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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 8
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    bon Dick ; visez-moi bien en face, ajouta-t-il. J’ai essayé de sauver vos peaux, sauvez la mienne à votre tour !

    Le bateau se jeta contre un épais fourré de saules avec un craquement. Matcham, pâle, mais ferme et alerte, sur un signe de Dick courut le long des bancs de rameurs et sauta sur la berge ; Dick, prenant le cheval par la bride, tâcha de suivre ; mais, soit à cause de la taille du cheval, soit à cause de l’épaisseur du fourré, ils ne pouvaient avancer. Le cheval hennit et rua, et le bateau qui flottait dans un remous allait et venait et plongeait avec violence.

    – Il n’y a pas moyen, Hughes, on ne peut pas atterrir ici, cria Dick, tout en se débattant vigoureusement dans le taillis touffu avec l’animal effaré.

    Un homme de haute taille parut au bord de l’île, un arc à la main. Dick le vit un instant du coin de l’œil bandant son arc avec grand effort et tout rouge tant il s’était pressé.

    – Qui va là ? cria-t-il à Hughes, qui est là ?

    – C’est maître Shelton, John, répondit le passeur.

    – Arrêtez, Dick Shelton, cria l’homme de l’île. On ne vous fera pas de mal, par la croix ! Arrêtez ! Revenez, passeur Hughes.

    Dick fit une réponse ironique.

    – Eh bien alors vous irez à pied, répliqua l’homme en lançant une flèche.

    Le cheval, frappé par le trait, dans son agonie fit des mouvements de frayeur ; le bateau se retourna et, l’instant d’après, tous se débattaient dans les tourbillons de la rivière.

    Quand Dick revint sur l’eau, il était à un yard environ de la berge, et, avant que sa vue ne se fût éclaircie, sa main se ferma sur quelque chose de solide et de fort qui aussitôt le tira en avant. C’était la cravache que Matcham, rampant sur un saule dont les branches s’avançaient sur l’eau, avait au bon moment offerte à son étreinte.

    – Par la messe, lui dit Dick en prenant pied sur le rivage, voilà une vie que je vous dois, car je nage comme un boulet de canon. Et il se tourna immédiatement vers l’île.

    Au milieu de la rivière, Hughes le passeur nageait avec son bateau la coque en l’air, tandis que Jean-des-Marais, furieux du mauvais résultat de son coup, lui criait de se dépêcher.

    – Venez, John, dit Shelton, il faut courir ! Avant que Hughes ait halé son bateau de l’autre côté où, tous les deux, ils pourront le remettre droit, il faut que nous soyons déjà loin.

    Et, joignant l’exemple à la parole, il se mit à courir, faisant mille détours parmi les saules et dans les endroits marécageux, sautant de touffe d’herbes en touffe d’herbes.

    Il n’avait pas le temps de se rendre compte de la direction qu’il prenait, tout ce qu’il pouvait faire, était de tourner le dos à la rivière et de courir de toutes ses forces.

    Bientôt, cependant, le terrain commença à monter, ce qui prouvait qu’il était bien dans la bonne direction et, bientôt après ils arrivèrent à un talus de tourbe solide où des ormes commençaient à se mêler aux saules.

    Mais là, Matcham, qui se traînait loin en arrière, se jeta par terre.

    – Laissez-moi, Dick, dit-il haletant, je n’en peux plus.

    Dick se retourna et revint vers l’endroit où son compagnon était étendu.

    – Quoi ! John, te laisser, cria-t-il, ce serait vraiment une vilenie, quand tu as risqué une flèche et un plongeon, même une noyade, pour me sauver la vie. Une noyade, en vérité, car les saints pourraient seuls dire comment il se fait que je ne vous ai pas entraîné avec moi.

    – Non, dit Matcham, nous aurions été sauvés tous deux, car je sais nager.

    – Vraiment ? dit Dick en ouvrant les yeux. C’était le seul talent masculin dont il était incapable et dans l’ordre des choses qu’il admirait le plus, savoir nager venait de suite après le fait d’avoir tué un homme en combat singulier. Eh bien, cela m’apprendra qu’il ne faut mépriser personne. Je vous ai promis de prendre soin de vous jusqu’à Holywood, mais, par la croix, John, je crois que vous êtes plus capable de prendre soin de moi.

    – Eh bien, Dick, nous sommes amis à présent, dit Matcham.

    – Mais nous n’avons jamais été ennemis, répondit Dick. Vous êtes un brave garçon à votre manière, bien qu’un peu poule-mouillée. Je n’ai jamais rencontré votre pareil jusqu’ici. Mais, je vous en prie, reprenez haleine et marchons. Ce n’est pas le moment de bavarder.

    – Mon pied me fait bien du mal, dit Matcham.

    – Bon, j’avais oublié votre pied, répliqua Dick. Eh bien ! marchons plus doucement. Je voudrais savoir exactement où nous sommes. J’ai absolument perdu le chemin ; peut-être cela vaut mieux. Car, puisqu’on surveille le gué, on doit aussi surveiller le chemin. Je voudrais que Sir Daniel soit revenu avec une quarantaine d’hommes, ils me balayeraient ces coquins comme le vent balaye les feuilles. Venez, John, appuyez-vous sur mon épaule, pauvre diable. Mais non, vous n’êtes pas assez grand. Je me demande quel âge vous avez ?… douze ans ?

    – J’ai seize ans, dit Matcham.

    – Vous n’avez guère grandi, alors, répondit Dick. Mais donnez-moi la main. Nous irons doucement, ne craignez rien. Je vous dois la vie ; le bien et le mal, je rembourse tout, Jack.

    Ils commencèrent à gravir la pente.

    – Nous trouverons bien la route, tôt ou tard, continua Dick, et alors tout ira bien. Par la messe, votre main est bien mince, John. Si j’avais une main comme celle-là, j’en aurais honte. Je vais vous dire, ajouta-t-il avec un rire étouffé, je vous jure par la messe que Hughes vous a pris pour une femme.

    – Jamais de la vie ! dit l’autre devenant cramoisi.

    – C’est vrai, je le parie. Ce n’est pas étonnant de sa part. Vous avez plutôt l’air d’une femme que d’un homme, et je dirai même plus, vous êtes un drôle de type pour un garçon, mais pour une fille, John, vous seriez vraiment gentille. – Vous seriez une jolie fille.

    – Mais vous savez bien que je n’en suis pas une.

    – Oui, je sais, je plaisante, dit Dick. Vous serez un homme pour votre mère, John, vivat, mon brave ! Vous donnerez de fameux coups. Lequel de nous deux, je me demande, sera fait le premier chevalier, car je veux être chevalier, John, ou mourir pour cela. Sir Richard Shelton, chevalier, cela sonne bien. Mais Sir John Matcham ne fait pas mal non plus.

    – De grâce, Dick, arrêtons-nous que je boive, dit l’autre, s’arrêtant près d’une petite source sortie du talus et enfermée dans un petit bassin de gravier grand comme une poche. Et Dick, si je pouvais avoir quelque chose à manger !… J’ai si faim que j’en ai mal au cœur.

    – Pourquoi, diable, n’avez-vous pas mangé à Kettley ? demanda Dick.

    – J’avais fait un vœu, c’était un péché auquel j’avais été entraîné, balbutia Matcham. Mais à présent je mangerais gloutonnement, ne fût-ce que du pain sec.

    – Asseyez-vous alors et mangez, dit Dick, pendant que je vais explorer un peu en avant pour voir où est la route. Et il prit un bissac à sa ceinture où il avait du pain et du lard ; pendant que Matcham mangeait de bon cœur, il s’avança entre les arbres.

    Un peu au delà, il y avait dans le terrain une dépression, d’où filtrait, parmi les feuilles mortes, un ruisselet, et encore un peu plus loin, les arbres étaient mieux venus et le chêne et le hêtre remplaçaient le saule et l’orme. Le son continu du vent parmi les feuilles couvrait suffisamment le bruit des pas sur les glands ; c’était à l’oreille ce qu’est à l’œil une nuit sans lune ; mais, malgré cela, Dick marchait avec précautions, se glissant d’un tronc à l’autre, attentif à regarder autour de lui à mesure qu’il avançait. Soudain, un cerf passa comme une ombre à travers le sous-bois devant lui, et il s’arrêta contrarié. Cette partie du bois était certainement déserte, mais cette bête était un messager qu’il envoyait devant lui pour annoncer sa venue ; au lieu de continuer, il se tourna vers le plus proche grand arbre et y grimpa rapidement.

    Le hasard le servit bien. Le chêne sur lequel il avait monté était un des plus élevés de cette partie du bois et dépassait ceux qui l’entouraient d’au moins une toise et demie, et, quand Dick eut grimpé sur la plus haute branche fourchue et s’y cramponna, vertigineusement balancé dans le grand vent, il vit derrière lui toute la plaine marécageuse jusqu’à Kettley avec la Till courant parmi les îlots boisés et, devant lui, la ligne blanche, de la grande route serpentant à travers la forêt. Le bateau avait été redressé ; – il était même à ce moment au-dessus du gué. À part cela, il n’y avait aucune trace d’homme ni même aucun mouvement que celui des branches sous le vent. Il allait descendre quand, jetant un dernier coup d’œil, il aperçut une ligne de points se mouvant à peu près au milieu des marais. Évidemment une petite troupe suivait la chaussée, et d’un bon pas ; cela lui donna à penser ; il descendit rapidement le long du tronc et rejoignit son camarade à travers le bois.

    CHAPITRE IV

    LES COMPAGNONS DE LA FORÊT

    Matcham était restauré et bien reposé. Ce que Dick venait de voir donnait des ailes aux jeunes gens. Ils franchirent cette partie de bois, traversèrent la route sans encombre et se mirent à gravir les terrains plus élevés de la forêt de Tunstall. Les arbres étaient de plus en plus en bouquets avec des landes roussâtres, couvertes d’ajoncs et, çà et là, de vieux

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