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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 30
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    le pont pour construire un radeau ; et Dick se joignit à eux, travaillant dur pour ne pas penser à sa situation. Mais, dans son travail même, chaque lame qui frappait le pauvre vaisseau, et chaque lourde embardée, lorsqu’il culbutait enroulant entre les vagues, lui rappelait avec une affreuse angoisse la mort prochaine.

    Bientôt, levant les yeux de son travail, il vit qu’ils étaient tout prêts de la côte, au bas d’un promontoire ; un morceau d’une falaise effondrée, contre la base de laquelle la mer se brisait, blanche et forte, surplombait presque le pont, et, plus haut encore, apparaissait une maison, couronnant une dune.

    À l’intérieur de la baie, les lames couraient gaîment, soulevaient la Bonne Espérance sur leurs épaules tachetées d’écume, l’emportaient malgré le timonier, et, tout à coup la jetèrent avec un grand choc sur le sable, et commencèrent à se briser sur elle à mi-hauteur du mât en la faisant rouler deci, delà. Une autre forte vague suivit, la souleva de nouveau et la porta encore plus loin ; alors une troisième suivit et la laissa loin sur la côte du plus dangereux des récifs, calée sur un banc.

    – Eh bien, les garçons, s’écria Lawless, les saints ont veillé sur nous, on peut le dire. La marée descend, asseyons-nous et buvons un verre de vin ; avant une demi-heure, vous pourrez tous aller à terre aussi sûrement que sur un pont.

    Une barrique fut ouverte, et, s’asseyant comme ils purent à l’abri de la neige et de l’écume, les naufragés passèrent la coupe de main en main et tâchèrent de se réchauffer le corps et de se remonter le moral.

    Dick, cependant, retourna vers Lord Foxham, qui gisait, très inquiet et effrayé, le plancher de sa cabine inondé à hauteur du genou et la lampe qui avait été sa seule lumière, brisée et éteinte par la violence du choc.

    – Monseigneur, dit le jeune Shelton, ne craignez rien ; les saints sont avec nous ; les vagues nous ont jeté au haut d’un banc de sable, et, sitôt que la marée aura un peu baissé, nous pourrons gagner la terre à pied.

    Il se passa près d’une heure avant que la mer se fût suffisamment éloignée et qu’ils pussent se mettre en route pour la terre, qui apparaissait confusément devant eux à travers un voile de neige.

    Sur un monticule d’un côté de leur chemin, une troupe d’hommes étendus étaient entassés, et observaient avec méfiance les mouvements des nouveaux venus.

    – Ils devraient s’approcher et nous offrir leur aide, remarqua Dick.

    – Bon, s’ils ne viennent pas à nous, allons de leur côté, dit Hawksley. Plus tôt nous arriverons près d’un bon feu et d’un lit sec, mieux cela vaudra pour mon pauvre seigneur.

    Mais ils s’étaient à peine avancés dans la direction du monticule, que les hommes, tous ensemble, se levèrent soudain et lancèrent une volée de flèches bien dirigées sur les naufragés.

    – Arrière ! arrière ! cria Sa Seigneurie. Attention, au nom du ciel, ne répondez pas !

    – Non, cria Greensheve, arrachant, une flèche de son justaucorps de cuir. Nous ne sommes guère en posture de combat, c’est sûr, étant mouillés jusqu’aux os, fatigués comme des chiens, et aux trois quarts gelés ; mais pour l’amour de la vieille Angleterre, qu’est-ce qu’il leur prend de tirer cruellement sur leurs pauvres compatriotes en détresse ?

    – Ils nous prennent pour des pirates français, répondit Lord Foxham. En ces temps très troublés et dégénérés, nous ne pouvons garder nos propres côtes d’Angleterre ; et notre vieil ennemi, à qui autrefois nous faisions la chasse sur terre et sur mer, les parcourt à plaisir, volant, tuant et incendiant. C’est la misère et la honte de ce pauvre pays.

    Les hommes du monticule les observaient de près, pendant qu’ils se traînaient en montant de la côte, se dirigeant vers l’intérieur entre des collines de sable désolées ; même, pendant un mille environ, ils suivirent leur arrière, prêts, sur un signe, à lancer une nouvelle volée de flèches sur les fugitifs épuisés et démoralisés ; et ce fut seulement lorsque, arrivant enfin sur le sol d’une grande route, Dick commença à mettre sa troupe dans un ordre un peu plus martial, que ces gardiens jaloux des côtes d’Angleterre disparurent silencieusement dans la neige. Ils avaient fait ce qu’ils désiraient, ils avaient protégé leurs propres foyers et leurs fermes, leurs familles et leurs troupeaux ; leurs intérêts particuliers ainsi sauvegardés, aucun d’eux ne se souciait, plus que d’un fétu, que les Français missent à feu et à sang toutes les autres paroisses du royaume d’Angleterre.

    LIVRE IV

    LE DÉGUISEMENT

    CHAPITRE PREMIER

    LE REPAIRE

    L’endroit où Dick avait débouché sur une grande route n’était pas loin de Holywood, et environ à neuf ou dix milles de Shoreby-sur-Till ; et là, après s’être assurés qu’ils n’étaient pas poursuivis, les deux troupes se séparèrent. Les hommes de Lord Foxham, portant leur maître blessé, se dirigèrent vers le confort et la sécurité de la grande abbaye ; et Dick, quand il les eut vus disparaître sous l’épais rideau de neige tombante, fut laissé seul avec à peu près une douzaine d’outlaws, tout ce qui restait de son corps de volontaires.

    Quelques-uns étaient blessés ; tous étaient furieux de leur échec et des longues heures de danger ; et, quoiqu’ils fussent trop affamés et glacés pour faire plus, ils grommelaient et jetaient des regards farouches sur leur chef. Dick leur partagea sa bourse sans rien garder pour lui, les remercia du courage qu’ils avaient déployé bien qu’en son cœur il eût préféré leur reprocher leur poltronnerie ; puis après avoir ainsi un peu adouci l’effet de ses insuccès répétés, il les laissa retrouver leur chemin séparément ou par couples, vers Shoreby et « La Chèvre et la Musette ».

    De son côté, influencé par ce qu’il avait vu à bord de la Bonne Espérance, il choisit Lawless pour son compagnon de route. La neige tombait sans interruption ni changement, nuage égal et aveuglant, le vent était tombé et ne soufflait plus ; et toute chose s’effaçait, couverte par cette chute silencieuse. Il y avait grand danger de se tromper de chemin et de périr dans un tourbillon ; et Lawless, marchant un demi-pas environ en avant de son compagnon, tendant le cou comme un chien sur une piste, demandait son chemin à chaque arbre et étudiait sa direction comme s’il eût gouverné un vaisseau parmi des récifs.

    À peu près à un mille dans la forêt, ils arrivèrent à un endroit ou plusieurs routes se rencontraient sous un bosquet de chênes hauts et tordus. Même dans l’étroit horizon de la neige tombante, c’était un endroit qu’on ne pouvait manquer de reconnaître, et Lawless le reconnut avec une particulière satisfaction.

    – À présent, maître Richard, dit-il, si vous n’êtes pas trop fier pour être l’hôte d’un homme qui n’est ni un gentilhomme de naissance, ni même un bon chrétien, je peux vous offrir une coupe devin et un bon feu pour fondre la moelle de vos os gelés.

    – En avant Will, répondit Dick. Une coupe de vin et un bon feu ! Je ferais un fameux détour pour les voir.

    Lawless tourna de côté sous les branches dénudées du bosquet, et, marchant quelque temps, d’un pas résolu, arriva à une excavation ou caverne escarpée dont un quart était plein de neige. Sur le bord, un grand hêtre se penchait, les racines saillantes ; et le vieil outlaw, écartant quelques broussailles, disparut tout entier dans la terre.

    Le hêtre avait été à moitié déraciné par quelque violent orage et avait arraché une étendue considérable de gazon ; et c’était là-dessous que le vieux Lawless avait creusé sa cachette forestière. Les racines lui servaient de poutres, le gazon était son chaume ; pour murs et plancher, il avait sa mère la terre. Si grossière qu’elle fût, le foyer noirci par le feu dans un coin et la présence dans un autre d’une grande caisse de chêne consolidée avec du fer montraient, au premier coup d’œil, que c’était le repaire d’un homme, non le terrier d’une bête.

    Quoique la neige se fût amoncelée à l’ouverture, et eut pénétré sur le sol de cette caverne de terre, l’air y était cependant beaucoup plus chaud qu’au dehors ; et lorsque Lawless eut fait jaillir une étincelle et que les branches de genêt se mirent à flamber et à pétiller sur le foyer, l’endroit prit même une apparence de chez soi confortable.

    Avec un soupir de profonde satisfaction, Lawless étendit ses larges mains devant le feu et sembla aspirer la fumée.

    – Voici, dit-il, le terrier du vieux Lawless ; veuille le ciel qu’il n’y vienne pas de chien ! J’ai roulé bien loin, deci et delà, partout, depuis l’âge de quatorze ans où j’ai fui de mon abbaye avec la chaîne d’or du sacristain et un livre de messe que j’ai vendu quatre marcs. J’ai été en Angleterre, en France et en Bourgogne, et en Espagne aussi, en pèlerinage pour ma pauvre âme ; et sur mer qui n’est le pays de personne. Mais c’est ici ma place, maître Shelton. C’est ici ma terre natale, ce trou dans la terre. Viennent pluie ou vent… et qu’on soit en avril où les oiseaux chantent et les fleurs tombent sur mon lit, ou qu’on soit en hiver, et que je sois seul assis près de mon bon compère le feu, le rouge-gorge chantant dans les bois… c’est ici que je reviens, et c’est ici, s’il plaît à Dieu que j’aimerais mourir.

    – C’est un coin chaud, c’est vrai, répliqua Dick, et agréable et bien caché.

    – Il faut qu’il le soit, répondit Lawless, car, s’ils le trouvaient, maître Shelton, cela me briserait le cœur. Mais ici, ajouta-t-il, en creusant de ses

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    Tags:
    Classique, Fiction, Historique, Roman
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