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    2. Dans les mers du sud
    3. Chapitre 34
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    Hawaï qui nagea avec son mari, je n’ose dire pendant combien de milles, par une mer démontée, et finalement gagna la terre avec le corps de son mari mort dans les bras. Il était environ 5 heures du soir lorsque François et sa femme, après neuf heures de natation, abordèrent à Rotoava. Le courageux combat était gagné, et tout de suite, apparaît le côté le plus puéril de leur caractère. Ils avaient soupé, conté et raconté leur histoire, ruisselants comme ils étaient ; la femme, que Mrs. Stevenson aida à se changer, avait les membres comme pétrifiés par le froid ; et François, ayant passé une chemise et des pantalons de coton secs, passa le reste de la soirée sur mon plancher, entre des portes ouvertes, au milieu des courants d’air. Et pourtant, François, fils d’un père français, parle lui-même le plus pur français et paraît être intelligent.

    Notre première pensée fut que notre catéchiste, se conformant à ses principes, abandonnait son superflu pour couvrir ceux qui étaient nus. Puis nous découvrîmes que François portait sur lui son propre bien. Les vêtements étaient à lui, de même les coffres, de même la maison. Par le fait, François était le vrai propriétaire. Pourtant, vous remarquerez qu’il se tenait à l’écart, dans la véranda, tandis que Taniera exerçait ses mains novices sur les serrures ; et maintenant comme son vrai caractère nous était révélé, le seul usage qu’il fit de sa propriété fut de laisser les vêtements de sa famille sécher sur la palissade. Taniera continua d’être l’ami de la maison, de nourrir la volaille, de nous rendre des visites quotidiennes, tandis que François se tenait modestement à l’écart pendant tout le reste de son séjour. Et voici qui est plus curieux encore. Depuis que François avait perdu tout le chargement de son canot, la demi-tonne de copra, une hache, des gamelles, des couteaux et des habits – depuis qu’il avait, en quelque sorte, à recommencer la vie (et la farine dont il avait besoin n’était encore ni achetée ni payée), je lui proposais de lui avancer ce qu’il lui fallait, sur le loyer. À ma stupéfaction, il refusa, et la raison qu’il allégua – si l’on peut appeler une raison ce qui ne fait qu’obscurcir la raison, – fut que Taniera était son ami. Vous remarquerez son « ami », non son créancier. Je demandai des explications et on m’apprit que Taniera, exilé dans une île étrangère, pouvait bien avoir des dettes, mais n’était certainement le créancier de personne.

    Un matin, de très bonne heure, nous fûmes réveillés par une arrivée tapageuse dans la cour ; notre camp se trouvait forcé par une vieille dame indigène, grande, voûtée, vêtue de ce qui semblait bien être des habits de veuve. Vous pouviez, au premier coup d’œil, reconnaître une dame notable, une maîtresse de maison sévère et pratique, pleine de vie et d’énergie, et d’un tempérament plein de ressources. En réalité, il n’y avait d’indigène en elle que la couleur ; et c’est un type répandu et respecté partout, même chez nous. Cela nous fit du bien de la voir arpenter les lieux, examinant les plantes et les poulets, arrosant les unes, nourrissant et pomponnant les autres, prenant violemment et effectivement possession de tout. Quand elle approcha de la maison, notre sympathie faiblit ; quand elle vint au coffre brisé, je désirai ardemment être ailleurs.

    Nous échangeâmes à peine une parole ; mais toute sa stature courbée parlait pour elle avec une éloquence indignée. « Mon coffre ! » criait-elle, avec un accent sur le possessif : « Mon coffre, défoncé, ouvert ! voilà des choses en bel état ! » Je me hâtai de rejeter le blâme sur qui de droit – sur François et sa femme – et découvris que j’empirais les choses au lieu de les arranger. Elle répéta les noms, d’abord avec incrédulité, puis avec désespoir. Un moment, elle sembla pétrifiée, puis elle entreprit de vider la caisse, empilant ses biens sur le parquet, évaluant visiblement la mesure des ravages commis par François, et on put la voir ensuite engagée dans une conversation animée avec Taniera, dont les oreilles pendaient comme celles d’un coupable.

    Ainsi donc, selon toute évidence, voilà quelle devait être enfin ma propriétaire ; elle en manifestait pleinement tous les caractères. N’aborderais-je pas avec elle la question de mon loyer toujours en suspens ? Je demandai conseil à un des spectateurs : « Gardez-vous en bien ! » s’écria-t-il. « C’est la vieille femme, la mère. Ce n’est pas à elle. » « Voilà, je crois, l’homme à qui appartient la maison », et il désigna une des photographies en couleur pendue au mur. Sur ce, j’abandonnai tout espoir de comprendre et quand le temps de partir fut venu, dans la chambre du Tribunal de l’Archipel, avec l’approbation du Gouverneur suppléant, je payai dûment le montant de mon loyer à Taniera. Il était satisfait, moi de même. Mais qu’avait-il à faire dans tout cela ? Mr. Donat, magistrat suppléant, et un homme de leur sang, ne put jeter aucune lumière sur ce mystère ; un simple particulier, ayant quelque peu l’amour des lettres, ne peut être tenu d’en faire davantage.

    CHAPITRE IV

    Traits et sectes des Paumotu

    Le lecteur le plus superficiel a dû remarquer un changement d’air depuis les Marquises. La maison bourrée d’effets, l’active maîtresse de maison comptant ses possessions, le pasteur de l’île sérieux et plein de sa doctrine, la dure lutte pour la vie dans le lagon : autant de traits d’un monde tout différent. Je lis dans un pamphlet (je ne veux pas citer l’auteur), que les Marquisans ressemblent particulièrement aux Paumotuans. J’aurais précisément cité ces deux races, pourtant si voisines, comme représentant les deux types extrêmes de la Polynésie. La race marquisane est certainement la plus belle de toutes les races humaines, et l’une des plus grandes. – Les Paumotuans ont près d’un mètre de moins et n’ont aucune beauté. Le Marquisan est prodigue, inerte, indifférent en matière religieuse, d’une indulgence d’enfant pour lui-même ; – le Paumotuan est cupide, hardi, entreprenant, aimant à discuter les questions religieuses et non sans quelques traces d’ascétisme dans le caractère.

    Il y a quelques années à peine, les habitants de l’Archipel étaient de rusés sauvages. Leurs îles pouvaient être qualifiées d’îles des Sirènes, non à cause de l’attraction qu’elles exerçaient au passage sur les navigateurs, mais pour tous les périls qui attendaient ceux-ci sur le rivage. Jusqu’en ce jour, en certaines îles écartées, le danger persiste, et le Paumotuan civilisé hésite à atterrir et à aborder son frère arriéré. Mais ceci excepté, tout danger n’est aujourd’hui qu’un souvenir. Quand notre génération était encore au berceau et confinée à la salle de jeu, il était encore une réalité. Entre 1830 et 1840, Hao, par exemple, était un endroit du plus dangereux accès, où les navires étaient capturés avec leurs équipages. Pas plus loin qu’en 1856, la goélette Sarah-Ann mit à la voile de Papeete et ne fut jamais revue. Elle avait à bord des femmes et enfants, la femme du capitaine, une nourrice, un baby et les deux jeunes fils du capitaine Steven, en route vers le continent pour y faire leurs études. On supposa-que tous avaient péri dans-une tempête. Un an plus tard, le capitaine de la Julia, longeant les côtes de l’île appelée tour à tour Bligh, Lagoon-et Temataugi, vit des naturels en armes suivre la marche de la goélette, vêtus d’étoffes de toutes les couleurs. Des soupçons naquirent instantanément. La mère des enfants disparus prodigua l’argent nécessaire, et une première expédition ayant trouvé la place déserte, et étant. revenue après s’être contenté de tirer quelques coups de fusil, elle-même se mit en mouvement et accompagna une expédition nouvelle. Personne n’était là à leur arrivée pour la saluer ou la combattre. Pendant quelque temps ils errèrent parmi des huttes abandonnées et des fourrés déserts ; puis ils se divisèrent en deux groupes et entreprirent de battre de part en part la jungle de pandanus de l’île. Un homme demeura seul au débarcadère – Teina, un chef d’Anaa, commandant les naturels armés qui formaient la partie résistante de l’expédition. À présent que ses compagnons étaient partis et que le silence tombait, profond, sur leur exploration – silence qui devait être la ruine des insulaires – un bruit de pierres qui roulent frappa l’oreille de Teina. Il regarda pensant voir un crabe, et vit à la place une main humaine brune, émergeant d’une fissure du sol. Un cri rappela les explorateurs et signifia leur arrêt aux misérables ensevelis. Dans une cave, au-dessous, on en trouva seize blottis parmi des ossements humains et des curiosités plus ou moins horribles et bizarres. L’une d’elles était une chevelure dorée qu’on supposa être celle de la femme du capitaine ; une autre était la moitié du corps d’un enfant européen, séché au soleil et piqué sur un bâton, sans doute dans quelque but de sorcellerie.

    Le Paumotuan est avide de richesses. Il économise, donne à contrecœur, enterre son argent, ne craint pas sa peine. Pour un dollar chacun, deux naturels passèrent la journée entière à nettoyer les cuivres du bord. C’était étrange de les voir, si infatigables, si à leur aise dans l’eau, – travaillant parfois avec leurs pipes allumées ; le fumeur quelquefois complètement submergé, le récipient luisant seul à la surface ; plus étrange encore de penser qu’ils étaient les proches congénères des indolents Marquisans. Mais non seulement le Paumotuan thésaurise, garde tout pour lui, et travaille, mais il vole ; ou pour préciser, il filoute ! Il ne reniera jamais une dette, seulement il évite son créancier. Il est toujours prêt pour un acompte

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    Tags:
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