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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 44
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    d’assaut. Les portes pendaient en morceaux hors des gonds et une double poussée entrait et sortait continuellement, cherchant et emportant du butin. Pourtant, dans les étages supérieurs on résistait encore aux pillards ; car, juste au moment où Dick arrivait en vue de la maison, une fenêtre fut brisée de l’intérieur, et un pauvre diable en rouge foncé et bleu, qui criait et se débattait, fut passé par l’ouverture et lancé dans la rue.

    Une terreur épouvantable s’empara de Dick. Il courut en avant comme un possédé, et violemment dépassa tous les autres, monta sans s’arrêter à la chambre du troisième étage où il s’était naguère séparé de Joanna. C’était un vrai naufrage ; les meubles avaient été renversés, les armoires forcées, et, à un endroit, un coin de la tenture traînait parmi la braise et la cendre.

    Dick, presque sans y penser, piétina l’étoffe qui commençait à brûler, puis resta comme pétrifié. Sir Daniel, Sir Olivier, Joanna, tous étaient partis ; mais massacrés dans la déroute ou échappés, vie sauve, de Shoreby, qui pouvait le dire ?

    Il arrêta par la tunique un archer qui passait.

    – Camarade, demanda-t-il, étiez-vous ici quand la maison a été prise ?

    – Lâchez, dit l’archer. Lâchez, la peste ! ou je frappe.

    – Écoutez, répliqua Richard, ou bien, à nous deux. Arrêtez et répondez. Mais l’homme, enhardi par la boisson et la bataille, d’une main frappa Dick sur l’épaule, tandis que, de l’autre, il tirait sur son vêtement. Là-dessus, la colère du jeune homme éclata. Il saisit l’individu fortement dans ses bras et l’écrasa contre les plaques de sa poitrine de mailles comme un enfant ; puis le tenant à bout de bras, il lui ordonna de parler s’il aimait la vie.

    – Je vous demande grâce, soupira l’archer ; si j’avais pu croire que vous étiez si en colère je me serais bien gardé de vous fâcher. Oui, j’étais ici.

    – Connaissez-vous Sir Daniel ? continua Dick.

    – Oui, je le connais bien, répliqua l’homme.

    – Était-il dans la maison ?

    – Oui, Monsieur, il y était, répondit l’archer. Mais au moment même où nous entrions par la porte de la cour il sortit à cheval par le jardin.

    – Seul ? cria Dick.

    – Il y avait peut-être une vingtaine de lances avec lui, dit l’homme.

    – Des lances ; pas de femmes alors ? demanda Shelton.

    – Ma foi, je n’en ai pas vu, dit l’archer. Mais il n’y en avait pas dans la maison, si c’est là ce que vous cherchez.

    – Je vous remercie, dit Dick. Voici une pièce pour votre peine. Mais il eut beau chercher dans son escarcelle, Dick n’y trouva rien. Demandez après moi demain, ajouta-t-il, Richard Shelt… Sir Richard Shelton, corrigea-t-il, et je vous ferai donner une jolie récompense.

    Et alors une idée vint à Dick. Il descendit rapidement dans la cour, traversa le jardin en courant de toutes ses forces, et arriva à la porte de l’église. Elle était grande ouverte ; à l’intérieur, il n’y avait pas une place qui ne fourmillât de bourgeois fugitifs entourés de leur famille et chargés de ce qu’ils avaient de plus précieux, et au grand autel les prêtres, en grand costume, imploraient la grâce de Dieu. Au moment même où Dick entra, le chœur se mit à tonner sous la voûte.

    Il se hâta entre les groupes de réfugiés et arriva à la porte de l’escalier qui conduisait au clocher. Là un homme d’église de haute taille le devança et l’arrêta.

    – Où allez-vous, mon fils ? demanda-t-il sévèrement.

    – Mon père, répondit Dick, je suis ici en mission de guerre ; ne m’arrêtez pas, je commande ici pour Monseigneur de Gloucester.

    – Pour Monseigneur de Gloucester ? répéta le prêtre. La bataille a-t-elle donc si mal tourné ?

    – La bataille, Père, est finie, Lancastre en fuite, lord Risingham… Dieu ait son âme !… Et maintenant, avec votre permission, je continue mes affaires. Et, poussant de côté le prêtre qui parut stupéfait de ces nouvelles, Dick, d’un coup, ouvrit la porte et franchit les marches quatre à quatre sans arrêt et sans faux pas jusqu’à la plate-forme.

    La tour de l’église de Shoreby ne commandait pas seulement la ville, étendue comme un plan, mais dominait au loin, des deux côtés, la mer et la terre. Il était maintenant près de midi, le jour extrêmement brillant, la neige éblouissante. Et, en regardant autour de lui, Dick pouvait mesurer les conséquences de la bataille.

    Le grondement confus d’un tumulte montait jusqu’à lui des rues, et de temps en temps, mais très rarement, le choc de l’acier. Pas un vaisseau, pas même une barque n’était restée au port ; mais la mer était pointillée de voiles et de bateaux à rames chargés de fugitifs. À terre, aussi la surface des prairies neigeuses était rompue par des bandes de cavaliers, les uns se frayaient leur chemin vers la lisière de la forêt ; les autres, ceux d’York sans aucun doute, s’interposaient vigoureusement, et les ramenaient vers la ville. Sur tout le terrain découvert gisait un nombre prodigieux d’hommes tombés et de chevaux nettement détachés sur la neige.

    Pour achever le tableau, ceux des soldats à pied qui n’avaient pas encore trouvé place sur un bateau, livraient encore un combat à l’arc sur le port, couverts par les tavernes de la côte. Il y avait aussi dans ce quartier une ou deux maisons incendiées, et la fumée s’élevait haut dans la froide lumière du soleil, et s’éloignait vers la mer en replis énormes.

    Déjà tout près de la limite des bois et à peu près dans la direction de Holywood, un groupe de cavaliers en fuite fixa particulièrement l’attention de la jeune sentinelle sur la tour. Ce corps était assez nombreux ; nulle part sur le champ de bataille n’étaient groupés tant d’hommes de Lancastre ; aussi ils avaient laissé sur la neige un large sillage décoloré, et Dick pouvait suivre leur trace pas à pas, depuis l’endroit où ils avaient quitté la ville.

    Pendant que Dick les surveillait, ils avaient gagné sans opposition les premiers arbres de la forêt dépouillée, ils s’écartèrent un peu de leur direction, le soleil tomba un instant en plein sur leur troupe au moment où le bois sombre lui faisait fond.

    – Rouge sombre et bleu, s’écria Dick, j’en jurerais… Rouge sombre et bleu !

    L’instant d’après, il descendait l’escalier.

    Il avait maintenant à chercher le duc de Gloucester, qui seul dans le désordre des troupes pouvait lui fournir assez d’hommes. Le combat dans la ville même était maintenant fini, et, pendant que Dick courait çà et là cherchant le chef, les rues étaient pleines de soldats errants, les uns chargés de plus de butin qu’il n’en fallait pour les faire chanceler, d’autres, ivres, criant.

    Aucun d’eux, quand il le leur demandait, ne pouvait rien lui apprendre sur le duc, et enfin ce fut par pur hasard que Dick le trouva en selle dirigeant les opérations pour déloger les archers du côté du port.

    – Sir Richard Shelton, bien rencontré, dit-il, je vous dois une chose que j’estime peu, ma vie ; et une que je ne pourrai jamais vous payer : cette victoire. Catesby, si j’avais dix capitaines comme Sir Richard, je marcherais droit sur Londres. Et maintenant, Monsieur, demandez votre récompense.

    – Librement, Monseigneur, dit Dick, librement et hautement. Un homme a échappé, contre qui j’ai quelque ressentiment, et il a pris avec lui quelqu’un, à qui je dois amour et service. Donnez-moi donc cinquante lances, que je puisse le poursuivre. Et, quelque obligation que votre gracieuseté se plaise à reconnaître, elle sera quitte.

    – Comment l’appelez-vous ? demanda le duc.

    – Sir Daniel Brackley, répondit Richard.

    – Sus à lui, le double traître, cria Gloucester. Ceci n’est pas une récompense, Sir Richard, c’est un nouveau service offert, et, si vous m’apportez, sa tête, une nouvelle dette sur ma conscience. Catesby, donnez-lui ses lances, et vous, Monsieur, pensez en attendant au plaisir, honneur ou profit que je vous dois.

    À ce moment, les derniers combattants d’York emportèrent une des tavernes près du rivage, l’envahirent de trois côtés, et en chassèrent les défenseurs ou les firent prisonniers.

    Dick le bossu, heureux de ce fait d’armes, rapprocha son cheval et appela pour voir les prisonniers. Ils étaient quatre ou cinq, dans le nombre, deux hommes de Lord Shoreby, et un de Lord Risingham, et, en dernier, mais non le moindre aux yeux de Dick, un vieux marin grisonnant, grand, au pas traînant, un peu gris, avec un chien qui sautait en gémissant à ses talons.

    Le jeune duc, pendant un moment, les passa en revue sévèrement.

    – Bien, dit-il, qu’on les pende.

    Et il se retourna de l’autre côté pour surveiller la suite du combat.

    – Monseigneur, dit Dick, s’il vous plaît, j’ai trouvé ma récompense. Accordez-moi la vie et la liberté de ce vieux marin.

    Gloucester se tourna, et regarda l’orateur en face.

    – Sir Richard, dit-il, je ne fais pas la guerre avec des plumes de paon, mais des flèches d’acier. Mes ennemis, je les tue, sans excuse ni grâce. Car, pensez-y, dans ce royaume d’Angleterre, tellement bouleversé, il n’y a pas un de mes hommes qui n’ait frère ou ami dans l’autre parti. Si donc je commençais à accorder de tels pardons, il me faudrait bientôt rengainer.

    – Possible, Monseigneur ; pourtant, j’aurai l’audace, au risque de votre disgrâce, de rappeler la promesse de Votre Seigneurie, répliqua Dick.

    Richard de Gloucester rougit.

    – Pensez-y bien, dit-il durement, je n’aime pas la pitié ni ceux qui s’apitoient. Vous avez aujourd’hui jeté les fondations d’une grande fortune. Si vous exigez ma promesse, l’engagement est pris, je céderai. Mais, par la gloire de Dieu, ici meurt votre faveur.

    – Je la perdrai donc, dit Dick.

    – Donnez-lui son matelot, dit le duc ; et, faisant faire volte-face à son cheval, il tourna

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    Tags:
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