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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 18
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    la cour et dans le plus proche escalier en tirebouchon qui montait aux créneaux.

    Les sentinelles étaient toutes en alerte. Le soleil brillait tranquillement sur les pelouses ver les pointillées d’arbres et sur les collines boisées de la forêt qui bornaient la vue. Il n’y avait aucune trace d’assiégeant.

    – D’où est venu ce coup ? demanda le chevalier.

    – De ce massif là-bas, Sir Daniel, répliqua une sentinelle.

    Le chevalier resta un instant à rêver. Puis, se tournant vers Dick : – Dick, dit-il, ayez l’œil sur ces hommes, je vous laisse en garde ici. Quant au prêtre, il se disculpera, ou j’en saurai la raison. Je commence presque à partager vos soupçons. Il jurera, croyez-moi, ou alors nous le convaincrons.

    Dick répondit assez froidement, et le chevalier, lui jetant un regard perçant, retourna précipitamment vers le hall. Il regarda d’abord la flèche. C’était le premier de ces projectiles qu’il voyait, et comme il le retournait dans tous les sens, la couleur noire lui fit presque, peur. Il y avait encore quelque chose d’écrit : un mot… « Terré ».

    – Oui, dit-il, ils savent que je suis rentré, alors. Terré ! Oui, mais il n’y a pas un chien parmi eux capable de me déterrer.

    Sir Olivier était revenu à lui et se remit sur pieds.

    – Hélas ! Sir Daniel, gémit-il, vous avez juré un terrible serment ; vous êtes damné jusqu’à la fin des temps.

    – Oui, vraiment, répliqua le chevalier, j’ai prêté un serment, tête de linotte ; mais toi-même en jureras un plus grand. Ce sera sur la sainte croix de Holywood. Veilles-y ; prépare la formule. Il faut que ce soit juré ce soir.

    – Que le ciel vous éclaire ! répliqua le prêtre ; que le ciel détourne votre cœur de cette iniquité !

    – Voyez-vous, mon bon père, dit Sir Daniel, si vous êtes pour la piété, je ne dis plus rien ; vous commencez tard, voilà tout. Mais si la raison a sur vous quelque influence, écoutez-moi. Ce garçon commence à m’agacer comme une guêpe. J’ai besoin de lui, car je voudrais vendre son mariage. Mais, je vous le dis crûment, s’il continue à me tourmenter, il ira rejoindre son père. Je vais donner des ordres pour le faire mettre dans la chambre au-dessus de la chapelle. Si vous pouvez jurer votre innocence par un bon et solide serment, et d’un ton ferme, c’est bien ; le garçon sera tranquille quelque temps et je l’épargnerai. Si vous bégayez ou pâlissez ou hésitez tant soit peu en jurant, il ne vous croira pas ; et, par la messe, il mourra. À vous d’y penser.

    – La chambre au-dessus de la chapelle ! soupira le prêtre.

    – Celle-là même, répliqua le chevalier. Donc, si vous désirez le sauver, sauvez-le ; sinon, allez et laissez-moi en paix ! car, si je n’avais été un homme calme, je vous aurais déjà passé mon épée à travers le corps pour votre incroyable lâcheté et folie. Avez-vous choisi ? Hein !

    – J’ai choisi, dit le prêtre. Le ciel me pardonne, je ferai le mal pour le bien. Je jurerai pour le salut du jeune homme.

    – C’est pour le mieux ! dit Sir Daniel. Envoyez-le donc chercher, vite. Vous le verrez seul. Mais j’aurai l’œil sur vous. Je serai ici, dans la chambre à panneaux.

    Le chevalier souleva la tenture et la laissa retomber derrière lui. On entendit le bruit d’un ressort, puis le craquement d’un escalier.

    Sir Olivier laissé seul jeta un timide regard vers le haut du mur couvert de tentures, et se signa avec toutes les apparences de la terreur et du remords.

    – S’il est dans la chambre de la chapelle, murmura le prêtre, fût-ce au prix de mon salut, il faut que je le sauve.

    Trois minutes plus tard, Dick, qui avait été appelé par un autre messager, trouva Sir Olivier debout près de la table du hall, résolu et pâle.

    – Richard Shelton, dit-il, vous avez exigé de moi un serment. Je pourrais me plaindre, je pourrais vous refuser ; mais le souvenir du passé ramène vers vous mon cœur, et je vais vous donner la satisfaction que vous désirez. Par la vraie croix de Holywood, je n’ai pas tué votre père.

    – Sir Olivier, répliqua Dick, quand d’abord nous avons lu le papier de Jean Répare-tout, j’en étais convaincu. Mais permettez-moi de vous poser deux questions. Vous ne l’avez pas tué ; mais n’y avez-vous eu aucune part ?

    – Non, dit Sir Olivier. Et, en même temps, il commençait à se contorsionner la figure et faire des signes avec sa bouche et ses sourcils, comme quelqu’un qui désire donner un avertissement, mais n’ose dire un mot.

    Dick le regarda avec étonnement ; puis se tourna et regarda autour de lui dans le hall vide.

    – Que faites-vous ? demanda-t-il.

    – Quoi ? rien ! répliqua le prêtre dont l’expression s’adoucit aussitôt. Je ne fais rien ; mais je souffre ; je suis malade. Je… je… de grâce, Dick, il faut que je m’en aille. Sur la vraie croix d’Holywood, je suis innocent, soit de violence, soit de perfidie, Soyez satisfait, mon enfant. Adieu !

    Et il s’échappa de la pièce avec une vivacité inaccoutumée.

    Dick resta cloué sur place, ses yeux errant autour de la chambre ; sa figure était l’image changeante de sentiments variés : étonnement, doute, méfiance, amusement. Peu à peu sa pensée se fit plus claire, la méfiance prit le dessus et fut suivie de la certitude du pis. Il leva la tête et, tout à coup, tressaillit violemment. Haut, sur le mur, la tapisserie représentait un chasseur sauvage ; d’une main, il portait une corne à sa bouche et, de l’autre, il brandissait une forte lance. Sa peau était foncée, car il était censé figurer un Africain.

    Or, voici ce qui avait surpris Dick Shelton. Le soleil s’était éloigné des fenêtres, et, en même temps, le feu avait flambé haut sur le large foyer et répandu une teinte changeante sur le plafond et les tentures. Dans cette lumière, le chasseur noir lui avait cligné des yeux avec une paupière blanche.

    Il continua à fixer l’œil. La lumière brillait dessus comme une pierre précieuse ; il était limpide, il était vivant. De nouveau la paupière blanche, s’abaissa une fraction de seconde et l’instant d’après disparut.

    Il ne pouvait y avoir d’erreur. L’œil vivant qui l’avait espionné à travers le trou de la tapisserie avait disparu. Le feu ne brillait plus sur une surface réfléchissante.

    Subitement Dick prit conscience de sa position. L’avertissement de Hatch, les signaux muets du prêtre, cet œil qui l’avait observé du mur, tout cela s’agita dans son esprit. Il vit qu’il avait été mis à l’épreuve, qu’il avait une fois de plus trahi ses soupçons, et que, à moins d’un miracle, il était perdu.

    – Si je ne peux sortir de cette maison, pensa-t-il, je suis un homme mort ! Et ce pauvre Matcham aussi… Dans quel nid de basilics je l’ai conduit !

    Il était encore à réfléchir ainsi quand un homme vint en hâte lui dire de l’aider à transporter ses armes, ses vêtements et ses deux ou trois livres dans une autre chambre.

    – Une autre chambre ? répéta-t-il. Pourquoi cela ? Quelle chambre ?

    – C’est une chambre au-dessus de la chapelle, répondit le messager.

    – Elle est restée longtemps vide, dit Dick rêvassant. Quelle espèce de chambre est-ce ?

    – Mais une bonne chambre, répliqua l’homme. Pourtant… baissant la voix… on la dit hantée.

    – Hantée ? répéta Dick avec un frisson ? Je ne l’ai pas entendu dire. Et par qui ?

    Le messager regarda autour de lui ; puis dans un murmure bien bas, il dit : – Par le sacristain de Saint-Jean. On l’a eu à coucher ici une nuit, et le matin… pst !… il avait disparu. Le diable l’avait emporté, dit-on ; ce qui est sûr, il avait bu tard la nuit précédente.

    Dick suivit l’homme avec de noirs pressentiments.

    CHAPITRE III

    LA CHAMBRE AU-DESSUS DE LA CHAPELLE

    Des créneaux, rien de nouveau ne fut remarqué. Le soleil s’éloigna vers l’ouest, puis disparut ; mais aux yeux de toutes ces sentinelles attentives, rien de vivant ne se montra dans le voisinage du château de Tunstall.

    Quand la nuit fut enfin tout à fait revenue, Throgmorton fut conduit dans une chambre surplombant un angle du fossé. De là il fut descendu avec toutes les précautions possibles ; le bouillonnement qu’il fit en nageant fut entendu pendant un court moment ; puis on vit une ombre noire atterrir en s’aidant des branches d’un saule, et s’éloigner en rampant dans l’herbe. Une demi-heure environ, Sir Daniel et Hatch restèrent l’oreille tendue ; mais tout resta tranquille. Le messager s’était éloigné en sûreté.

    Le front de Sir Daniel s’éclaircit. Il se tourna vers Hatch.

    – Bennet, dit-il, ce Jean Répare-tout n’est rien de plus qu’un homme, vous voyez. Il dort. Nous en finirons bien avec lui, allez !

    Toute l’après-midi et le soir Dick avait été envoyé de-ci, de-là, un ordre suivant l’autre tant qu’il fut ahuri du nombre et de la rapidité des commissions. Pendant ce temps, il n’avait plus revu Sir Olivier, pas plus que Matcham, et cependant le prêtre et le jeune garçon étaient constamment présents à son esprit. C’était maintenant son projet de s’enfuir de Moat-House le plus tôt possible ; et pourtant il aurait voulu échanger un mot avec chacun d’eux.

    Enfin, une lampe dans une main, il monta à son nouvel appartement. C’était grand, bas, et un peu sombre. La fenêtre avait une vue sur le fossé, et, bien qu’elle fût haute, elle était fortement barrée. Le lit était luxueux, avec un oreiller de duvet, et un de lavande et un couvre-pieds rouge avec un motif de roses brodé. Tout autour des murs, il y avait

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