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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 48
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    courage précipité et irréfléchi. Sir Daniel avait vu le feu. Il s’était éloigné avec presque toutes ses forces, soit pour attaquer ses poursuivants ou pour les prendre par derrière, s’ils tentaient l’assaut. À lui revenait complètement le rôle d’un capitaine sagace ; la conduite de Dick était celle d’un enfant impatient. Et le jeune chevalier était là, sa fiancée, il est vrai, le tenait serré par la main, mais, sauf elle, seul, sa troupe d’hommes et de chevaux dispersée tout entière dans la nuit et la vaste forêt, comme une carte d’épingles dans un grenier à foin.

    – Les saints me protègent ! pensa-t-il. Il est heureux que j’aie été fait chevalier pour l’affaire de ce matin. Ceci me fait peu d’honneur.

    Et, là-dessus, tenant toujours Joanna, il se mit à courir.

    Le silence de la nuit était maintenant brisé par les cris des hommes de Tunstall galopant de ci et de là à la chasse des fuyards, et Dick coupa hardiment à travers le taillis et courut droit devant lui comme un cerf. La clarté argentée de la lune sur la neige découverte augmentait par contraste l’obscurité des fourrés ; et la dispersion des vaincus en tous sens attirait les poursuivants dans les sentiers les plus divergents. Aussi, pour un court instant, Dick et Joanna s’arrêtèrent à l’abri d’un fourré épais et écoutèrent les bruits de la poursuite qui s’éparpillait au loin dans toutes les directions et déjà diminuait par la distance.

    – Si j’en avais seulement gardé une réserve, s’écria Dick amèrement, j’aurais pu encore renverser les rôles ! Eh bien ! nous vivons et apprenons ; la prochaine fois, cela ira mieux, par la croix !

    – Mais, Dick, qu’importe ? dit Joanna, nous voilà réunis de nouveau.

    Il la regarda et elle était là… John Matcham, comme autrefois en haut-de-chausses et en pourpoint. Mais maintenant il la connaissait, maintenant, même dans ce costume défavorable, elle lui souriait, épanouie d’amour, et son cœur était transporté de joie.

    – Chérie, dit-il, si vous pardonnez à ce maladroit, de quoi me soucierais-je ? Marchons droit sur Holywood. Nous y trouverons votre bon tuteur et mon excellent ami lord Foxham. Nous y serons mariés. Et pauvres ou riches, renommé ou inconnu, qu’importe ? Aujourd’hui, cher amour, j’ai gagné mes éperons, j’ai été loué par des grands pour mon courage ; je me suis cru le meilleur homme de guerre de toute l’Angleterre. Ensuite, d’abord, j’ai perdu ma faveur auprès des grands ; et maintenant j’ai été proprement battu et ai complètement perdu mes soldats. Quelle chute pour ma vanité ! Mais chère, je ne m’en soucie… chère, si vous m’aimez encore et voulez m’épouser, j’enverrai promener ma chevalerie sans regret aucun.

    – Mon Dick ! Et ils vous ont fait chevalier ?

    – Oui, chère, vous êtes ma lady, maintenant, répondit-il tendrement, ou vous le serez avant midi demain… n’est-ce pas ?

    – Je le veux, Dick, de tout mon cœur, répondit-elle.

    – Hé, Monsieur, je croyais que vous vouliez vous faire moine, dit une voix à leurs oreilles.

    – Alicia ! cria Joanna.

    – Moi-même, répondit la jeune femme, s’avançant. Alicia que vous avez laissée pour morte, et que votre chasseur de lions a trouvée et ramenée à la vie, et à qui, ma foi, il a fait la cour, si vous voulez le savoir.

    – Je ne le croirai pas, s’écria Joanna, Dick !

    – Dick ! imita Alicia, Dick, oui vraiment. Hé, beau Monsieur, et vous abandonnez de pauvres damoiselles en détresse, continua-t-elle, se tournant vers le jeune chevalier. Vous les laissez derrière des chênes. Mais on a raison, le temps de la chevalerie est fini.

    – Madame, s’écria Dick, désespéré, sur mon âme, je vous avais oubliée complètement. Madame, il faut me pardonner. Vous voyez, j’avais retrouvé Joanna !

    – Je ne suppose pas que vous l’ayez fait exprès, répliqua-t-elle. Mais je serai cruellement vengée. Je vais dire un secret à lady Shelton – la future lady Shelton, ajouta-t-elle, avec une révérence. Joanna, continua-t-elle, je crois, sur mon âme, que votre fiancé est un hardi compagnon dans la bataille, mais il est, laissez-moi vous le dire crûment, le plus douceâtre nigaud d’Angleterre. Allez… vous aurez du plaisir avec lui. Et maintenant, mes enfants, embrassez-moi d’abord, tous les deux, par bonne amitié ; puis embrassez-vous, juste une minute de sablier, pas une seconde de plus ; puis nous nous dirigerons tous trois sur Holywood aussi vite que nous pourrons ; car ces bois, il me semble, sont pleins de dangers et très froids.

    – Mais, est-ce que mon Dick vous a fait la cour ? demanda Joanna, serrée au côté de son fiancé.

    – Non, sotte fille, répondit Alicia ; c’est moi qui lui ai fait la cour. Je lui ai même offert de l’épouser ; mais il m’a enjoint d’aller me marier avec mes pareils. C’étaient ses paroles mêmes. Non, je peux le dire : il est plus sincère qu’aimable. Mais maintenant, enfants, par raison, avançons. Allons-nous retraverser le vallon ou pousser droit sur Holywood ?

    – Je donnerais beaucoup pour avoir un cheval, dit Dick ; mon corps tous ces jours-ci, a été cruellement malmené et abîmé de coups et n’est plus que contusions. Mais qu’en dites-vous ? Si les hommes au bruit du combat ont fini, nous retournerons pour rien. Il n’y a que trois petits milles pour aller directement à Holywood ; les clochers n’ont pas encore sonné neuf heures, la neige est assez ferme sous le pied, la lune claire ; si nous y allions comme nous sommes.

    – Accepté, cria Alicia ; mais Joanna se contenta de serrer les bras de Dick.

    Ils allèrent donc en avant, à travers des bocages ouverts et sans feuilles et sur des allées revêtues de neige, sous la face blanche de la lune hivernale : Dick et Joanna marchant la main dans la main, au septième ciel ; et leur frivole compagne, ayant oublié complètement les malheurs, suivait à un pas ou deux en arrière, tantôt raillant leur silence, et tantôt faisant d’heureuses descriptions de leur vie future et unie.

    Cependant, au loin dans les bois, on pouvait entendre les cavaliers de Tunstall qui continuaient leur poursuite ; et de temps en temps des cris ou le bruit des armures annonçaient le choc des ennemis. Mais, en ces jeunes gens, élevés dans les alarmes de la guerre, et sortant d’une telle multitude de dangers, ni la crainte, ni la pitié ne pouvaient être éveillées facilement. Satisfaits d’entendre les sons s’éloigner de plus en plus, ils s’abandonnèrent au bonheur présent, marchant déjà, comme le dit Alicia, en un cortège nuptial ; et ni la triste solitude de la forêt, ni la nuit froide et gelée n’eurent le pouvoir de faire ombre à leur bonheur ou de les en distraire.

    Enfin, du haut d’une colline, ils virent en bas le vallon de Holywood. Les grandes fenêtres de l’abbaye de la forêt brillaient avec des torches et des chandelles ; ses hautes tourelles et ses clochers s’élevaient clairs et silencieux, et la croix d’or sur le plus haut sommet scintillait brillamment à la lune. Tout autour, dans la clairière ouverte, des feux de camp brillaient, la terre était couverte de tentes, et, au milieu du tableau, la rivière gelée serpentait.

    – Par la messe, dit Richard, les hommes de Lord Foxham sont encore là. Le messager s’est certainement perdu. Tant mieux alors. Nous aurons sous la main de quoi faire face à Sir Daniel.

    Mais, si les hommes de Lord Foxham étaient encore là, c’était pour une raison différente de celle que supposait Dick. Ils avaient bien marché sur Shoreby ; mais, avant qu’ils fussent à mi-chemin, un second messager les avait rencontrés et leur avait ordonné de retourner à leur campement du matin, pour barrer la route aux fugitifs de Lancastre, et pour être d’autant plus près de l’armée principale d’York. Car Richard de Gloucester ayant terminé la bataille et écrasé ses ennemis dans ce district, était déjà en marche pour rejoindre son frère ; et, peu après le retour des hommes de Lord Foxham, le bossu lui-même mit pied à terre devant la porte de l’abbaye. C’était en l’honneur de cet auguste visiteur que les fenêtres brillaient illuminées, et, au moment où Dick arrivait avec sa fiancée et son amie, toute l’escorte du duc était reçue dans le réfectoire avec toute la splendeur de cette puissante et riche abbaye.

    Dick, un peu malgré lui, fut amené devant eux. Gloucester, malade de fatigue, était assis, appuyant sur une main sa face blanche et terrifiante ; Lord Foxham, à moitié remis de sa blessure, était à une place d’honneur à sa gauche.

    – Eh bien ! demanda Richard, m’avez-vous apporté la tête de Sir Daniel ?

    – Seigneur duc, répliqua Daniel, assez fermement, mais avec une crispation au cœur, je n’ai même pas la bonne fortune de revenir avec mon commandement. J’ai été, plaise à votre grâce, bien battu.

    Gloucester le regarda en fronçant terriblement les sourcils.

    – Je vous avais donné cinquante lances, Monsieur, dit-il.

    – Seigneur duc, je n’ai eu que cinquante hommes d’armes, répliqua le jeune chevalier.

    – Qu’est ceci ? dit Gloucester. Il m’a demandé cinquante lances.

    – Plaise à Votre Seigneurie, dit Catesby doucement, pour une poursuite nous ne lui avons donné que les cavaliers.

    – C’est bien, répliqua Richard, et il ajouta : Shelton, vous pouvez aller.

    – Restez ! dit Lord Foxham. Ce jeune homme avait aussi une mission de moi. Il se peut qu’il ait eu meilleure chance. Dites, maître Shelton, avez-vous trouvé la jeune fille ?

    – Grâce aux saints, Monseigneur, dit Dick, elle est dans cette maison.

    – En est-il ainsi ? Eh bien alors, Seigneur duc, conclut Lord Foxham, avec votre bon plaisir, demain, avant que l’armée se mette en marche, je propose un mariage.

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