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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 5
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    délicate comme celle d’un jeune enfant ; la structure du corps était extrêmement grêle, et la démarche un peu gauche.

    – Vous m’avez appelé, Sir Daniel, dit-il. Était-ce pour rire de ma pauvre mine ?

    – Non, laissez-moi rire, dit le chevalier. Laissez-moi rire, je vous dis. Vous ririez vous-même si vous pouviez vous voir.

    – Bien, dit le garçon, tout rouge, vous répondrez de ceci comme vous répondrez du reste. Riez tant que vous le pouvez encore.

    – Voyons, nous sommes cousins, répondit Sir Daniel, d’un ton plus sérieux ; ne croyez pas que je me moque de vous, si ce n’est par plaisanterie, comme entre parents et bons amis. Je tirerai mille livres de votre mariage, allez ! et j’ai la plus grande affection pour vous. Je vous ai enlevée brutalement, c’est vrai, les circonstances l’ont voulu ; mais dorénavant, je prendrai soin de vous généreusement, et vous servirai de bon cœur. Vous serez Mme Shelton… lady Shelton, par ma foi ! car le garçon promet. Fi ! il ne faut pas avoir honte d’un rire honnête ; cela chasse la mélancolie. Ce ne sont pas les coquins qui rient, cousine. Ami l’hôtelier, apportez un repas maintenant pour mon cousin, maître John. Asseyez-vous, mon bon ami, et mangez.

    – Non, dit maître John, je ne romprai pas le pain. Puisque vous me forcez à ce péché, je veux jeûner pour le salut de mon âme. Mais, ami l’hôtelier, soyez assez aimable pour me donner une coupe d’eau pure ; je vous serai vraiment bien obligé.

    Vous aurez une dispense, allez ! s’écria le chevalier. Et un bon confesseur, par ma foi ! Mangez donc, tout à votre aise.

    Mais le garçon s’obstina : il but une coupe d’eau et, s’enveloppant dans son manteau serré, alla s’asseoir dans un coin éloigné, méditant.

    Une heure ou deux plus tard, le village fut troublé par les qui-vive des sentinelles et le fracas des armes et des chevaux : puis, une troupe se rangea près de la porte de l’auberge, et Richard Shelton, couvert de boue, se présenta sur le seuil.

    – Salut, Sir Daniel, dit-il.

    – Comment ! Dick Shelton ! s’écria le chevalier ; et, en entendant nommer Dick, l’autre garçon avait regardé curieusement. Que fait Bennet Hatch ?

    – Veuillez, sire chevalier, prendre connaissance de ce paquet qu’envoie Sir Olivier, où tout est consigné, répondit Richard, en présentant la lettre du prêtre. Et, s’il vous plaît encore, vous devriez rejoindre Risingham en toute hâte, car, en venant ici, nous avons rencontré un cavalier lancé à bride abattue, porteur de lettres, et, d’après son récit, monseigneur de Risingham serait en fâcheuse posture et aurait grand besoin de votre présence.

    – Que dites-vous ? Fâcheuse posture ? répliqua le chevalier. Mais alors il faut nous dépêcher de nous tenir tranquilles, mon bon Richard. Dans le monde tel qu’il est en ce pauvre royaume d’Angleterre, qui va le plus doucement va le plus sûrement. Différer est dangereux, disent-ils ; mais c’est bien plutôt cette démangeaison d’action qui ruine les hommes ; notez cela, Dick. Mais que je voie d’abord le troupeau que vous avez amené. Selden ! une torche ici à la porte !

    Et Sir Daniel s’avança dans la rue du village, et, à la lueur rougeâtre d’une torche, passa l’inspection de ses nouvelles troupes. Il était impopulaire comme voisin et impopulaire comme maître ; mais, comme chef de guerre, il était aimé de ceux qui suivaient sa bannière. Son audace, son courage éprouvé, son souci du confort des soldats, ses plaisanteries grossières même, tout cela convenait fort aux hardis porteurs d’épées et de salades.

    – Non, par la croix, cria-t-il, quels pauvres chiens est-ce là ? Il y en a de tordus comme des arcs, et d’autres aussi efflanqués qu’une lance. Amis, vous prendrez le front de bataille ; je peux me passer de vous, amis. Regardez-moi ce vieux vilain sur son cheval pic ! Un mouton de deux ans monté sur un verrat aurait l’air plus guerrier ! Ha ! Clipsby, te voilà, vieux rat ? Voilà un homme que je perdrais de bon cœur ; tu marcheras en tête de tous, avec un œil de taureau peint sur ta jaque pour offrir une meilleure cible aux archers ; tu me montreras le chemin, maraud.

    – Je vous montrerai tous les chemins que vous voudrez, Sir Daniel, excepté celui des volte-face, répondit Clipsby, hardiment.

    Sir Daniel s’esclaffa.

    – Hé, bien dit ! cria-t-il. Tu as la langue bien pendue ! Je te pardonne pour ce bon mot. Selden, fais leur donner à manger, aux hommes et aux bêtes.

    Le chevalier rentra dans l’auberge.

    – Et, maintenant, ami Dick, dit-il, commence. Voilà de la bonne bière et du lard. Mange, pendant que je lis.

    Sir Daniel ouvrit le paquet, et, en lisant, son regard s’assombrit. Quand il eut fini, il resta un instant à songer. Puis, jetant un regard pénétrant sur son pupille :

    – Dick, dit-il, vous avez vu ces vers de deux sols ?

    Le garçon répondit que oui.

    – Le nom de votre père s’y trouve, continua le chevalier ; et notre pauvre diable de chapelain est accusé, par quelque fou, de l’avoir tué.

    – Il l’a nié énergiquement, répondit Richard.

    – Il a nié ? cria le chevalier d’une voix aiguë. Ne l’écoutez pas. Sa langue est bien pendue ; il bavarde comme une pie. Quelque jour, quand j’en trouverai l’occasion, Dick, je vous renseignerai moi-même plus complètement sur tout cela. Il y eut un certain Duckworth fortement soupçonné ; mais c’était à un moment troublé, et il n’y eut pas moyen de faire justice.

    – Cela arriva à Moat-House ? hasarda Dick, avec un battement de cœur.

    – Cela arriva entre Moat-House et Holywood, répliqua Sir Daniel avec calme ; mais son regard soupçonneux observait le visage de Dick, et maintenant, ajouta-t-il, hâtez-vous de finir votre repas ; vous allez retourner à Tunstall avec un mot de moi.

    Le visage de Dick s’allongea tristement.

    – Je vous en prie, Sir Daniel, dit vivement Dick, envoyez un de ces vilains ! Je vous supplie de me laisser aller à la bataille. Je peux frapper un coup, je vous assure.

    – Je n’en doute pas, répliqua Sir Daniel, en s’asseyant pour écrire. Mais, cette fois, Dick, il n’y a pas d’honneur à gagner. Je reste à Kettley en attendant des nouvelles sûres de la guerre, pour me joindre ensuite au vainqueur. Ne criez pas à la lâcheté ; ce n’est que de la sagesse, Dick, car ce pauvre royaume est tellement ballotté entre les partis, et la garde du roi change de mains si souvent, que personne n’est sûr du lendemain. Bon pour les écervelés de se précipiter dans l’action, tête baissée ; mais les gens de bon conseil laissent passer, et attendent.

    Aussitôt, Sir Daniel, tournant le dos à Dick, alla à l’autre bout de la longue table, et se mit à écrire sa lettre ; il avait la bouche de travers, car cette affaire de la flèche noire lui restait péniblement dans la gorge.

    Cependant, le jeune Shelton continuait son déjeuner d’assez bon cœur, lorsqu’il se sentit toucher le bras, et entendit une voix très douce qui murmurait à son oreille.

    – Ne faites pas un mouvement, je vous en prie, disait la voix, mais par charité, indiquez-moi le plus court chemin jusqu’à Holywood. Je vous en prie, brave garçon, aidez une pauvre âme en danger et extrême tourment, aidez-la à gagner le lieu de repos.

    – Prenez le sentier près du moulin, répondit Richard, sur le même ton ; il vous mènera jusqu’à Till Ferry ; et là, demandez encore.

    Et, sans tourner la tête, il se remit à manger. Mais du coin de l’œil, il entrevit le jeune garçon, appelé maître John, qui s’échappait furtivement de la salle.

    – Hé, pensa Dick, il est aussi jeune que moi. Il m’appelle « brave garçon » ? Si j’avais su, j’aurais plutôt vu pendre le gredin, que de lui dire. Bah, s’il traverse les marais, je peux le rattraper, et lui tirer les oreilles.

    Une demi-heure plus tard, Sir Daniel donna la lettre à Dick, et lui ordonna de se dépêcher vers Moat-House. Puis, encore environ une demi-heure après le départ de Dick, un messager arriva, en toute hâte, de la part de monseigneur de Risingham.

    – Sir Daniel, dit le messager, vous perdez grand honneur, par ma foi ! La bataille a repris ce matin avant l’aurore, et nous avons battu leur avant-garde et dispersé leur aile droite. Leur centre seul résiste. Si nous avions eu vos troupes fraîches, nous vous les aurions tous jetés dans la rivière. Eh bien, sire chevalier ! Serez-vous le dernier ? Cela ne convient pas à votre bon renom.

    – Mais, repartit le chevalier, j’étais sur le point de partir. Selden, sonnez-moi le boute-selle. Monsieur, je suis à vous à l’instant. Il n’y a pas plus de deux heures que la plus grande partie de mon corps est arrivée, sire messager. Que voulez-vous ? Éperonner est une bonne chose, mais cela abîme les bêtes. Vivement, les enfants !

    Aussitôt, le boute-selle résonnait joyeusement dans l’air matinal, et, de tous côtés, les hommes de Sir Daniel se répandaient sur la route principale, et se rangeaient devant l’auberge. Ils avaient couché tout armés, les chevaux restés sellés, et, en dix minutes, cent hommes d’armes et archers proprement équipés et de vive allure, étaient en rangs, prêts à marcher. La plupart portaient les couleurs de Sir Daniel, rouge foncé et bleu, ce qui donnait la meilleure mine à leur front de bataille. Les mieux armés étaient en tête, et loin, hors de vue, en queue de la colonne, venait le triste renfort de la nuit précédente. Sir Daniel regarda cet ensemble avec orgueil.

    – Voilà les gars pour vous servir dans la

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