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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 38
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    qu’il est venu là, répondit Dick, et je serais un vilain et un ingrat si je l’abandonnais.

    – Maître Shelton, vous êtes ennuyeux, répliqua le comte sévèrement. C’est un mauvais moyen pour réussir en ce monde. Quoi qu’il en soit, et pour me débarrasser de votre insistance, je vais encore une fois vous satisfaire. Allez donc tous deux ; mais de la prudence, et sortez vite de la ville de Shoreby ; car ce Sir Daniel (que les saints confondent) a une soif terrible de votre sang.

    – Monseigneur, je vous présente maintenant ma reconnaissance en paroles, comptant quelque jour prochain vous en payer quelque chose en actes, répliqua Dick en quittant la chambre.

    CHAPITRE V

    ENCORE ARBLASTER

    Lorsqu’on laissa Dick et Lawless sortir par une porte de derrière de la maison où Lord Risingham tenait garnison, le soir était déjà venu.

    Ils s’arrêtèrent à l’abri du mur du jardin pour se consulter. Le danger était très grand. Si quelqu’un des hommes de Sir Daniel les apercevait et donnait l’alarme, on leur courrait sus et ils seraient immédiatement massacrés, et, non seulement la ville de Shoreby était un véritable filet tendu pour les prendre, mais sortir dans la campagne ouverte était courir le risque de rencontrer des patrouilles.

    Un peu plus loin, sur un sol découvert, ils aperçurent un moulin au repos ; et, tout auprès, un très grand grenier, les portes ouvertes.

    – Que dites-vous de nous tenir là, jusqu’à la tombée de la nuit ? proposa Dick.

    Et Lawless n’ayant pas de meilleure idée à suggérer, ils coururent droit au grenier, et se couchèrent derrière la porte dans la paille. Le jour déclina rapidement ; et bientôt la lune argentait la neige gelée. Maintenant ou jamais, ils avaient l’occasion de gagner « La Chèvre et la Musette » sans être vus, et de changer leurs vêtements dénonciateurs. Pourtant il était encore prudent de faire le tour par les faubourgs et d’éviter la place du Marché, où, dans la foule, ils auraient couru le plus grand danger d’être reconnus et massacrés.

    Cette course était longue ; ils devaient passer non loin de la maison sur la grève, maintenant sombre et silencieuse, pour arriver enfin par l’entrée du port. De nombreux navires, comme ils pouvaient le voir par le clair de lune, avaient levé l’ancre, et, profitant du ciel calme, étaient partis. Par suite, les tavernes malfamées le long du port (bien qu’en dépit de la loi du couvre-feu on y vît encore briller des feux et des chandelles), n’étaient plus remplies d’habitués, et ne résonnaient plus de chansons de matelots.

    En hâte, courant presque, leurs robes de moines retroussées jusqu’aux genoux, ils s’enfonçaient dans la neige profonde et traversaient le labyrinthe de décombres marins ; ils avaient déjà fait plus de la moitié du tour du port, lorsqu’en passant près d’une taverne, la porte s’ouvrit brusquement et fit jaillir sur eux un flot de lumière.

    Ils s’arrêtèrent aussitôt et firent semblant d’être engagés dans une sérieuse conversation.

    Trois hommes, l’un après l’autre, sortirent de la taverne, et le dernier ferma la porte derrière lui. Tous trois étaient peu d’aplomb sur leurs jambes, comme s’ils avaient passé la journée en fortes libations, et ils restaient chancelants au clair de lune comme des hommes qui ne savent pas ce qu’ils veulent faire. Le plus grand des trois parlait d’une voix forte et lamentable :

    – Sept pièces d’un vin de Gascogne aussi bon que jamais cabaretier en a mis en perce, disait-il, le meilleur bateau du port de Dartmouth, une Vierge Marie en partie dorée, et treize livres de bon or monnayé…

    – J’ai éprouvé de dures pertes aussi, interrompit l’un des autres. J’ai éprouvé des pertes, moi aussi, compère Arblaster. J’ai été volé à la Saint-Martin de cinq shillings et une aumônière de cuir qui valait bien neuf pence.

    Le cœur manqua à Dick en entendant ces paroles. Jusqu’alors il n’avait peut-être pas pensé deux fois au pauvre capitaine ruiné par la perte de la Bonne Espérance ; si insoucieux, dans ce temps-là, étaient les hommes qui portaient des armes, des biens et intérêts de leurs inférieurs. Mais cette rencontre subite lui rappela vivement le sans-gêne et le triste résultat de son entreprise, et lui et Lawless tournèrent la tête d’un autre côté pour éviter d’être reconnus.

    Le chien du navire avait cependant échappé au naufrage et trouvé son chemin vers Shoreby. Il était alors sur les talons d’Arblaster, et soudain, flairant et dressant les oreilles, il s’élança et se mit à aboyer furieusement aux deux faux moines. Son maître le suivit en titubant :

    – Hé ! camarades ! cria-t-il. Avez-vous une pièce d’un penny pour un pauvre vieux matelot, complètement dépouillé par des pirates ? J’aurais pu payer pour vous deux jeudi matin, et, à présent, ce samedi soir, voilà que je mendie pour une bouteille d’ale ! Demandez à mon matelot, si vous ne me croyez pas. Sept pièces de bon vin de Gascogne, un bateau qui était à moi et qui avait été à mon père avant moi, une sainte Marie en bois de platane et en partie dorée ; et treize livres en or et argent : Hein ! qu’est-ce que vous dites ? Un homme qui s’est battu contre les Français, aussi ; car j’ai combattu les Français, j’ai coupé plus de gorges françaises en pleine mer que jamais homme parti de Dartmouth. Allons ! une pièce d’un penny.

    Ni Dick, ni Lawless n’osèrent lui répondre un mot, de crainte qu’il ne reconnût leurs voix, et ils restaient là désemparés comme un navire à terre, ne sachant ni où regarder, ni qu’espérer.

    – Êtes-vous muet, garçon ? demanda le capitaine. Camarades, ajouta-t-il avec un hoquet, ils sont morts. Je n’aime pas ces manières mal polies, car un homme muet, s’il est poli, parlera tout de même, quand on lui parle, je pense.

    À ce moment le matelot, Tom, qui était un homme d’une grande vigueur physique, parut concevoir quelque méfiance contre ces deux formes silencieuses, et, étant plus sobre que son capitaine, il s’avança brusquement devant lui, saisit rudement Lawless par l’épaule, et lui demanda avec un juron ce qu’il avait à se taire. Alors l’outlaw, pensant que tout était perdu, répondit par une feinte de lutteur qui étendit le matelot sur le sable, et criant à Dick de le suivre, prit sa course à travers les décombres.

    L’affaire dura une seconde. Avant que Dick pût se mettre à courir, Arblaster l’avait pris dans ses bras, Tom, relevant la tête, l’avait pris par un pied, et le troisième brandissait au-dessus de lui un coutelas dégainé.

    Ce n’était, pas tant le danger, ce n’était pas tant l’inquiétude, qui, à ce moment, abattait le courage du jeune Shelton, c’était la profonde humiliation d’avoir échappé à Sir Daniel, d’avoir convaincu Lord Risingham, et de tomber maintenant sans défense dans les mains de ce vieux matelot ivrogne, et non seulement sans défense, mais, comme sa conscience le lui disait bien haut, trop tard, réellement criminel… réellement le débiteur insolvable de l’homme dont il avait volé et perdu le bateau.

    – Emportez-le-moi dans la taverne que je voie sa figure, dit Arblaster.

    – Non, non, répliqua Tom, vidons d’abord son escarcelle de peur que les autres gars demandent à partager.

    Mais bien qu’il fût fouillé de la tête aux pieds, pas un penny ne fut trouvé sur lui, rien que le cachet de Lord Foxham qu’ils arrachèrent brutalement de son doigt :

    – Tournez-le-moi vers la lune, dit le capitaine, et prenant Dick par le menton, il lui releva brusquement la tête. Sainte Vierge, cria-t-il, c’est le pirate.

    – Eh ! cria Tom.

    – Par la vierge de Bordeaux, c’est l’homme lui-même, répéta Arblaster. Eh bien ! voleur de mer, je vous tiens ! cria-t-il ; où est mon vaisseau ? où est mon vin ? Hé ! vous voilà entre mes mains ; Tom, donne-moi un bout de corde ici, je m’en vais vous attacher ce voleur de mer pieds et mains ensemble, comme un dindon à rôtir. Pardi ! je vais vous le lier si bien… et ensuite je vais le battre… le battre !

    Ainsi il continuait à parler, tournant en même temps la corde autour des membres de Dick avec la dextérité propre aux marins, et, à chaque tour et chaque croisement, il faisait un nœud, et serrait tout l’ouvrage d’une secousse violente.

    Quand il eut fini, le garçon était un vrai paquet entre ses mains, impuissant comme la mort. Le capitaine le tint à bout de bras et éclata de rire. Puis il lui asséna un étourdissant coup de poing sur l’oreille, puis le fit tourner, et lui donna de furieux coups de pieds. La colère monta au cœur de Dick comme une tempête ; la colère l’étouffa et il crut mourir, mais lorsque le marin, fatigué de ce jeu cruel, le laissa tomber de tout son long sur le sable et se retourna vers ses compagnons pour se consulter avec eux, il reprit instantanément son sang-froid. Ce fut un moment de répit. Avant qu’ils recommencent à le torturer, il pourrait trouver quelque moyen d’échapper à cette dégradante et fâcheuse mésaventure.

    Bientôt, en effet, et pendant que les autres discutaient encore sur ce qu’ils devaient faire de lui, il reprit courage et d’une voix assez ferme leur adressa la parole :

    – Mes maîtres, commença-t-il, êtes-vous devenus fous ? Le ciel vous envoie une occasion de devenir riches, telle que jamais matelot n’en rencontra… telle que vous pourriez faire trente voyages de mer sans la retrouver… Me battre ?… Non ; ainsi ferait un enfant en colère, mais, pour des loups de mer à fortes têtes, qui ne craignent ni feu ni eau, et qui aiment l’or comme ils aiment le bœuf, il me semble que vous

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