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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 31
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    doigts dans le sol sablonneux, c’est ma cave à vin et vous allez avoir un flacon d’excellente et forte bière.

    Et, en effet, sans creuser beaucoup, il sortit une grande bouteille de cuir de la contenance d’environ un gallon, pleine presque aux trois quarts d’un vin capiteux et doux ; et, quand ils eurent bu l’un à l’autre en camarades, le feu fut regarni et flamba de nouveau, et tous deux, étendus de tout leur long, jouissaient de la chaleur.

    – Maître Shelton, remarqua l’outlaw, vous avez eu deux échecs ces temps derniers, et vous êtes sur le point de perdre la jeune fille… est-ce bien cela ?

    – C’est cela, répliqua Dick, hochant la tête.

    – Eh bien ! continua Lawless, écoutez un vieux fou qui a mis la main à tout et vu bien des choses ! Vous suivez trop les autres, maître Dick. Vous allez avec Ellis ; mais il désire surtout la mort de Sir Daniel, vous allez avec Lord Foxham ; bien… les saints le protègent !… sans doute il a de bonnes intentions. Mais faites vos propres affaires, mon bon Dick. Allez tout droit auprès de la demoiselle. Faites-lui la cour de peur qu’elle ne vous oublie. Tenez-vous prêt, et, dès qu’une chance se présentera, filez avec elle en croupe.

    – Oui, mais Lawless, sans aucun doute, elle est à présent dans l’hôtel même de Sir Daniel, répondit Dick.

    – Alors c’est là que nous allons, répliqua l’outlaw.

    Dick le regarda fixement.

    – Oui, sérieusement, dit Lawless. Et, si vous avez si peu confiance et hésitez au premier mot, voyez ceci !

    Et l’outlaw, prenant une clef à son cou, ouvrit le coffre de chêne, plongea, y tâta jusqu’au fond son contenu, et en sortit d’abord une robe de frère, puis une ceinture de corde ; et enfin un énorme rosaire de bois assez lourd pour être compté comme une arme.

    – Ceci, dit-il, est pour vous. Mettez-les !

    Et alors, quand Dick se fut habillé avec ce déguisement religieux, Lawless sortit quelques couleurs et un crayon, et procéda avec la plus grande habileté à maquiller sa figure. Il épaissit ses sourcils ; à la moustache encore à peine visible il rendit le même service ; en même temps, par quelques traits autour des yeux, il en changea l’expression et ajouta quelques années à l’apparence du jeune moine.

    – Maintenant, conclut-il, quand j’en aurai fait autant, nous ferons une aussi jolie paire de moines que l’œil puisse désirer. Hardiment nous irons chez Sir Daniel, et l’hospitalité nous y sera donnée pour l’amour de notre mère l’Église.

    – Et comment, cher Lawless, s’écria le jeune homme, pourrais-je vous remercier ?

    – Peuh, mon frère ! répliqua l’outlaw, je ne fais rien que pour mon plaisir. Ne vous occupez pas de moi. Je suis de ceux, par la messe ! qui savent se tirer d’affaire eux-mêmes. S’il me manque quelque chose, j’ai la langue bien pendue, et une voix comme une cloche de monastère… je demande, mon fils ; et si la demande ne réussit pas, le plus souvent je prends.

    Le vieux coquin fit une grimace comique, et, bien que Dick fût ennuyé d’être à ce point l’obligé d’un personnage aussi équivoque, il lui fut impossible de contenir son hilarité.

    Là-dessus, Lawless retourna au grand coffre et fut bientôt déguisé de la même façon ; mais, sous sa robe, Dick fut surpris de le voir dissimuler un paquet de flèches noires.

    – Pourquoi faites-vous cela ? demanda-t-il. Pourquoi des flèches quand vous ne prenez pas d’arc ?

    – Bah ! répliqua Lawless d’un ton léger, il est probable qu’il y aura des têtes cassées… pour ne pas dire des dos… avant que nous sortions sains et saufs, tous deux, d’où nous allons ; et, si quelqu’un tombe, je voudrais que notre compagnie en ait l’honneur. Une flèche noire, maître Dick, c’est le sceau de notre abbaye ; cela vous montre qui a écrit le billet.

    – Si vous faites tant de préparatifs, dit Dick, j’ai ici quelques papiers que, dans mon propre intérêt et dans l’intérêt de ceux qui ont eu confiance en moi, il vaudrait mieux mettre en sûreté, plutôt que de les voir trouver sur moi. Où puis-je les cacher, Will ?

    – Non, répliqua Lawless, je vais sortir dans le bois et me siffler trois couplets d’une chanson ; pendant ce temps, enterrez-les où il vous plaira, et égalisez le sable sur l’endroit.

    – Jamais ! s’écria Richard. J’ai confiance en vous, l’homme. Je serais vraiment vil, si je ne me fiais à vous.

    – Frère, vous n’êtes qu’un enfant, répliqua le vieil outlaw, s’arrêtant à l’entrée de la caverne et se retournant vers Dick. Je suis un bon vieux chrétien, je ne suis pas un traître, et je n’épargne pas mon sang quand un ami est en danger. Mais, fou, enfant, je suis un voleur, par métier, par naissance, par habitude. Si ma bouteille était vide et ma gorge sèche, je vous volerais, cher enfant, aussi sûrement que j’aime, estime, admire vos actions et votre personne ! Peut-on parler plus clairement ? Non.

    Et il marcha en clopinant entre les buissons et faisant claquer ses gros doigts.

    Dick, laissé seul, après avoir donné une pensée étonnée à l’inconséquence du caractère de son compagnon, sortit ses papiers, les examina encore, et les enterra. Il en réserva un seul, qu’il conserva sur lui, car il n’était aucunement compromettant pour ses amis, et pouvait lui servir, en cas de malheur, contre Sir Daniel. C’était la propre lettre de chevalier à Lord Wensleydale portée par Throgmorton, le lendemain de la défaite de Risingham, et trouvée le jour suivant par Dick sur le corps du messager.

    Alors, écrasant du pied les tisons du feu, Dick quitta la caverne et rejoignit le vieil outlaw qui l’attendait debout sous les chênes dénudés, et commençait déjà à être saupoudré de neige. Chacun regarda l’autre et tous deux se mirent à rire, si parfait et si drôle était leur travestissement.

    – Tout de même, je voudrais être en été, avec un jour clair, grommela l’outlaw, que je puisse me voir au miroir d’une mare. Il y a beaucoup d’hommes de Sir Daniel qui me connaissent, et s’il nous arrive d’être reconnus, il pourra y avoir deux mots pour vous, mon frère, mais quant à moi, le temps d’un Pater, et je gigoterai au bout d’une corde.

    Ainsi ils se mirent tous deux en marche, et longèrent la route de Shoreby, qui, dans cette partie de son parcours, suivait la lisière de la forêt, s’avançait de temps en temps en pleine campagne et passait près de maisons de pauvres gens et de petites fermes.

    Bientôt, à l’aspect de l’une de celles-ci, Lawless s’arrêta.

    – Frère Martin, dit-il d’une voix merveilleusement déguisée et appropriée à sa robe monacale, entrons et demandons l’aumône à ces pauvres pécheurs. Pax vobiscum ! Aïe, ajouta-t-il de sa voix naturelle, voilà ce que je craignais, j’ai perdu le ton geignard, et, avec votre permission, bon maître Shelton, je m’exercerai dans ces campagnes avant de risquer, mon gros cou en entrant chez Sir Daniel. Mais voyez un peu quelle excellente, chose c’est, d’être un maître Jacques, bon à tout faire ! Si je n’avais pas été matelot, vous auriez infailliblement coulé avec la Bonne Espérance ; si je n’avais pas été un voleur, je n’aurais pas pu vous peindre la figure ; et, si je n’avais pas été un Frère Gris, chantant haut dans le chœur et mangeant bien au réfectoire, je ne pourrais pas porter ce déguisement, sans que les chiens eux-mêmes nous découvrent et nous aboient après.

    Il était arrivé près de la fenêtre de la ferme, et il se leva sur la pointe des pieds pour regarder à l’intérieur.

    – Bon, s’écria-t-il, de mieux en mieux. Nous allons joliment mettre à l’épreuve nos fausses têtes, et par-dessus le marché nous ferons une bonne farce à Frère Capper.

    Et, ce disant, il ouvrit la porte et entra. Trois hommes de leur propre compagnie étaient assis à table et mangeaient avec voracité. Leurs poignards enfoncés à côté d’eux dans la table, et les regards menaçants et sombres qu’ils continuaient à lancer aux habitants de la maison, prouvaient qu’ils étaient redevables de leur festin plutôt à la force qu’à la bonne grâce. Ils parurent se tourner avec une singulière malveillance vers les deux moines qui, avec une sorte de dignité humble, entraient dans la cuisine de la ferme ; et l’un d’eux – c’était John Capper lui-même – qui semblait avoir le rôle de chef, aussitôt leur ordonna grossièrement de sortir.

    – Nous ne voulons pas de mendiants ici, cria-t-il.

    Mais un autre, tout aussi éloigné de reconnaître Dick et Lawless, inclinait vers plus de modération.

    – Non pas, dit-il, nous sommes forts et nous prenons ; ceux-ci sont faibles et demandent ; mais à la fin, ceux-ci sont les premiers et nous tout en bas. Ne faites pas attention à lui, mon père, venez, buvez dans ma coupe et donnez-moi votre bénédiction !

    – Vous êtes des hommes d’un esprit léger, charnel et maudit, dit le moine. Les saints me gardent de jamais boire avec de tels compagnons ! Mais ici, par la pitié que j’ai de tous pécheurs, je vous laisse une sainte relique, que, dans l’intérêt de votre âme, je vous ordonne de baiser et de chérir.

    Lawless tonna sur eux comme un frère prêcheur ; puis tout à coup il tira de dessous sa robe une flèche noire, la jeta sur la table des trois outlaws ébahis, se retourna et, emmenant Dick avec lui, fut hors de la pièce et hors de vue sous la neige tombante, avant qu’ils eussent le temps de dire un mot ou de remuer un doigt.

    – Eh bien ! dit-il, nous avons essayé nos fausses têtes,

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