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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 32
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    maître Shelton. À présent, je risquerai ma pauvre carcasse où vous voudrez.

    – Bon, répliqua Richard. Il me tarde d’agir. En avant pour Shoreby !

    CHAPITRE II

    DANS LA MAISON DE MES ENNEMIS

    La résidence de Sir Daniel à Shoreby était une grande maison blanchie à la chaux, agréable, encadrée de chêne sculpté et couverte d’un toit de chaume bas. Derrière, s’étendait un jardin, plein d’arbres fruitiers, d’allées et d’épais berceaux, et dominé de l’autre côté par la tour de l’église de l’abbaye.

    La maison pouvait contenir, au besoin, la suite d’un plus grand personnage que Sir Daniel ; mais elle était déjà pleine de brouhaha. La cour résonnait du bruit des armes et des fers des chevaux ; la cuisine, avec le ronflement des fourneaux, bourdonnait comme une ruche ; ménestrels, joueurs d’instruments, cris de bateleurs, s’entendaient du Hall. Sir Daniel, par sa profusion, par la gaieté et la richesse de son installation, rivalisait avec Lord Shoreby et éclipsait Lord Risingham.

    Tout hôte était bienvenu. Ménestrels, bateleurs, joueurs d’échecs, marchands de reliques, de drogués, de parfums et de sorts, et, avec ceux-ci, toutes espèces de prêtres, frères ou pèlerins étaient les bienvenus à la table inférieure et dormaient pêle-mêle dans les grandes soupentes ou sur les bancs nus de la longue salle à manger.

    Dans l’après-midi qui suivit le naufrage de la Bonne Espérance, l’office, les cuisines, les écuries, les remises couvertes qui entouraient deux côtés de la cour, étaient encombrés de flâneurs, les uns appartenant à Sir Daniel et vêtus de sa livrée rouge foncé et bleue, les autres, étrangers sans aveu, que l’avidité attirait vers la ville, et que le chevalier recevait par politique et parce que c’était l’usage de l’époque.

    La neige, qui continuait à tomber sans interruption, l’âpreté extrême de la température, et l’approche de la nuit contribuaient à les faire rester à l’abri. Le vin, l’ale, l’argent abondaient ; beaucoup s’étendaient sur la paille de la grange pour jouer, beaucoup étaient encore ivres du repas de midi. Aux yeux d’un moderne, ce spectacle eut paru le sac d’une ville ; aux yeux d’un contemporain, c’était comme dans tout autre riche et noble maison à une époque de fête.

    Deux moines – un jeune et un vieux – étaient arrivés tard et se chauffaient à un feu de joie dans un coin du hangar. Une cohue mêlée les entourait – jongleurs, saltimbanques et soldats : et, avec ceux-ci, le plus âgé des deux eut bientôt engagé une conversation si animée et échangé tant de bruyants éclats de rire et de plaisanteries provinciales que le groupe augmentait à chaque instant.

    Le plus jeune compagnon, dans lequel le lecteur a déjà reconnu Dick Shelton, assis dès le début un peu à l’écart, s’éloigna peu à peu. Il écoutait avec attention, mais n’ouvrait pas la bouche ; et l’expression sérieuse de sa physionomie montrait qu’il faisait peu de cas des plaisanteries de son compagnon.

    À la fin, son regard qui voyageait continuellement deci et delà et surveillait toutes les entrées de la maison, se fixa sur une petite procession qui franchissait la grande porte et traversa obliquement la cour. Deux dames enveloppées d’épaisses fourrures ouvraient la marche, suivies de deux femmes de chambres, et de quatre solides hommes d’armes. En un instant ils avaient disparu dans la maison ; et Dick, se glissant à travers la foule des flâneurs sous le hangar, était déjà à leur poursuite.

    – La plus grande des deux était Lady Brackley, pensa-t-il, et où est Lady Brackley, Joanna ne peut être loin.

    À la porte de la maison, les quatre hommes d’armes s’étaient arrêtés ; et les dames montaient les marches d’un escalier de chêne poli, sans autre escorte que les deux femmes de chambre. Dick les suivait de près. Le jour tombait, et dans la maison l’obscurité de la nuit était déjà presque venue. Sur les paliers, des torches brûlaient dans des bras de fer ; le long des corridors tapissés, une lampe brûlait à chaque porte. Et où les portes étaient ouvertes, Dick pouvait voir des murs couverts de tentures et des planchers jonchés de rameaux, brillant à la lumière des feux de bois.

    Deux étages avaient été gravis, et, à chaque palier, la plus jeune et la plus petite des deux dames s’était arrêtée et avait regardé attentivement le moine. Lui, gardant ses yeux baissés, et, affectant les manières humbles qui convenaient à son travestissement, ne l’avait vue qu’une fois, et ne savait pas avoir attiré son attention. Et alors, sur le troisième palier, le groupe se divisa ; la plus jeune dame continua à monter seule, et l’autre, suivie par les femmes de chambre, prit le corridor à droite.

    Dick monta d’un pied léger et, s’arrêtant au coin, avança la tête et suivit des yeux les trois femmes. Sans se retourner ni regarder derrière elles, elles continuaient à descendre le corridor.

    – Parfait, pensa Dick. Que je sache seulement où est la chambre de Lady Brackley, et ce serait bien étonnant que je ne rencontre pas dame Hatch en course.

    À ce moment, une main se posa sur son épaule, et, d’un bond, avec un cri étouffé, il se retourna et saisit son assaillant.

    Il fut quelque peu surpris de reconnaître dans la personne qu’il avait prise si brutalement, la petite jeune dame aux fourrures. Elle, de son côté, était choquée et terrifiée au-delà de toute expression et restait tremblante dans son étreinte.

    – Madame, dit Dick, en la délivrant, je vous demande mille pardons ; mais je n’ai pas d’yeux en arrière et, par la messe, je ne pouvais pas deviner que vous étiez une femme.

    La jeune fille continuait à le regarder, mais maintenant la terreur commençait à faire place à la surprise, et la surprise au soupçon. Dick, qui pouvait lire ces changements sur son visage, s’alarma pour sa propre sûreté dans cette maison hostile.

    – Belle dame, dit-il, affectant l’aisance, souffrez que je vous baise la main en gage de votre pardon pour ma brutalité, et je pars aussitôt.

    – Vous êtes un étrange moine, jeune homme, répliqua la jeune dame, le fixant d’un regard à la fois hardi et pénétrant, et à présent que ma première surprise est à peu près passée, je peux voir le laïque dans chaque mot que vous prononcez. Que faites-vous ici ? Pourquoi portez-vous ce costume sacrilège ? Venez-vous dans un esprit de paix ou de guerre ? Et pourquoi épiez-vous Lady Brackley comme un voleur ?

    – Madame, répliqua Dick, d’une chose je vous prie d’être très sûre : je ne suis pas un voleur. Et même si je viens ici en guerre, ce qui est vrai dans une certaine mesure, je ne fais pas la guerre aux belles dames, et, par conséquent, je vous prie de m’imiter en cela, et de me laisser aller. Car, en vérité, belle Madame, criez… si, tel est votre plaisir… criez une seule fois, dites ce que vous avez vu, et le pauvre gentilhomme devant vous est simplement un homme mort. Je ne peux penser que vous voulez être cruelle, ajouta Dick, et prenant la main de la jeune fille entre les siennes, il la regarda avec une courtoise admiration.

    – Êtes-vous donc un espion… un Yorkiste ? demanda-t-elle.

    – Madame, répliqua-t-il, je suis, en effet, un Yorkiste et, en quelque sorte, un espion. Mais ce qui m’amène dans cette maison, cela même qui me gagnera votre pitié et l’intérêt de votre bon cœur, n’a rien à voir avec York ou Lancastre. Je veux mettre ma vie à votre entière merci. Je suis un amoureux et mon nom…

    Mais la jeune dame appliqua tout à coup sa main sur la bouche de Dick, regarda rapidement en haut et en bas, à l’est et à l’ouest, et, voyant qu’il n’y avait personne, l’entraîna avec force et vivacité vers l’étage supérieur.

    – Chut, dit-elle, et venez. Vous parlerez plus tard.

    Quelque peu abasourdi, Dick se laissa tirer en haut, pousser le long d’un corridor et jeter brusquement dans une chambre éclairée, comme tant d’autres par une souche flambant sur l’âtre.

    – À présent, dit la jeune fille, en le forçant à s’asseoir sur un escabeau, mettez-vous là et obéissez à mon bon plaisir souverain. J’ai pouvoir de vie ou de mort sur vous, et je ne me ferai pas scrupule d’abuser de mon pouvoir. Attention à vous ; vous m’avez cruellement meurtri le bras. Il ne savait pas que j’étais une femme, dit-il ! S’il l’avait su, il aurait pris sa ceinture pour me battre, ma foi !

    Et à ces mots elle sortit vivement de la chambre, laissant Dick bouche bée d’étonnement, et pas très sûr s’il rêvait ou était éveillé.

    – Levé ma ceinture sur elle ! répéta-t-il. Levé ma ceinture sur elle ! Et le souvenir de cette nuit dans la forêt revint à son esprit, et il revit le corps frémissant et les yeux suppliants de Matcham.

    Mais il fut bientôt rappelé au souvenir des dangers présents. Dans la chambre voisine, il entendit un bruit comme de quelqu’un qui marche ; puis suivit un soupir qui semblait étrangement proche, puis le froufrou d’une jupe et un bruit de pas se fit entendre de nouveau. Comme il s’était levé pour écouter, il vit la tenture s’agiter le long du mur ; il y eut le son d’une porte qu’on ouvrait, les portières se séparèrent, et, une lampe à la main, Joanna Sedley entra dans la pièce.

    Elle était vêtue de riches étoffes de couleurs sombres et brillantes, comme il convient pour l’hiver et pour la neige. Sur sa tête, ses cheveux relevés la paraient comme une couronne. Et elle qui paraissait si petite et si gauche dans les vêtements de Matcham, était maintenant grande comme un jeune saule, et glissait à travers la pièce,

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