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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 3
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    chroniqueurs judicieux s’accordent là-dessus ; mais la rébellion se transmet de haut en bas, et, quand Dick, Tom et Harry la prennent à leur compte, regardez de près quel seigneur en profite. Eh bien, Sir Daniel, s’étant une fois de plus rallié au parti de la reine, est fort mal vu des seigneurs d’York. De là vient le coup, Bennet ; – de quelle manière, je le cherche encore, mais là est l’origine de ce malheur.

    – Ne vous déplaise, Sir Olivier, dit Bennet, les essieux sont si chauds par ici que, depuis longtemps, j’ai senti l’odeur du roussi. Et ce pauvre pêcheur d’Appleyard aussi. Et, avec votre permission, les esprits sont si méchamment disposés à l’égard de nous tous, qu’il n’est besoin d’York ni de Lancastre pour les exciter. Écoutez mon idée : vous qui êtes un clerc, et Sir Daniel qui navigue à tous vents, vous avez pris les biens à beaucoup de gens, et vous en avez battu et pendu beaucoup. Vous aurez à répondre de ça. Je ne sais comment, à la fin, vous avez toujours eu le dessus, et vous croyez que tout est arrangé. Mais, avec votre permission, Sir Olivier, l’homme que vous avez dépossédé et battu n’en est que plus irrité, et, quelque jour, quand le diable noir passera par là, il prendra son arc, et vous enverra une bonne flèche à travers le corps.

    – Non, Bennet, vous êtes dans l’erreur. Bennet, souffrez qu’elle soit rectifiée, dit Sir Olivier. Vous êtes un jaseur, Bennet, un bavard, un babillard ; votre bouche est plus large que vos deux oreilles. Corrigez cela, Bennet, corrigez cela.

    – Non, je ne dis plus rien. Prenez-le comme vous voudrez, dit Bennet.

    Le prêtre se leva alors de son escabeau, et prit dans l’écritoire qui pendait à son cou, de la cire et une bougie, avec une pierre et de l’acier. Avec cela, il scella des armes de Sir Daniel le coffre et l’armoire ; Hatch le regardait avec mélancolie ; puis ils se préparèrent, non sans quelque crainte, à sortir de la maison et à remonter à cheval.

    – Nous devrions être en route, Sir Olivier, dit Hatch, en tenant l’étrier du prêtre pendant qu’il se mettait en selle.

    – Oui, mais, Bennet, les choses sont changées, répliqua le prêtre ; maintenant il n’y a plus d’Appleyard – paix à son âme ! – pour tenir la garnison. Je vous garderai, Bennet. Il me faut un homme sur qui me reposer, en ce jour de flèches noires. La flèche qui siffle dans le jour, dit l’Évangile… je ne me rappelle pas la suite ; non, je suis un prêtre négligent ; je suis trop enfoncé dans les affaires humaines. Allons, chevauchons, maître Hatch. Les hommes doivent être près de l’église maintenant.

    Ainsi ils chevauchaient en descendant la route, ayant le vent dans le dos qui agitait les pans de l’habit du prêtre, et derrière eux de gros nuages s’amoncelaient et cachaient le soleil couchant. Ils avaient passé trois des maisons éparpillées qui composaient le hameau de Tunstall, quand, à un tournant, ils virent l’église devant eux. Dix ou douze maisons étaient groupées autour ; mais derrière, le cimetière était contigu aux champs. Près du porche une vingtaine d’hommes étaient réunis, les uns à cheval, les autres se tenant à la tête de leur monture. Ils étaient montés et armés de manières fort diverses : quelques-uns avaient des lances, d’autres des haches d’armes, d’autres des arcs, et plusieurs montaient des chevaux de charrue, encore souillés de la boue du sillon ; car c’était la lie du pays : ce qu’il y avait de meilleur comme hommes et comme équipement était déjà au camp avec Sir Daniel.

    – Par la croix de Holywood, ce n’est pas mal ; Sir Daniel sera content, observa le prêtre en comptant la troupe.

    – Qui va là ? Arrêtez, si vous êtes loyal ! cria Bennet.

    On vit un homme se glisser dans le cimetière parmi les ifs ; en entendant cet appel, il renonça à sa cachette et courut à toutes jambes vers la forêt. Les hommes près du porche, qui jusqu’à ce moment ne s’étaient pas douté de la présence de l’étranger, s’agitèrent. Ceux qui étaient à pied commencèrent à monter à cheval, ceux qui étaient déjà à cheval se lancèrent à sa poursuite. Mais ils avaient à faire le tour du terrain consacré et il était évident que leur proie leur échapperait. Hatch, avec un juron, plaça son cheval face à la haie pour le faire sauter ; mais celui-ci refusa, et envoya son cavalier rouler dans la poussière. Quoiqu’il se remît debout en un instant, et qu’il eût saisi la bride, le temps avait passé et le fugitif avait gagné une trop grande avance pour que l’on pût encore espérer sa capture.

    Le plus sage de tous avait été Dick Shelton. Au lieu de se précipiter dans une poursuite vaine, il avait saisi son arc, mis une flèche et tendu la corde, et maintenant que les autres avaient renoncé à la poursuite, il regarda Bennet et lui demanda s’il fallait tirer.

    – Tirez, tirez, cria le prêtre avec une violence sanguinaire.

    – Visez-le, maître Dick, dit Bennet. Faites-le-moi tomber comme une pomme trop mûre.

    Il ne fallait plus en ce moment au fugitif que quelques pas pour être à l’abri ; mais la pente dans cette dernière partie de la prairie était assez raide à monter, et la course de l’homme se ralentissait. Par suite de la nuit tombante et des mouvements irréguliers du coureur, ce n’était pas un but facile ; et, lorsque Dick tira, il ressentit une espèce de pitié qui lui fit presque souhaiter de manquer le but. La flèche vola.

    L’homme trébucha et tomba, et un grand cri de joie s’éleva, poussé par Hatch et ceux qui s’étaient mis à la poursuite. Mais c’était vendre la peau de l’ours avant qu’il ne fût mort. L’homme tomba ; il se releva légèrement, se retourna, agita sa casquette en manière de bravade, et l’instant d’après, était hors de vue dans le bois.

    – Que la peste l’accompagne ! cria Bennet. Il a des jarrets de voleur ; il sait courir, par saint Banbury ! Mais vous l’avez atteint, maître Shelton, il vous a volé votre flèche. Puisse-t-il n’avoir jamais de bien que je lui envie davantage !

    – Mais que faisait-il près de l’église ? demanda Sir Olivier. J’ai bien peur qu’il n’y ait eu quelque malheur ici. Clipsby, mon ami, descendez de cheval, et cherchez partout dans les ifs.

    Clipsby s’éloigna, et revint presque aussitôt, apportant un papier.

    – Cet écrit était piqué à la porte de l’église, dit-il en le tendant au prêtre. Je n’ai trouvé rien d’autre, Monsieur le chapelain.

    – Par exemple ! par la puissance de notre sainte Mère l’Église, s’écria Sir Olivier, ceci est presque un sacrilège ! Par ordre du roi ou du seigneur du manoir… fort bien ! Mais que n’importe quel vagabond loqueteux attache des papiers à la porte du sanctuaire… non, ça touche au sacrilège, ça y touche ; et des hommes ont été brûlés pour moins que cela ! Mais qu’y a-t-il là-dessus ? Le soir tombe. Mon bon maître Richard, vos yeux sont jeunes. Lisez-moi, je vous prie, ce libelle.

    Dick Shelton prit le papier en mains et lut à haute voix. Le papier portait quelques vers irréguliers, raboteux, à peine rimés, tracés d’une écriture grossière, avec une orthographe étrange. Les voici, avec l’orthographe un peu améliorée :

    J’avais quatre flèches noires dans ma ceinture,

    Quatre pour les torts que j’ai sentis.

    Quatre pour le nombre de mauvais hommes

    Qui m’ont opprimé bien des fois.

    Un est parti ; un est bien parti ;

    Le vieil Apulyaird est mort.

    Une est pour maître Bennet Hatch,

    Qui brûla Grimstone, murs et toit.

    Une pour Sir Olivier Oates,

    Qui coupa la gorge à Sir Harry Shelton.

    Sir Daniel, vous aurez la quatrième

    Et vous ne l’aurez pas volé.

    Vous aurez chacun votre part,

    Une flèche noire dans chaque cœur noir

    Mettez-vous à genoux pour prier.

    Vous êtes des voleurs morts, votre compte est bon.

    Jon RÉPARE-TOUT

    du Bois Vert,

    et sa gaillarde compagnie.

    Item, nous avons d’autres flèches et de bonnes cordes pour d’autres de votre espèce.

    – Hélas ! Charité et Grâces chrétiennes ! s’écria Sir Olivier d’une voix lamentable. Messieurs, nous vivons dans un monde mauvais et pire de jour en jour. Je jurerai sur la croix de Holywood que je suis aussi innocent du tort fait à ce bon chevalier, soit en action, soit en pensée, que le nouveau-né non encore baptisé. On ne lui coupa d’ailleurs pas la gorge ; car en cela aussi ils se trompent, et il y a encore des témoins respectables pour le prouver.

    – Cela ne sert à rien, Monsieur le chapelain, dit Bennet. Ce discours n’est pas de saison.

    – Pas du tout, maître Bennet, pas du tout. Restez à votre place, brave Bennet, répondit le prêtre. Je ferai paraître mon innocence. Je ne veux pour rien au monde perdre ma pauvre vie par erreur. Je prends tout homme à témoin que je ne suis pour rien dans cette affaire. Je n’étais même pas à Moat-House. Je fus envoyé en course avant neuf heures…

    – Sir Olivier, dit Hatch, l’interrompant, puisqu’il vous plaît de ne pas terminer ce sermon, je prendrai d’autres moyens. Goffe, sonnez le boute-selle.

    Et, tandis que la fanfare sonnait, Bennet s’approcha tout près du prêtre ébahi et lui parla à l’oreille avec violence.

    Dick Shelton vit l’œil du prêtre se tourner vers lui un instant avec un regard effaré. Il avait quelque raison d’observer, car ce chevalier Harry Shelton était son propre père. Mais il ne dit mot et garda une physionomie impassible.

    Hatch et Sir Olivier discutèrent un moment sur leur changement de situation ; il fut décidé entre eux

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