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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 41
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    Dick éprouvait déjà une grande terreur et quelque haine pour l’homme qu’il avait secouru, mais l’invitation était formulée de telle sorte que ce n’eût pas été simplement impoli, mais cruel, de refuser ou d’hésiter, et il se hâta de s’y rendre.

    – Et maintenant, Seigneur duc, dit-il, quand il eut repris sa liberté, ma supposition est-elle juste ? Êtes-vous Monseigneur le duc de Gloucester ?

    – Je suis Richard de Gloucester, répliqua l’autre, et vous, comment vous appelle-t-on ?

    Dick lui dit son nom et présenta le sceau de Lord Foxham, que le duc reconnut immédiatement.

    – Vous êtes venu trop tôt, mais je ne m’en plaindrai pas, vous êtes comme moi, qui veillais ici deux heures avant le jour. Mais ce sont mes premières armes : sur cette bataille, maître Shelton, s’établira ma renommée, bonne ou mauvaise. Là sont mes ennemis, sous deux vieux et habiles capitaines, Risingham et Brackley, dans une forte position, je crois, mais sans retraite de deux côtés, serrés qu’ils sont entre la mer, le port et la rivière. Il me semble, Shelton, qu’il y aurait là un grand coup à frapper : si nous pouvions le frapper en silence et soudainement.

    – Il me le semble, en effet, s’écria Dick, s’échauffant.

    – Avez-vous les notes de Lord Foxham ? demanda le duc.

    Et alors, Dick ayant expliqué comment il ne les avait pas pour le moment, se fit fort de donner de lui-même tous les renseignements aussi exacts.

    – Et, pour ma part, Seigneur duc, ajouta-t-il, si vous avez assez d’hommes, je voudrais tomber dessus tout de suite. Car, voyez-vous, au point du jour, les gardes de la nuit sont finies : mais, dans le jour, ils ne conservent ni gardes, ni sentinelles… ils font parcourir seulement les faubourgs par des cavaliers. Eh bien donc, maintenant que la garde de nuit est déjà désarmée et que les autres sont en train de boire le coup du matin… Ce serait le moment de les enfoncer.

    – Combien pensez-vous qu’ils sont ? demanda Gloucester.

    – Ils n’atteignent pas deux mille, répliqua Dick.

    – J’en ai sept cents dans le bois derrière nous, dit le duc ; sept cents suivent, venant de Kettley, et seront ici bientôt ; derrière ceux-ci et plus loin, il y en a encore quatre cents, et Lord Foxham en a cinq cents à une demi-journée d’ici à Holywood. Faut-il attendre leur arrivée ou marcher ?

    – Monseigneur, dit Dick, lorsque vous avez pendu ces cinq pauvres diables, vous avez tranché la question. Bien qu’ils fussent des manants, par ces temps difficiles, ils manqueront, on les cherchera, et l’alarme sera donnée. Aussi, Monseigneur, si vous comptez sur l’avantage d’une surprise, vous n’avez pas à mon humble avis, une heure devant vous.

    – Je le pense aussi, répliqua le bossu. Eh bien ! avant une heure, vous serez dans la mêlée et gagnerez vos éperons. Un courrier rapide à Holywood pour porter le sceau de Lord Foxham ; un autre sur la route pour hâter mes traînards ! Hé, Shelton ! par la croix, cela peut se faire !

    Là-dessus, il porta encore la trompette à ses lèvres et sonna. Cette fois, il n’attendit pas longtemps. En un instant, l’espace découvert autour de la croix fut rempli de chevaux et de piétons. Richard de Gloucester prit place sur les marches et dépêcha messager sur messager, pour hâter la concentration des sept cents hommes cachés dans le voisinage immédiat, sous le bois, et, en moins d’un quart d’heure, toutes ses dispositions prises, il se mit à leur tête et commença à descendre la colline vers Shoreby.

    Son plan était simple. Il allait s’emparer d’un quartier de la ville de Shoreby, à droite de la grand’route, et y prendre une forte position dans les ruelles étroites, jusqu’à l’arrivée de ses renforts.

    Si Lord Risingham choisissait la retraite, Richard le suivrait sur ses derrières et le prendrait entre deux feux ; ou, s’il préférait tenir la ville, il serait pris dans un piège ou, peu à peu, la force du nombre l’écraserait.

    Il n’y avait qu’un danger, mais il était grand et menaçant… les sept cents hommes de Gloucester pouvaient être enveloppés et taillés en pièces à la première rencontre, et, pour l’éviter, il était nécessaire que la surprise de leur arrivée fût aussi complète que possible.

    Aussi les piétons furent tous de nouveau pris en croupe par les cavaliers, et Dick eut le très grand honneur de monter derrière Gloucester lui-même. Tant qu’on fut sous le couvert des bois, les troupes marchèrent lentement, et lorsqu’elles approchèrent des derniers arbres qui bordaient la grande route, elles s’arrêtèrent pour prendre haleine et faire une reconnaissance.

    Le soleil maintenant était levé, brillant d’un éclat gelé dans un halo jaune, et, à l’opposé de l’astre, Shoreby, champ de toit neigeux et de pignons rougeâtres, roulait ses colonnes de fumée du matin.

    Gloucester se tourna vers Dick.

    – Dans ce pauvre endroit, dit-il, où les gens sont en train de cuire le déjeuner, ou bien vous gagnerez vos éperons et je commencerai une vie d’honneur, de puissance et de gloire aux yeux du monde, ou bien tous deux, je pense, tomberons morts et l’on n’en dira rien. Nous sommes deux Richards. Eh bien ! Richard Shelton, on en parlera de ces deux-là ! Leurs épées ne sonneront pas plus fort sur les cimiers des hommes que leurs noms ne sonneront aux oreilles des gens.

    Dick était étonné d’une si grande soif de renommée exprimée avec une si grande force dans les mots et dans l’accent ; et il répondit très sensément et très tranquillement que, pour sa part, il promettait de faire son devoir et ne doutait pas de la victoire si chacun faisait le sien.

    Cependant, les chevaux étaient reposés, et le chef levant l’épée et donnant des rênes, la troupe entière des chevaux se mit au galop, et dans un fracas de tonnerre, avec sa double charge de combattants, descendit le bas de la colline et la plaine couverte de neige qui les séparaient encore de Shoreby.

    CHAPITRE II

    LA BATAILLE DE SHOREBY

    La distance à traverser ne dépassait pas un quart de mille. Mais ils n’avaient pas plutôt débouché de la forêt, qu’ils aperçurent des gens qui s’enfuirent en criant dans les prairies couvertes de neige, de chaque côté. Presque en même temps une grande rumeur se leva, s’étendit et grandit de plus en plus dans la ville ; et ils n’étaient pas à mi-chemin de la maison la plus proche, que les cloches commencèrent à sonner.

    Le jeune duc grinça des dents, en entendant déjà ces signes d’alarme, et craignit de trouver ses ennemis préparés, et, s’il ne réussissait pas à prendre pied dans la ville, il savait que sa petite armée serait bientôt dispersée et exterminée dans la plaine.

    Dans la ville, cependant, ceux de Lancastre étaient loin de se trouver en si bonne posture. C’était comme Dick l’avait dit. La garde de nuit avait déjà ôté les harnais ; les autres étaient encore à flâner,… débraillés, sans brassières ; nullement prêts à la bataille… dans leurs quartiers ; et dans tout Shoreby il n’y avait pas peut-être cinquante hommes complètement armés et cinquante chevaux prêts à être montés.

    Le son des cloches, les appels effrayants des hommes qui couraient çà et là dans les rues, criant et frappant aux portes, firent sortir en un temps étonnamment court au moins une quarantaine de ces cinquante. Ils furent vite en selle, et, l’alarme se propageant en désordre de tous côtés, ils se mirent à galoper dans différentes directions.

    Aussi, quand Richard de Gloucester atteignit la première maison de Shoreby, il ne rencontra à l’entrée de la rue qu’une poignée de lances, que son attaque balaya comme la tempête chasse la barque.

    Au bout d’une centaine de pas dans la ville, Dick Shelton toucha le bras du duc ; celui-ci en réponse, réunit les rênes, porta la trompette perçante à sa bouche, et en tira une note caverneuse, puis tourna vers sa droite. Comme un seul homme, sa troupe entière tourna après lui, et toujours au galop, balaya l’étroite rue latérale. Les vingt derniers cavaliers seulement tirèrent les rênes et firent face à l’entrée ; les piétons qu’ils portaient en croupe sautèrent à terre au même instant et se mirent les uns à brandir leurs arcs, les autres à prendre possession des maisons de chaque côté.

    Surpris par ce changement subit de direction, et intimidés par le front solide de l’arrière-garde, les quelques Lancastriens, après s’être rapidement consultés, se retournèrent et s’éloignèrent pour aller chercher du renfort en ville.

    Le quartier de la ville dont Richard de Gloucester, sur l’avis de Dick, s’était emparé, consistait en cinq petites rues composées de maisons pauvres et mal habitées, occupant une légère éminence et ouvertes par derrière.

    Chacune des cinq rues étant protégée par une bonne garde, la réserve devait ainsi occuper le centre, à l’abri des traits, mais prête à porter secours où il faudrait.

    La pauvreté, du voisinage était telle, qu’aucun des seigneurs Lancastriens n’y avait été logé et fort peu de leur suite ; et les habitants, d’un commun accord, abandonnèrent leurs maisons et s’enfuirent en braillant par les rues ou par-dessus les murs de jardin.

    Au centre, où les cinq voies aboutissaient, une espèce de mauvaise taverne déployait son enseigne : « Aux échiquiers » ; ce fut là que le duc de Gloucester établit pour la journée son quartier général.

    Il assigna à Dick la garde d’une des cinq rues.

    – Allez, dit-il, gagner vos éperons ; gagnez de la gloire à mon service ; un Richard pour un autre. Je vous le dis, si je monte, vous monterez par la même échelle. Allez, dit-il en lui serrant la main.

    Mais aussitôt que Dick fut parti, il se tourna vers un petit archer mal vêtu

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