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    2. Fahrenheit 451
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    Ray Bradbury

    FAHRENHEIT 451

    Traduit de l’américain par Henri Robillot

    Denoël

    Titre original :

    FAHRENHEIT 451

    © Ray Bradbury, 1953

    © Éditions Denoël, 1955,

    pour la traduction française.

    Né en 1920 dans l’Illinois, Ray Bradbury se destine très rapidement à une carrière littéraire, fondant dès l’âge de quatorze ans un magazine amateur pour publier ses textes. Malgré quelques nouvelles fantastique parues dans des supports spécialisés, son style poétique ne rencontre le succès qu’à la fin des années 40, avec la parution d’une série de nouvelles oniriques et mélancoliques, plus tard réunies sous le titre de Chroniques martiennes. Publié en 1953, Fahrenheit 451 assoit la réputation mondiale de l’auteur, et sera adapté au cinéma par François Truffaut.

    Développant des thèmes volontiers antiscientifiques, Bradbury s’est attiré les éloges d’une critique et d’un public non spécialisés, sensibles à ses visions nostalgiques et à sa prose accessible.

    Celui-ci est dédié

    avec reconnaissance

    à Don Congdon

    PRÉFACE

    par Jacques Chambon

    Aujourd’hui on ne brûle pas les livres. Ou plutôt on ne les brûle plus. Il arrive qu’on les interdise, et encore, rares sont les pays occidentaux où une censure officielle continue de s’exercer sur les œuvres de l’esprit.

    Aujourd’hui, lorsqu’un livre gêne, on lance des tueurs contre son auteur ; on met à prix la tête d’un Salman Rushdie, coupable d’avoir écrit des Versets sataniques jugés incompatibles avec le respect dû au Coran par ceux qui s’en estiment les vrais gardiens et les vrais interprètes. Ou on porte plainte contre l’éditeur dans l’espoir d’obtenir que le livre ne soit plus en librairie et que ledit éditeur soit frappé de lourdes amendes ; les articles L 227-24 et R 624-2 du nouveau Code pénal autorisent n’importe quelle ligue de vertu à se lancer dans ce genre de procédure. Ou, dans l’éventualité d’un film considéré comme offensant, les soi-disant offensés font pression sur les pouvoirs publics pour que celui-ci soit retiré de l’affiche – cette pression pouvant aller dans les cas les plus extrêmes, celui de La Dernière Tentation du Christ de Martin Scorsese, par exemple, jusqu’à la mise à feu d’une salle de cinéma.

    Mais le jour où un service organisé comme celui des pompiers incendiaires de Bradbury sera chargé de la destruction systématique des livres au nom du caractère subversif de toute démarche créatrice – écriture aussi bien que lecture – paraît relever d’un futur bien lointain, voire parfaitement improbable.

    Est-ce à dire que Fahrenheit 451 fait partie de ces visions d’avenir qui, parce qu’elles n’ont pas été confirmées par l’Histoire, se trouvent frappées d’obsolescence ? La réponse est évidemment non.

    D’abord lorsque le roman de Bradbury paraît en feuilleton en 1953, il relève de la littérature d’actualité – un sartrien dirait « engagée » – beaucoup plus que de la science-fiction. Ou plutôt, selon une démarche chère au genre, il projette dans le futur, en la radicalisant, en la grossissant de façon à lui donner valeur de cri d’alarme, une situation contemporaine particulièrement… brûlante. 1953, c’est en effet l’année où culmine aux États-Unis la psychose anticommuniste engendrée par la guerre de Corée et les premières explosions atomiques soviétiques et entretenue par divers hommes politiques, dont le plus connu, parce que le plus paranoïaque et le plus remuant, reste le sénateur Joseph McCarthy : en juin, les époux Rosenberg, condamnés à mort depuis 1951 pour avoir prétendument livré des secrets atomiques au vice-consul soviétique à New York, passent sur la chaise électrique – une autre forme d’élimination par le feu.

    Mais ce n’est là que l’épisode le plus spectaculaire – vu son retentissement international – d’une « chasse aux sorcières » qui existait bien avant de prendre le nom de « maccarthysme ». Dès 1947, c’est-à-dire au lendemain de l’accession de Harry Truman à la Présidence, des commissions d’enquête étaient en place, bientôt aidées par les traditionnels dénonciateurs, pour débusquer « l’ennemi intérieur », communistes, sympathisants, voire libéraux jugés « trop libéraux » dans tous les secteurs d’activité : gouvernement et administration, bien sûr, mais aussi presse, éducation et industrie du loisir. C’est ainsi, pour s’en tenir au seul domaine culturel, qui touchait particulièrement Bradbury dans la mesure où il en faisait partie et y comptait déjà pas mal d’amis, que durant une demi-douzaine d’années, en gros jusqu’à ce que McCarthy soit désavoué par le Sénat en raison même de ses excès, nombre d’artistes – acteurs, scénaristes, réalisateurs de films – et d’intellectuels – écrivains, hommes de science, professeurs – furent privés de travail et parfois de liberté (Edward Dmytryk, Dalton Trumbo), mis à l’index (J. D. Salinger avec L’Attrape-Cœur), conduits à s’exiler (Charlie Chaplin va s’installer en Suisse en 1952) ou à tout le moins sommés de prêter serment de loyauté envers leur pays.

    Fahrenheit 451 n’est donc pas plus « dépassé » que ne le serait 1984 sous le prétexte que l’année 1984 que nous avons connue n’a pas confirmé la vision qu’en avait George Orwell lorsqu’il écrivit son livre en 1948. Mieux : Fahrenheit 451 a été écrit précisément pour que l’univers terrifiant qui y est imaginé ne devienne jamais réalité. Paradoxe ? Si l’on veut, si l’on s’obstine à penser que la fonction de l’anticipation est de prédire l’avenir. Mais avec le recul on peut affirmer que ce livre a constitué une partition de poids dans le concert de ceux qui dénonçaient les dérives fascisantes de la Commission chargée des Activités antiaméricaines et, plus tard, du maccarthysme – car bien entendu, ce n’était pas toute l’Amérique qui avait la hantise du communisme. En d’autres termes, l’histoire du pompier Montag ne fait pas seulement partie de l’Histoire, elle a contribué sinon à la faire du moins à la détourner de certaines de ses tentations les plus dangereuses. Et y contribue encore.

    Deuxième raison de voir en Fahrenheit 451 un livre qui nous parle encore et toujours de nous : son propos reste parfaitement pertinent. Il est même devenu de plus en plus pertinent au fil des ans, jusqu’à conférer à la fiction qui en est porteuse le statut d’une de ces fables intemporelles où l’Histoire peut venir régulièrement se mirer sans risquer de graves distorsions. Certes, la télécommande, ce gadget clé de tout foyer à la page, en est absente : les murs-écrans de la maison de Montag s’activent et se désactivent à l’aide d’un interrupteur encastré dans une cloison. Certes, le sida ne vient pas apporter sa sinistre contribution aux menaces ambiantes : nous sommes projetés dans un monde (peut-être encore plus inquiétant) où le sexe, et à plus forte raison l’amour, semblent choses anciennes et oubliées. Mais pour le reste… Il y est question de guerre larvée entre grandes puissances, de course aux armements, de peur du nucléaire, de la coupure de l’homme d’avec ses racines naturelles, de la violence comme exutoire au mal de vivre, de banlieues anonymes, de délinquance, des liens problématiques entre progrès et bonheur, c’est-à-dire de ce qui compte parmi les grandes préoccupations de cette fin de siècle.

    Il y est aussi et surtout question de l’impérialisme des médias, du grand décervelage auquel procèdent la publicité, les jeux, les feuilletons, les « informations » télévisés. Car, comme le dit ailleurs Bradbury, « il y a plus d’une façon de brûler un livre », l’une d’elles, peut-être la plus radicale, étant de rendre les gens incapables de lire par atrophie de tout intérêt pour la chose littéraire, paresse mentale ou simple désinformation.

    De ce point de vue, rien n’est plus révélateur que la comparaison de la « conférence » du capitaine Beatty à la fin de la première partie de Fahrenheit 451 avec ce qu’écrivait Jean d’Ormesson dans Le Figaro du 10 décembre 1992, au lendemain de la suppression de Caractères, l’émission littéraire animée par Bernard Rapp sur France 3 ; à peu de chose près, les deux discours paraissent contemporains : « On ne brûle pas encore les livres, mais on les étouffe sous le silence. La censure, aujourd’hui, est vomie par tout le monde. Et, en effet, ce ne sont pas les livres d’adversaires, ce ne sont pas les idées séditieuses que l’on condamne au bûcher de l’oubli : ce sont tous les livres et toutes les idées. Et pourquoi les condamne-t-on ? Pour la raison la plus simple : parce qu’ils n’attirent pas assez de public, parce qu’ils n’entraînent pas assez de publicité, parce qu’ils ne rapportent pas assez d’argent. La dictature de l’audimat, c’est la dictature de l’argent. C’est l’argent contre la culture (…) On pouvait croire naïvement que le service public avait une vocation culturelle, éducative, formatrice, quelque chose, peut-être, qui ressemblerait à une mission. Nous nous trompions très fort. Le service public s’aligne sur la vulgarité générale. La République n’a pas besoin d’écrivains. »

    Fahrenheit 451 a été écrit pour rappeler à la République (même s’il ne s’agit pas tout à fait de la même) qu’elle a besoin d’écrivains. Et c’est parce que ce besoin est à la fois plus vital et plus négligé que jamais que la fable de Bradbury est un texte d’aujourd’hui pour aujourd’hui et demain.

    Du coup, la traduction devait suivre. C’est-à-dire être mise à jour. Car si le travail d’Henri Robillot reste un modèle du genre dans son mélange de scrupuleuse fidélité et

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