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    2. La Flèche noire
    3. Chapitre 10
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    nous sommes ici une cinquantaine, chacun de nous odieusement spolié ; quelques-uns ont perdu des terres, d’autres des amis ; et quelques-uns ont été mis hors la loi – tous opprimés ! Qui a fait cela ? Sir Daniel, par la croix ! Doit-il ainsi prospérer ? doit-il rester tranquillement dans nos maisons ? doit-il labourer nos champs ? doit-il sucer l’os qu’il nous a volé ? Je jure que non. Il s’est arrogé force de loi ; il a gagné des causes ; mais il y en a une qu’il ne gagnera pas. J’ai ici, à la ceinture, une sommation qui, plaise à Dieu, le vaincra.

    Lawless, le cuisinier, en était à sa seconde coupe de bière. Il la leva comme pour un toast à l’orateur.

    – Maître Ellis, dit-il, vous voulez la vengeance – cela vous convient ainsi ! – mais votre pauvre frère qui n’eut jamais rien à perdre, ni terre ni amis, pense plutôt, pour sa part, au profit de la chose. Il aimerait tout autant un noble d’or et une cruche de vin de canarie que toutes les vengeances du purgatoire.

    – Lawless, répliqua l’autre, pour atteindre Moat-House, Sir Daniel doit passer par la forêt. Nous lui ferons le passage plus cher, parbleu, que n’importe quelle bataille. Alors, quand il sera à terre avec la poignée en haillons de ceux qui nous échapperont, tous ses grands amis tombés et en fuite et nul pour l’aider, nous assiégerons ce vieux renard et grande sera sa chute. C’est un gras chevreuil, nous en aurons chacun notre part.

    – Oui, répondit Lawless ; j’en ai déjà mangé beaucoup de ces dîners-là, mais le difficile, c’est de les cuire, brave maître Ellis. Et, pendant ce temps, que faisons-nous ? Nous faisons des flèches, nous faisons des vers et nous buvons de l’eau pure et fraîche, cette boisson malsaine.

    – Ce n’est pas vrai, Will Lawless. Vous vous ressentez de l’office de frère gris ; l’avidité sera votre perte, répondit Ellis. Nous avons pris vingt livres à Appleyard. Nous eûmes sept marks du messager la nuit dernière. Il n’y a qu’un jour, nous en avons eu cinquante du marchand.

    – Et aujourd’hui, dit l’un des hommes, j’ai arrêté un gros marchand d’indulgences qui se dirigeait vers Holywood en grande hâte. Voici sa bourse.

    Ellis en compta le contenu.

    – Une centaine de shillings ! grommela-t-il. Imbécile, il en avait bien plus dans ses sandales, ou cousus dans sa palatine. Vous êtes un enfant, Tom Cuckow ; vous avez laissé échapper la proie.

    Malgré cela Ellis empocha nonchalamment la bourse.

    Il était debout, appuyé sur son épieu, et regardait autour de lui les autres. Ceux-ci, avec des attitudes diverses, prenaient gloutonnement un potage de venaison et le délayaient copieusement avec de l’ale. C’était un bon jour, ils étaient en veine ; mais les affaires pressaient et ils mangeaient rapidement. Les premiers venus avaient dépêché leur repas. Quelques-uns s’étendirent sur l’herbe et s’endormirent immédiatement comme des boas ; d’autres causaient ou examinaient leurs armes, l’un, dont l’humeur était particulièrement gaie, tendit une corne de bière et se mit à chanter.

    Il n’y a pas de lois dans la bonne forêt verte,

    Ici on ne manque pas de vivres,

    C’est joyeux, tranquille, avec du gibier pour notre ordinaire.

    En été tout est doux.

    Vienne l’hiver avec le vent et la pluie,

    Vienne l’hiver avec la neige et les frimas,

    Rentrez chez vous le capuchon sur la figure,

    Et mangez au coin du feu.

    Pendant tout ce temps, les deux jeunes gens avaient écouté, serrés l’un contre l’autre ; Richard avait seulement détaché son arc et tenait tout prêt le grappin dont il se servait pour le bander. Ils n’avaient pas osé bouger et cette scène de vie en forêt s’était déroulée sous leurs yeux comme une scène de théâtre. Mais voici que le spectacle changea d’une façon singulière. La grande cheminée qui dominait les ruines s’élevait juste au-dessus de leur cachette. Il y eut un sifflement dans l’air, puis un bruit sonore et les fragments d’une flèche tombèrent près d’eux. Quelqu’un d’un endroit plus élevé du bois, peut-être la sentinelle qu’ils avaient vue postée dans l’if, avait lancé une flèche sur le haut de la cheminée.

    Matcham ne put retenir un petit cri qu’il étouffa aussitôt, et Dick, surpris, lâcha le grappin. Mais pour les hommes de la prairie, ce trait était un signal attendu. Ils furent tous sur pied à l’instant, rajustant leurs ceintures, essayant la corde de leurs arcs, faisant jouer leurs épées et dagues dans les fourreaux. Ellis leva la main, sa figure avait pris tout à coup un air de sauvage énergie ; le blanc de ses yeux brillait dans sa face basanée.

    – Camarades, dit-il, vous connaissez vos postes. Que pas une âme ne vous échappe. Appleyard était un stimulant avant dîner ; mais à présent à table. Il y a trois hommes que je vengerai amèrement : Harry Shelton, Simon Malmesbury, et – frappant sur sa vaste poitrine – et Ellis Duckworth, par la messe !

    Un homme arriva, rouge de la course, à travers les buissons.

    – Ce n’est pas Sir Daniel, dit-il tout essoufflé. Ils ne sont que sept. La flèche a-t-elle touché ?

    – Elle a frappé à l’instant, répliqua Ellis.

    – La peste ! dit le messager. Il me semblait l’avoir entendue siffler. Et je m’en vais sans dîner.

    En une minute, les uns courant, d’autres marchant vite, selon l’éloignement de leurs postes, les compagnons de la Flèche-Noire avaient tous disparu du voisinage de la maison en ruines ; le chaudron, le feu, qui à présent était bas, et la carcasse du daim sur l’aubépine restèrent seuls pour témoigner qu’ils avaient été là.

    CHAPITRE V

    SANGUINAIRE COMME UN CHASSEUR

    Les jeunes gens restèrent immobiles jusqu’à ce que le dernier bruit de pas se fût dissous dans celui du vent. Ils se levèrent alors, tout courbaturés, car la longue contrainte les avait fatigués, escaladèrent les ruines, et traversèrent de nouveau le fossé sur la poutre. Matcham avait ramassé le grappin et marchait le premier ; Dick le suivait avec raideur, son arc sur le bras.

    – Et maintenant, dit Matcham, en avant pour Holywood.

    – À Holywood ! cria Dick. Quand on tire sur de braves gens ! Pas moi, j’aimerais mieux vous voir pendre, Jack !

    – Vous m’abandonneriez ? demanda Matcham.

    – Oui, par ma foi ! répliqua Dick. Si je n’arrive pas à temps pour prévenir ces garçons, j’irai mourir avec eux. Quoi ! vous voudriez me voir abandonner mes compagnons avec qui j’ai toujours vécu ? J’espère que non ! Donnez-moi mon grappin !

    Mais rien n’était plus loin de l’intention de Matcham.

    – Dick, dit-il, vous avez juré par les saints que vous me conduiriez sain et sauf à Holywood. Voudriez-vous rompre votre serment ? Voulez-vous m’abandonner – un parjure ?

    – Non, je l’ai bien juré, répliqua Dick, et je voulais le faire ; mais à présent ! Voyons, Jack, revenez avec moi. Laissez-moi seulement, prévenir ces hommes et s’il en est besoin courir les risques avec eux ; je serai libre alors et je reprendrai le chemin de Holywood pour remplir mon serment.

    – Vous vous moquez de moi, répondit Matcham. Ces hommes que vous voulez secourir sont les mêmes qui me traquent pour me perdre.

    Dick se gratta la tête.

    – Je n’y peux rien, Jack, dit-il. Il n’y a pas de remède. Que voulez-vous ? Vous ne courrez pas grand risque, mon garçon, et ceux-là sont en péril de mort. De mort ! ajouta-t-il, pensez-y ! Pourquoi diable me retenez-vous ici ? donnez-moi le grappin. Par saint Georges ! faut-il qu’ils meurent tous ?

    – Richard Shelton, dit Matcham, et il le regarda fixement, voulez-vous donc prendre parti pour Sir Daniel ? N’avez-vous pas d’oreilles ? N’avez-vous pas entendu cet Ellis, ce qu’il disait ? Ou n’avez-vous pas de cœur pour votre propre sang et votre père assassiné ? Harry Shelton, a-t-il dit, et Sir Harry Shelton était votre père aussi vrai que le soleil brille au ciel.

    – Que voulez-vous ? cria de nouveau Dick. Voulez-vous que j’aie foi en des voleurs ?

    – Non, je l’ai déjà entendu dire, répliqua Matcham. Le bruit en court partout ; c’est Sir Daniel qui l’a tué, il l’a tué malgré son serment ; dans sa propre maison, il a versé le sang d’un innocent. Le ciel en demande vengeance ; et vous – le fils de cet homme – vous voulez aller soutenir et défendre le meurtrier !

    – Jack, cria le jeune homme, je ne sais pas. Cela peut-être, que sais-je ? Mais pensez à ceci : cet homme m’a nourri et élevé, et j’ai chassé avec ses serviteurs et joué parmi eux ; et les abandonner à l’heure du danger… homme, si je faisais cela, mon honneur serait bien mort ! Non, Jack, il ne faut pas me demander cela ; vous ne pouvez vouloir que je sois vil.

    – Mais votre père. Dick ? dit Matcham, un peu ébranlé. Votre père ? et votre serment envers moi ? Vous avez pris les saints à témoins.

    – Mon père, dit Shelton. Non ! il voudrait que j’y aille ! Si Sir Daniel l’a tué, quand l’heure viendra, cette main tuera Sir Daniel, mais je n’abandonnerai ni lui, ni les siens dans le danger. Et, quant à mon serment, mon bon Jack, vous m’en délierez ici. Pour la vie de ces hommes qui ne vous ont pas fait de mal et pour mon honneur, vous me rendrez ma liberté.

    – Moi, Dick ? Jamais ! répliqua Matcham. Si vous m’abandonnez, vous serez un parjure et je le proclamerai.

    – Mon sang bout, dit Dick ; donnez-moi le grappin ! Donnez !

    – Je ne veux pas, dit Matcham. Je vous sauverai malgré vous.

    – Non ? cria Dick. Je vous y obligerai !

    – Essayez

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