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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 17
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    plus jeune garçon avait disparu, et Dick commençait à désirer vivement de causer avec lui.

    Environ une heure après, Sir Olivier ayant dit la messe plus tôt, vite la compagnie se réunit pour dîner dans le hall. C’était une pièce longue, basse, jonchée de rameaux verts, aux murs couverts de tenture représentant des sauvages et des limiers de chasse. Çà et là étaient pendus des épées, des arcs, des boucliers ; un feu flambait dans la grande cheminée ; contre le mur il y avait des bancs recouverts d’étoffes, et au milieu la table bien servie attendait l’arrivée des dîneurs.

    Ni Sir Daniel ni sa femme ne parurent. Sir Olivier était absent ; là non plus, il ne fut pas question de Matcham. Dick commençait à être inquiet, il se rappelait les tristes pressentiments de son compagnon, il se demandait s’il ne lui était rien arrivé de sinistre dans cette maison.

    Après le dîner, il rencontra Goody Hatch, qui se hâtait vers Lady Brackley.

    – Goody, dit-il, où est maître Matcham, je te prie ? Je vous ai vue entrer dans la maison avec lui quand nous sommes arrivés ?

    La vieille femme rit à pleine gorge.

    – Ah ? maître Dick, dit-elle, vous avez de fameux yeux, pour sûr, et elle rit de plus belle.

    – Mais où est-il ? insista Dick.

    – Vous ne le reverrez jamais, répliqua-t-elle, jamais, c’est sûr.

    – Si je ne dois plus le revoir, je veux en savoir la raison. Il n’est pas venu ici de son plein gré ; tel que je suis, je suis son meilleur protecteur et je veux le voir bien traité. Il y a trop de mystères ici et je commence à en avoir assez.

    Comme Dick parlait, une lourde main tomba sur son épaule. C’était Bennet Hatch qui s’était approché de lui sans qu’il s’en aperçût. D’un signe rapide le lieutenant renvoya sa femme.

    – Ami Dick, dit-il aussitôt qu’ils furent seuls ; êtes-vous un sauvage lunatique ? Si vous ne laissez pas certaines choses tranquilles, vous serez mieux au fond de la mer qu’ici à Tunstall, à Moat-House. Vous m’avez questionné, vous avez questionné, harcelé Carter ; vous avez effrayé le faquin de prêtre avec des allusions. Soyez plus prudent, fou ; et à présent, quand Sir Daniel vous fera demander, montrez-moi une figure calme, au nom de la prudence. Vous allez être questionné de près. Attention à vos réponses.

    – Hatch, répondit Dick, dans tout ceci je flaire une conscience coupable.

    – Et si vous n’êtes pas plus prudent, on flairera du sang… répliqua Bennet. Je vous avertis. Voici qu’on vient vous chercher.

    En effet, juste à ce moment, un messager traversa la cour pour inviter Dick à se présenter devant Sir Daniel.

    CHAPITRE II

    LES DEUX SERMENTS

    Sir Daniel était dans le hall ; il allait et venait rageusement devant le feu en attendant Dick. Il n’y avait personne que Sir Olivier, assis discrètement dans un coin, qui feuilletait son bréviaire et marmottait.

    – Vous m’avez fait demander, Sir Daniel ? dit Shelton.

    – Je vous ai fait demander, parfaitement, répondit le chevalier. Qu’est-ce que j’apprends ? Ai-je été pour vous un mauvais tuteur que vous vous hâtiez de croire au mal que l’on conte sur moi ? Ou parce que vous me voyez battu pour cette fois, pensez-vous à quitter mon parti ? Par la messe, votre père n’était pas ainsi ! Là où il était, il restait, malgré vents et marée. Mais vous, Dick, vous êtes un ami des beaux jours, à ce qu’il paraît, et, aujourd’hui, vous cherchez à vous débarrasser de la foi due.

    – Ne vous plaise, Sir Daniel, cela n’est pas, répliqua Dick fermement. Je suis reconnaissant et fidèle, où la gratitude et la foi sont dues. Et, avant d’en dire davantage, je vous remercie et je remercie Sir Olivier ; j’ai contracté une grande dette envers vous deux… aucune ne peut être plus grande ; je serais un chien si je l’oubliais.

    – C’est bien, dit Sir Daniel ; et alors se mettant en colère : Reconnaissance et fidélité sont, des mots, Dick Shelton, continua-t-il ; je regarde les actes. À cette heure de péril pour moi, lorsque mon nom est hors la loi, lorsque mes terres sont confisquées, lorsque ce bois est rempli d’hommes qui ont faim et soif de ma perte, que fait la reconnaissance ? Que fait la fidélité ? Il ne me reste qu’une faible troupe : est-ce reconnaissant ou fidèle de m’empoisonner leurs cœurs avec vos chuchotements perfides ! Épargnez-moi pareille reconnaissance ! Mais, voyons, maintenant, qu’est-ce que vous voulez ? Parlez, nous sommes ici pour répondre. Si vous avez quoi que ce soit contre moi, avancez et dites-le.

    – Monsieur, répliqua Dick, mon père est mort quand je n’étais qu’un enfant. J’ai entendu dire qu’il fut tué traîtreusement. J’ai entendu dire… car je ne veux pas dissimuler… que vous avez trempé dans ce crime. Et je l’avoue… je n’aurai pas l’esprit en paix, ni le cœur à vous servir, tant qu’une certitude n’aura pas dissipé ces doutes.

    Sir Daniel s’assit dans une profonde méditation. Il prit son menton dans sa main et regarda Dick fixement.

    – Et vous pensez que j’aurais été le tuteur du fils d’un homme que j’aurais assassiné ? demanda-t-il.

    – Non, dit Dick ; pardonnez-moi si je réponds comme un rustre ; mais vous savez, bien qu’une tutelle est très avantageuse. Tous ces ans passés, n’avez-vous pas joui de mes revenus et commandé mes hommes ? N’y a-t-il pas encore mon mariage ? Je ne sais pas ce que cela peut valoir… mais cela vaut quelque chose. Pardonnez-moi encore, mais, si vous avez été vil, au point de tuer un homme sous votre garde, c’étaient, peut-être, raisons suffisantes pour vous engager à une moindre vilenie.

    – Quand j’étais un garçon de votre âge, répliqua sévèrement Sir Daniel, mon esprit n’était pas si porté aux soupçons. Et Sir Olivier que voici, ajouta-t-il, pourquoi, lui, un prêtre, se serait-il rendu coupable de cet acte ?

    – Eh ! Sir Daniel, dit Dick, où le maître ordonne, le chien ira. Il est bien avéré que ce prêtre n’est que votre instrument. Je parle très librement ; ce n’est pas le moment des politesses. Et, comme je parle, je voudrais qu’il me soit répondu ! Et pas de réponse ! Vous questionnez seulement. Prenez garde, Sir Daniel ; car de cette manière vous augmentez mes doutes au lieu de les dissiper.

    – Je vous répondrai franchement, maître Richard, dit le chevalier. Si je prétendais que vous n’avez pas excité ma colère, je mentirais. Mais je serai juste même dans ma colère. Venez à moi avec de telles paroles quand vous aurez grandi et serez devenu un homme et que je ne serai plus votre tuteur, sans pouvoir pour m’en venger, venez à moi alors, et je vous répondrai, comme vous le méritez, avec un coup sur la bouche. Jusque-là vous aurez deux voies à suivre : ou de me ravaler ces insultes, faire taire votre langue et vous battre, en attendant, pour l’homme qui a nourri et protégé votre enfance ; ou bien… la porte est ouverte, les bois sont pleins de mes ennemis… allez.

    Le feu avec lequel ces mots furent prononcés, les regards qui les accompagnaient ébranlèrent Dick, et, cependant, il ne put faire autrement que d’observer qu’il n’avait pas de réponse.

    – Je ne désire rien plus ardemment, Sir Daniel, que de vous croire, répliqua-t-il. Affirmez-moi que vous n’êtes pour rien là-dedans !

    – Acceptez-vous ma parole d’honneur, Dick ? demanda le chevalier.

    – Certainement, répondit le jeune homme.

    – Je vous la donne, répliqua Sir Daniel. Sur mon honneur, sur le salut éternel de mon âme, et aussi vrai que je devrai répondre de mes actions, je n’ai pas mis la main, je n’ai eu aucune part à la mort de votre père.

    Il étendit la main et Dick la prit vivement. Ni l’un ni l’autre ne remarquèrent le prêtre, qui, à l’énoncé de ce faux serment solennel, s’était levé à demi de sa chaise, agonisant d’horreur et de remords.

    – Ah ! cria Dick, il faut que votre magnanimité me pardonne ! Oui, j’étais un manant de douter de vous. Mais vous avez ma parole ; je ne douterai plus.

    – Bon, Dick, répliqua Sir Daniel, vous êtes pardonné. Vous ne connaissez pas le monde et ses calomnies.

    – J’étais d’autant plus à blâmer, dit Dick, que les misérables désignaient non pas vous directement, mais Sir Olivier.

    En parlant, il se tourna vers le prêtre et s’arrêta au milieu du dernier mot. Cet homme grand, rouge, corpulent, s’était comme effondré ; ses couleurs étaient parties, ses membres étaient sans force, ses lèvres marmottaient des prières ; et, au moment où Dick fixa soudain les yeux sur lui, il poussa des cris d’animal sauvage et se cacha la figure dans les mains.

    Sir Daniel, en deux pas, fut près de lui et le secoua brutalement par l’épaule. En même temps les soupçons de Dick se réveillèrent.

    – Mais, dit-il, Sir Olivier peut jurer aussi. C’est lui qu’ils accusaient.

    – Il jurera, dit le chevalier.

    Sir Olivier, muet, agitait les bras.

    – Oui, par la messe ! vous jurerez, cria Sir Daniel, hors de lui de fureur. Ici, sur ce livre, vous allez jurer, continua-t-il, ramassant le bréviaire tombé à terre. Quoi ! vous me faites douter de vous ! Jurez, dis-je, jurez.

    Mais le prêtre était toujours incapable de parler. La terreur de Sir Daniel et sa terreur du parjure grandies et presque égales l’étranglaient.

    Et juste alors, par la haute fenêtre à carreaux de couleurs, une flèche noire frappa avec fracas et s’enfonça au milieu de la longue table.

    Sir Olivier, avec un grand cri, tomba sans connaissance sur les joncs ; tandis que le chevalier, suivi de Dick, se précipita dans

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