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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 35
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    la sentinelle, mais il ne vous est pas permis d’aller seul.

    Il se pencha sur la balustrade de chêne et siffla un son aigu. – Quelqu’un vient ! cria-t-il ; et il fit signe à Dick de passer.

    Au pied de l’escalier, il trouva la garde sur pieds, attendant son arrivée ; et, quand il eut répété son histoire, le chef du poste désigna quatre hommes pour l’accompagner à l’église.

    – Ne le laissez pas échapper, mes braves, dit-il, conduisez-le à Sir Olivier, sous peine de la vie !

    La porte fut ouverte, un homme prit Dick sous chaque bras, un autre marcha devant avec une torche, et le quatrième, l’arc brandi, et la flèche sur la corde, fermait la marche. Dans cet ordre ils traversèrent le jardin sous l’obscurité épaisse de la nuit et la neige voltigeante, et s’approchèrent des fenêtres faiblement éclairées de l’église de l’abbaye.

    À la porte ouest un piquet d’archers était placé, profitant du peu d’abri qu’ils pouvaient trouver sous les entrées voûtées, et tout saupoudrés de neige ; et ce ne fut qu’après avoir échangé un mot avec eux que les conducteurs de Dick furent autorisés à passer et à entrer dans le vaisseau de l’édifice sacré.

    L’église était vaguement éclairée par les cierges du grand autel, et par une ou deux lampes qui pendaient de la voûte devant les chapelles particulières des familles illustres. Au milieu du chœur, l’espion mort était étendu sur une bière, les membres pieusement rassemblés.

    Un murmure précipité de prières résonnait le long des arceaux ; des figures encapuchonnées étaient agenouillées dans les stalles du chœur, et sur les marches du grand autel un prêtre en habits pontificaux disait la messe.

    À cette nouvelle entrée, une des figures encapuchonnées se leva, et, descendant les marches qui élevaient le niveau du chœur au-dessus de celui de la nef, demanda au premier des quatre hommes ce qui les amenait dans l’église. Par respect pour le service et pour la mort, ils parlaient à voix basse ; mais les échos de cet édifice grand et vide saisissaient leurs paroles et sourdement les répétaient et les répétaient le long des ailes.

    – Un moine ! répliqua Sir Olivier (car c’était lui) quand il eut entendu le rapport de l’archer. Mon frère, je ne m’attendais pas à votre venue, ajouta-t-il, en se tournant vers le jeune Shelton. En toute politesse, qui êtes-vous ? et à l’instance de qui venez-vous joindre vos prières aux nôtres ?

    Dick, gardant son capuchon sur sa figure, fit signe à Sir Olivier de s’éloigner des archers d’un pas ou deux ; et aussitôt que le prêtre l’eut fait – je ne peux espérer vous tromper, dit-il, ma vie est dans vos mains.

    Sir Olivier tressaillit violemment ; ses grosses joues pâlirent, et un moment il garda le silence.

    – Richard, dit-il, qu’est-ce qui vous amène ici, je ne sais ; mais je ne doute guère que ce soit mal. Cependant, pour la bonté passée, je ne voudrais pas vous livrer moi-même. Vous resterez là jusqu’à ce que Lord Shoreby soit marié, et que tous soient rentrés sans encombre, et, si tout va bien, et si vous n’avez combiné aucun malheur, à la fin vous irez où vous voudrez. Mais, si vous poursuivez un but sanglant, que le sang retombe sur votre tête. Amen !

    Et le prêtre se signa dévotement, se retourna et s’inclina dans la direction de l’autel.

    Là-dessus, il dit quelques mots aux soldats, et, prenant Dick par la main, le conduisit vers le chœur et le plaça dans la stalle à côté de la sienne, où, par pure décence, le jeune homme dut aussitôt s’agenouiller et paraître occupé de ses dévotions. Son esprit et ses yeux étaient pourtant sans cesse en mouvement. Il remarqua que trois des soldats, au lieu de retourner à la maison, avaient pris tranquillement une position avantageuse dans une aile ; et il ne put douter qu’ils l’eussent fait par ordre de Sir Olivier. Il était donc pris au piège. Il lui faudrait passer la nuit dans la lueur spectrale et l’ombre de l’église, en face du visage pâle de celui qu’il avait tué ; et, le matin, voir celle qu’il aimait, mariée à un autre sous ses yeux.

    Mais, malgré cela, il parvint à se dominer et se força à attendre patiemment la fin.

    CHAPITRE IV

    DANS L’ÉGLISE DE L’ABBAYE

    Dans l’église de Shoreby les prières continuèrent toute la nuit sans interruption, tantôt avec le chant des psaumes, tantôt avec une note ou deux sur la cloche.

    Rutter, l’espion, fut noblement veillé. Il était étendu là, tels qu’ils l’avaient arrangé, ses mains mortes croisées sur la poitrine, ses yeux morts fixant la voûte ; et, tout près, dans la stalle, celui qui l’avait tué attendait avec angoisse la venue du matin.

    Une fois seulement, au cours des heures, Sir Olivier se pencha vers son captif.

    – Richard, murmura-t-il, mon fils, si vous me voulez du mal, je vous le certifie sur le salut de mon âme, vous vous en prenez à un innocent. Coupable aux yeux du ciel je me déclare moi-même, mais envers vous, je ne le suis, ni ne l’ai jamais été.

    – Mon père, répliqua Dick, du même ton de voix, croyez-moi, je n’ai aucun dessein ; mais quant à votre innocence, je ne puis oublier que vous ne vous êtes disculpé que faiblement.

    – Un homme peut être innocemment coupable, répliqua le prêtre. Il peut être envoyé aveuglément en mission sans en savoir le vrai but. Il en fut ainsi de moi. J’ai conduit votre père à la mort ; mais, comme le ciel nous voit dans ce lieu saint, je ne savais ce que je faisais.

    – Cela peut être, répliqua Dick. Mais voyez quel étrange réseau vous avez tissé, puisque je suis en ce moment à la fois votre prisonnier et votre juge ; que vous devez à la fois menacer mes jours et conjurer ma colère. Il me semble que, si vous aviez été toute votre vie un homme loyal et un bon prêtre, vous ne m’auriez ni craint ainsi, ni détesté ainsi. Et maintenant, à vos prières. Je vous obéis, puisqu’il le faut ; mais je ne veux pas du fardeau de votre compagnie.

    Le prêtre émit un soupir, si profond qu’il eût presque éveillé chez le jeune homme quelque sentiment de pitié, et il inclina la tête dans ses mains comme un homme courbé sous le poids des soucis. Il cessa d’unir sa voix aux psaumes, mais Dick pouvait entendre les grains du chapelet glissant entre ses doigts, et les prières marmottées entre ses dents.

    Encore un instant, et le gris du matin commença à percer à travers les vitraux peints de l’église, et à faire honte à la lumière des cierges. Le jour lentement grandit et brilla, et maintenant par les baies du sud-ouest un flot vermeil de lumière dansa sur les murs. La tempête était passée, les grands nuages s’étaient déchargés de leur neige et s’étaient éloignés, et le jour nouveau s’ouvrait sur un joyeux paysage d’hiver sous un blanc manteau.

    Un bruit de serviteurs d’église suivit. La bière fut portée à la maison mortuaire, les carreaux furent lavés des taches de sang, afin qu’un spectacle de si mauvais présage ne pût déparer le mariage de Lord Shoreby. En même temps, les mêmes ecclésiastiques qui avaient été occupés toute la nuit si lugubrement, commencèrent à prendre leurs figures de fête pour faire honneur à la cérémonie plus gaie qui allait suivre. Et pour mieux annoncer la venue du jour, les gens pieux de la ville commencèrent à arriver et à faire leurs dévotions à leurs autels préférés ou attendre leur tour aux confessionnaux. À la faveur de ce remue-ménage, il était facile d’éviter la vigilance des sentinelles de Sir Daniel à la porte et bientôt, Dick, regardant avec lassitude autour de lui, rencontra l’œil de Will Lawless, toujours dans sa robe de moine.

    L’outlaw au même moment reconnut son chef, et, discrètement, lui fit signe de l’œil et de la main.

    Dick était loin d’avoir pardonné au vieux coquin son ivresse des plus intempestives, mais il n’avait aucun désir de l’entraîner dans sa propre détresse et il lui fit signe, aussi clairement qu’il lui fut possible, de s’en aller.

    Lawless, comme s’il eût compris, disparut aussitôt derrière un pilier, et Dick respira.

    Quel fut alors son désappointement de se sentir tirer par une manche et de voir le vieux voleur installé, à côté de lui, sur le siège le plus proche, et en apparence plongé dans ses dévotions.

    Immédiatement Sir Olivier quitta sa place, et, glissant derrière les stalles, rejoignit les soldats dans l’aile. Si les soupçons du prêtre avaient été éveillés pour si peu, le mal était fait, et Lawless prisonnier dans l’église.

    – Ne bougez pas, murmura Dick. Nous sommes dans la plus mauvaise passe, grâce, avant tout, à ta goujaterie d’hier soir. Quand vous m’avez vu si étrangement assis là, où je n’ai ni droit ni intérêt, que diable, ne pouviez-vous flairer le danger, et vous sortir de là ?

    – Non, répliqua Lawless, je pensais que vous aviez entendu parler d’Ellis, et que vous aviez de la besogne ici.

    – Ellis ! répéta Dick. Ellis est-il de retour ?

    – Pour sûr, répliqua l’outlaw. Il est revenu la nuit dernière et m’a donné une forte raclée parce que j’avais bu… si bien que vous êtes vengé, mon maître. C’est un fameux homme qu’Ellis Duckworth ! Il a galopé à bride abattue depuis Craven pour empêcher le mariage, et, maître Dick, vous connaissez sa manière… il l’empêchera !

    – Eh bien ! alors, répliqua Dick tranquillement, vous et moi, mon pauvre frère, sommes deux hommes morts ; car je suis ici prisonnier comme suspect, et ma tête répond de ce mariage qu’il se propose

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