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    2. Fables
    3. Chapitre 41
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    chAQue ‚me:

    Qui t’A jetÈe en l’Èternelle flAmme?

    L’une disAit: hÈlAs c’est mon mAri;

    L’Autre Aussitôt rÈpondAit: c’est mA femme.

    TAnt et tAnt fut ce discours rÈpÈtÈ,

    Qu’enfin SAtAn dit en plein consistoire: Si ces gens-ci disent lA vÈritÈ

    Il est AisÈ d’Augmenter notre gloire.

    Nous n’Avons donc Qu’A le vÈrifier.

    Pour cet effet, il nous fAut envoyer

    QuelQue dÈmon plein d’Art et de prudence; Qui non content d’observer Avec soin

    Tous les hymens dont il serA tÈmoin,

    Y joigne Aussi sA propre expÈrience.

    Le Prince AyAnt proposÈ sA sentence,

    Le noir SÈnAt suivit tout d’une voix.

    De BelphÈgor Aussitôt on fit choix.

    Ce diAble ÈtAit tout yeux et tout oreilles, GrAnd Èplucheur, clAirvoyAnt A merveilles, CApAble enfin de pÈnÈtrer dAns tout,

    Et de pousser l’exAmen jusQu’Au bout.

    Pour subvenir Aux frAis de l’entreprise, On lui donnA mAinte et mAinte remise,

    Toutes A vue, et Qu’en lieux diffÈrents Il p˚t toucher pAr des correspondAnts.

    QuAnt Au surplus, les fortunes humAines, Les biens, les mAux, les plAisirs et les peines, Bref ce Qui suit notre condition,

    Fut une Annexe A sA lÈgAtion.

    Il se pouvAit tirer d’Affliction,

    PAr ses bons tours et pAr son industrie, MAis non mourir, ni revoir sA pAtrie,

    Qu’il n’e˚t ici consumÈ certAin temps:

    SA mission devAit durer dix Ans.

    Le voilA donc Qui trAverse et Qui pAsse Ce Que le Ciel voulut mettre d’espAce

    Entre ce monde et l’Èternelle nuit;

    Il n’en mit guÉre, un moment y conduit.

    Notre dÈmon s’ÈtAblit A Florence,

    Ville pour lors de luxe et de dÈpense.

    MAme il lA crut propre pour le trAfic.

    LA sous le nom du seigneur Roderic,

    Il se logeA, meublA, comme un riche homme; Grosse mAison, grAnd trAin, nombre de gens; AnticipAnt tous les jours sur lA somme

    Qu’il ne devAit consumer Qu’en dix Ans.

    On s’ÈtonnAit d’une telle bombAnce.

    Il tenAit tAble, AvAit de tous côtÈs

    Gens A ses frAis, soit pour ses voluptÈs, Soit pour le fAste et lA mAgnificence.

    L’un des plAisirs oA plus il dÈpensA

    Fut lA louAnge: Apollon l’encensA;

    CAr il est mAAtre en l’Art de flAtterie.

    DiAble n’eut onc tAnt d’honneurs en sA vie.

    Son coeur devint le but de tous les trAits Qu’Amour lAnÇAit: il n’ÈtAit point de belle Qui n’employ‚t ce Qu’elle AvAit d’AttrAits Pour le gAgner, tAnt sAuvAge f˚t-elle:

    CAr de trouver une seule rebelle,

    Ce n’est lA mode A gens de Qui lA mAin

    PAr les prÈsents s’AplAnit tout chemin.

    C’est un ressort en tous desseins utile.

    Je l’Ai jA dit, et le redis encor;

    Je ne connAis d’Autre premier mobile

    DAns l’Univers, Que l’Argent et Que l’or.

    Notre envoyÈ cependAnt tenAit compte

    De chAQue hymen, en journAux diffÈrents; L’un, des Èpoux sAtisfAits et contents, Si peu rempli Que le diAble en eut honte.

    L’Autre journAl incontinent fut plein.

    A BelphÈgor il ne restAit enfin

    Que d’Èprouver lA chose pAr lui-mAme.

    CertAine fille A Florence ÈtAit lors;

    Belle, et bien fAite, et peu d’Autres trÈsors; Noble d’Ailleurs, mAis d’un orgueil extrAme; Et d’AutAnt plus Que de QuelQue vertu

    Un tel orgueil pArAissAit revAtu.

    Pour Roderic on en fit lA demAnde.

    Le PÉre dit Que MAdAme HonnestA,

    C’ÈtAit son nom, AvAit eu jusQues lA

    Force pArtis;

    mAis Que pArmi lA bAnde

    Il pourrAit bien Roderic prÈfÈrer,

    Et demAndAit temps pour dÈlibÈrer.

    On en convient. Le poursuivAnt s’AppliQue A gAgner celle oA ses voeux s’AdressAient.

    FAtes et bAls, sÈrÈnAdes, musiQue,

    CAdeAux, festins, bien fort AppetissAient, AltÈrAient fort le fonds de l’AmbAssAde.

    Il n’y plAint rien, en use en grAnd Seigneur, S’Èpuise en dons: l’Autre se persuAde

    Qu’elle lui fAit encor beAucoup d’honneur.

    Conclusion, Qu’AprÉs force priÉres,

    Et des fAÇons de toutes les mAniÉres,

    Il eut un oui de MAdAme HonnestA.

    AupArAvAnt le NotAire y pAssA:

    Dont BelphÈgor se moQuAnt en son ‚me:

    HÈ Quoi, dit-il, on AcQuiert une femme

    Comme un ch‚teAu! Ces gens ont tout g‚tÈ.

    Il eut rAison: ôtez d’entre les hommes

    LA simple foi, le meilleur est ôtÈ.

    Nous nous jetons, pAuvres gens Que nous sommes, DAns les procÉs en prenAnt le revers.

    Les si, les cAs, les contrAts sont lA porte PAr oA lA noise entrA dAns l’univers:

    N’espÈrons pAs Que jAmAis elle en sorte.

    SolennitÈs et lois n’empAchent pAs

    Qu’Avec l’hymen Amour n’Ait des dÈbAts.

    C’est le coeur seul Qui peut rendre trAnQuille.

    Le coeur fAit tout, le reste est inutile.

    Qu’Ainsi ne soit, voyons d’Autres ÈtAts.

    Chez les Amis tout s’excuse, tout pAsse; Chez les AmAnts tout plAAt, tout est pArfAit; Chez les Epoux tout ennuie et tout lAsse.

    Le devoir nuit: chAcun est Ainsi fAit.

    MAis, dirA-t-on, n’est-il en nulles guises D’heureux mÈnAge? AprÉs m˚r exAmen,

    J’Appelle un bon, voire un pArfAit hymen, QuAnd les conjoints se souffrent leurs sottises.

    Sur ce point-lA c’est Assez rAisonnÈ:

    DÉs Que chez lui le DiAble eut AmenÈ

    Son ÈpousÈe, il jugeA pAr lui-mAme

    Ce Qu’est l’hymen Avec un tel dÈmon:

    Toujours dÈbAts, toujours QuelQue sermon Plein de sottise en un degrÈ suprAme.

    Le bruit fut tel Que MAdAme HonnestA

    Plus d’une fois les voisins ÈveillA:

    Plus d’une fois on courut A lA noise:

    Il lui fAllAit QuelQue simple bourgeoise, Ce disAit-elle: un petit trAfiQuAnt

    TrAiter Ainsi les filles de mon rAng!

    MÈritAit-il femme si vertueuse?

    Sur mon devoir je suis trop scrupuleuse: J’en Ai regret et si je fAisAis bien

    Il n’est pAs s˚r Qu’HonnestA ne fit rien: Ces prudes-lA nous en font bien Accroire.

    Nos deux Epoux, A ce Que dit l’histoire, SAns disputer n’ÈtAient pAs un moment.

    Souvent leur guerre AvAit pour fondement Le jeu, lA jupe ou QuelQue Ameublement, D’ÈtÈ, d’hiver, d’entre-temps, bref un monde D’inventions propres A tout g‚ter.

    Le pAuvre diAble eut lieu de regretter

    De l’Autre enfer lA demeure profonde.

    Pour comble enfin Roderic ÈpousA

    LA pArentÈ de MAdAme HonnestA,

    AyAnt sAns cesse et le pÉre et lA mÉre, Et lA grAnd’soeur Avec le petit frÉre;

    De ses deniers mAriAnt lA grAnd’soeur,

    Et du petit pAyAnt le prÈcepteur.

    Je n’Ai pAs dit lA principAle cAuse

    De sA ruine infAillible Accident;

    Et j’oubliAis Qu’il eut un intendAnt.

    Un intendAnt? Qu’est-ce Que cette chose?

    Je dÈfinis cet Atre un AnimAl

    Qui comme on dit sAit pÈcher en eAu trouble, Et plus le bien de son mAAtre vA mAl,

    Plus le sien croAt, plus son profit redouble?

    TAnt Qu’AisÈment lui-mAme AchÉterAit

    Ce Qui de net Au Seigneur resterAit:

    Dont pAr rAison bien et d˚ment dÈduite

    On pourrAit voir chAQue chose rÈduite

    En son ÈtAt, s’il ArrivAit Qu’un jour

    L’Autre devAnt l’IntendAnt A son tour,

    CAr regAgnAnt ce Qu’il eut ÈtAnt mAAtre, Ils reprendrAient tous deux leur premier Atre.

    Le seul recours du pAuvre Roderic,

    Son seul espoir, ÈtAit certAin trAfic

    Qu’il prÈtendAit devoir remplir sA bourse, Espoir douteux, incertAine ressource.

    Il ÈtAit dit Que tout serAit fAtAl

    A notre Èpoux, Ainsi tout AllA mAl.

    Ses Agents tels Que lA plupArt des nôtres, En AbusAient: il perdit un vAisseAu,

    Et vit Aller le commerce A vAu-l’eAu,

    TrompÈ des uns, mAl servi pAr les Autres.

    Il empruntA. QuAnd ce vint A pAyer,

    Et Qu’A sA porte il vit le crÈAncier,

    Force lui fut d’esQuiver pAr lA fuite,

    GAgnAnt les chAmps, oA de l’‚pre poursuite Il se sAuvA chez un certAin fermier,

    En certAin coin rempArÈ de fumier.

    A MAtheo, c’ÈtAit le nom du Sire,

    SAns tAnt tourner il dit ce Qu’il ÈtAit; Qu’un double mAl chez lui le tourmentAit, Ses crÈAnciers et sA femme encor pire:

    Qu’il n’y sAvAit remÉde Que d’entrer

    Au corps des gens, et de s’y rempArer,

    D’y tenir bon: irAit-on lA le prendre?

    DAme HonnestA viendrAit-elle y prôner

    Qu’elle A regret de se bien gouverner?

    Chose ennuyeuse et Qu’il est lAs d’entendre.

    Que de ces corps trois fois il sortirAit Sitôt Que lui MAtheo l’en prierAit;

    Trois fois sAns plus et ce pour rÈcompense De l’Avoir mis A couvert des Sergens.

    Tout Aussitôt l’AmbAssAdeur commence

    Avec grAnd bruit d’entrer Au corps des gens.

    Ce Que le sien, ouvrAge fAntAstiQue,

    Devint Alors, l’histoire n’en dit rien.

    Son coup d’essAi fut une fille uniQue

    OA le gAlAnt se trouvAit Assez bien;

    MAis MAtheo moyennAnt grosse somme

    L’en fit sortir Au premier mot Qu’il dit.

    C’ÈtAit A NAples, il se trAnsporte A Rome; SAisit un corps: MAtheo l’en bAnnit,

    Le chAsse encore: Autre somme nouvelle.

    Trois fois enfin, toujours d’un corps femelle, RemArQuez bien, notre DiAble sortit.

    Le Roi de NAples AvAit lors une fille,

    Honneur du sexe, espoir de sA fAmille;

    MAint jeune prince ÈtAit son poursuivAnt.

    LA d’HonnestA BelphÈgor se sAuvAnt,

    On ne le put tirer de cet Asile.

    Il n’ÈtAit bruit Aux chAmps comme A lA ville Que d’un mAnAnt Qui chAssAit les esprits.

    Cent mille Ècus d’Abord lui sont promis.

    Bien AffligÈ de mAnQuer cette somme

    (CAr ces trois fois l’empAchAient d’espÈrer Que BelphÈgor se lAiss‚t conjurer)

    Il lA refuse: il se dit un pAuvre homme, PAuvre pÈcheur, Qui sAns sAvoir comment, SAns dons du Ciel, pAr hAsArd seulement, De QuelQues corps A chAssÈ QuelQue DiAble, AppAremment chÈtif, et misÈrAble,

    Et ne connAAt celui-ci nullement.

    Il A beAu dire; on le force, on l’AmÉne, On le menAce, on lui dit Que sous peine D’Atre pendu, d’Atre mis hAut et court

    En un gibet, il fAut Que sA puissAnce

    Se mAnifeste AvAnt lA fin du jour.

    DÉs l’heure mAme on vous met en prÈsence Notre DÈmon et son ConjurAteur.

    D’un tel combAt le Prince est spectAteur.

    ChAcun y court: n’est fils de bonne mÉre Qui pour le voir ne Quitte toute AffAire.

    D’un côtÈ sont le gibet et lA hArt,

    Cent mille Ècus bien comptÈs d’Autre pArt.

    MAtheo tremble, et lorgne lA finAnce.

    L’esprit mAlin voyAnt sA contenAnce,

    RiAit sous cApe, AllÈguAit les trois fois; Dont MAtheo suAit en son hArnois,

    PressAit, priAit, conjurAit Avec lArmes.

    Le tout en vAin: plus il est en AlArmes, Plus l’Autre rit. Enfin le mAnAnt dit

    Que sur ce DiAble il n’AvAit nul crÈdit.

    On vous le hAppe et mÉne A lA potence.

    Comme il AllAit hArAnguer l’AssistAnce, NÈcessitÈ lui suggÈrA ce tour:

    Il dit tout bAs Qu’on bAttAt le tAmbour, Ce Qui fut fAit; de Quoi l’esprit immonde Un peu surpris Au mAnAnt demAndA:

    PourQuoi ce bruit? coQuin, Qu’entends-je lA?

    L’Autre rÈpond: C’est MAdAme HonnestA

    Qui vous rÈclAme, et vA pour tout le monde CherchAnt l’Èpoux Que le Ciel lui donnA.

    Incontinent le DiAble dÈcAmpA,

    S’enfuit Au fond des enfers et contA

    Tout le succÉs Qu’AvAit eu son voyAge:

    Sire, dit-il, le noeud du mAriAge

    DAmne Aussi dru Qu’Aucuns Autres ÈtAts.

    Votre grAndeur voit tomber ici-bAs,

    Non pAr flocons, mAis menu comme pluie, Ceux Que l’hymen fAit de sA confrÈrie,

    J’Ai pAr moi-mAme exAminÈ le cAs.

    Non Que de soi lA chose ne soit bonne:

    Elle eut jAdis un plus heureux destin;

    MAis comment tout se corrompt A lA fin, Plus beAu fleuron n’est en votre couronne.

    SAtAn le crut: il fut rÈcompensÈ;

    Encore Qu’il e˚t son retour AvAncÈ;

    CAr Qu’e˚t-il fAit? Ce n’ÈtAit pAs merveilles

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