l’intérieur, quelques plantes poussaient, vertes, dans les crevasses.

    – À présent, j’y pense, murmura Dick, ce doit être Grimstone. C’était un fort à un certain Simon Malmesbury. Sir Daniel fut un fléau pour lui ! C’est Bennet Hatch qui l’a brûlé, il y a maintenant cinq ans. Et, ma foi, c’est dommage, car c’était une belle maison.

    Dans le fond du vallon, où le vent ne soufflait pas, il faisait chaud et tout était tranquille ; et, Matcham, posant la main sur le bras de Dick, leva un doigt :

    – Écoutez ! dit-il.

    Alors on perçut un son étrange, qui troublait le calme. Il fut répété deux fois avant qu’ils n’en reconnussent la nature. C’était le bruit d’un gros homme s’éclaircissant la gorge ; puis une voix rude et fausse chanta :

    – Alors, debout, il parla, le maître, le roi des Outlaws :

    – Que faites-vous là, mes joyeux compagnons, parmi les forêts vertes ?

    – Et Gamelyn répondit – il ne regardait jamais à terre ;

    – Oh, il faut qu’ils errent dans les bois, ceux qui ne peuvent aller en ville.

    Le chanteur s’arrêta, un léger cliquetis de fer suivit, puis le silence.

    Les deux jeunes gens se regardèrent. Quel qu’il fût, leur invisible voisin était de l’autre côté de la ruine. Tout d’un coup la figure de Matcham s’anima, et, en un instant, il franchit la poutre renversée et se mit à grimper avec précaution sur la haute pile de décombres qui remplissait l’intérieur de la maison sans toit ; Dick aurait voulu le retenir s’il en avait eu le temps, mais il ne put que le suivre.

    Juste dans un coin de la ruine deux poutres étaient tombées en croix et protégeaient une place grande comme un banc d’église. Dans ce coin, les deux jeunes gens se blottirent en silence. Ils étaient parfaitement cachés et, par un trou de flèche, ils voyaient le côté opposé.

    En regardant par là, ils furent paralysés de terreur en constatant leur position. La retraite était impossible ; à peine osaient-ils respirer. Sur le bord même du fossé, à trente pieds à peine de l’endroit où ils se tenaient accroupis, un chaudron de fonte bouillait et fumait sur un feu brillant. Tout auprès, dans l’attitude de quelqu’un qui écoute, comme s’il avait perçu le bruit de leur ascension parmi les ruines, un homme, grand, à la face rouge et basanée, était debout. Il tenait dans la main droite, une cuillère, et à sa ceinture pendaient une corne et une formidable dague. Sans aucun doute, c’était le chanteur ; et, sans doute aussi, il était en train d’agiter le contenu de la marmite, lorsque le bruit de quelque pas maladroit sur les plâtras, était venu à son oreille ; un peu plus loin, un autre homme sommeillait, étendu et roulé dans un manteau brun ; un papillon voltigeait autour de sa figure. Ils étaient dans un espace découvert, tout blanc de marguerites et, au bout opposé, un arc, un carquois avec des flèches et un morceau de carcasse de daim étaient suspendus à une aubépine fleurie.

    Bientôt l’individu se relâcha de son attitude attentive, porta la cuillère à sa bouche, goûta, fit un signe de tête et recommença à remuer et à chanter.

    Oh ! il faut qu’ils errent dans le bois ceux qui ne peuvent aller en ville.

    croassa-t-il, reprenant son chant où il l’avait laissé.

    Ô Seigneur, nous ne sommes pas du tout ici pour mal faire,

    Mais, si nous nous rencontrons avec un cerf du bon roi, pour lui lancer une flèche.

    Tout en chantant, il prenait de temps en temps une cuillerée de bouillon, soufflait dessus et la goûtait en se donnant des airs de cuisinier expérimenté. Enfin, quand il jugea le ragoût prêt, il prit la corne de sa ceinture et en donna trois appels modulés. L’autre se réveilla, se retourna, chassa le papillon et regarda autour de lui.

    – Eh quoi, frère ? dit-il. Dîner ?

    – Oui, ivrogne, répliqua le cuisinier, c’est le dîner, et un dîner sec par-dessus le marché, sans bière ni pain. À présent on n’a plus d’agrément dans les bois, il fut un temps où un brave garçon pouvait y vivre aussi bien qu’un abbé mitré, à part la pluie et les gelées ; il avait tout son soûl de vin et d’ale. Mais, à présent, on a gâché, le métier ; et ce Jean Répare-tout n’est qu’un nigaud empaillé, bon tout au plus à effaroucher les corbeaux.

    – Bah ! répondit l’autre, vous êtes trop porté à boire et à manger, Lawless. Attendez un peu, le bon temps reviendra.

    – Voyez-vous, répliqua le cuisinier, j’ai attendu ce bon temps depuis que j’étais grand comme ça. J’ai été frère gris ; j’ai été archer du roi ; j’ai été matelot, et j’ai navigué sur les mers salées ; et j’ai été dans les bois avant cette fois-ci, vraiment, et tué le gibier du roi. Qu’en résulte-t-il ? Rien. J’aurais mieux fait de rester au couvent. Jean l’Abbé était plus utile que Jean Répare-tout. Par Notre-Dame, les voilà.

    L’un après l’autre, de grands individus bien tournés arrivèrent sur la prairie. Chacun en arrivant produisait un couteau et une écuelle de corne, se servait dans le chaudron et s’asseyait sur l’herbe pour manger. Ils étaient diversement équipés et armés ; quelques-uns en blouses rougeâtres avec un couteau et un vieil arc ; d’autres avec toute l’élégance de la forêt : chapeau et justaucorps en drap vert de Lincoln, avec des flèches armées de plumes de paons dans la ceinture, une corne sur un baudrier, et au côté un glaive et une dague. Ils arrivaient avec le silence de la faim, murmuraient à peine un salut, et se mettaient de suite à manger.

    Il y en avait environ une vingtaine de réunis, lorsqu’un bruit de satisfaction étouffée s’éleva tout près dans l’aubépine, et aussitôt après un groupe de cinq ou six hommes des bois déboucha sur la prairie, portant un brancard. Un individu, grand et vigoureux, quelque peu grisonnant et aussi brun qu’un jambon fumé, marchait devant eux avec un certain air d’autorité, et un brillant épieu à la main.

    – Garçons, cria-t-il, braves garçons et mes véritables et joyeux camarades, vous avez chanté ces temps-ci sur un sifflet sec et vécu médiocrement. Mais que vous ai-je dit, toujours ! Attendez vaillamment la fortune ; elle tourne, elle tourne vite. Et tenez, voici son premier bon mouvement : cette excellente chose, de l’ale.

    Il y eut un murmure de satisfaction lorsque les porteurs déposèrent la civière et découvrirent une bonne barrique.

    – Et à présent dépêchez-vous, garçons, il y a de l’ouvrage. Une poignée d’archers viennent d’arriver au gué. Leurs couleurs sont rouge sombre et bleu, ils sont votre but – ils goûteront tous aux flèches – pas un d’entre eux ne doit sortir du bois. Car, mes braves,

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