▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
Recherche avancée
Sign in Sign up
  • Home
  • Tous les livres
    • Livres populaires
    • Livres tendance
  • BLOG
    Sign in Sign up
    1. Home
    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 62
    Prev
    Next

    épée ensanglantée. Tous deux restaient face à face, elle avec son foulard taché de rouge, lui pâle comme un linge. Je le connaissais suffisamment pour savoir qu’il était atteint au plus sensible de son être ; mais il réussit à prendre un air de bravade.

    – Allons, fit-il, rengainant son épée, mais sans quitter des yeux Alan, puisque cette rixe est terminée, je n’ai plus qu’à prendre ma valise…

    – Aucune valise ne sortira d’ici qu’avec moi, fit Alan.

    – Monsieur ! s’écria James.

    – James More, reprit Alan, cette demoiselle votre fille doit épouser mon ami David, c’est pourquoi je vous laisse emporter votre sale carcasse. Mais ne me le faites pas dire deux fois, et retirez cette carcasse de mon chemin avant qu’il ne soit trop tard. Méfiez-vous, ma patience a des bornes !

    – Le diable vous emporte, monsieur ! j’ai mon argent là-haut.

    – Je le regrette comme vous, monsieur, fit Alan, de son air drolatique, mais à présent, voyez-vous, il m’appartient. Et reprenant son sérieux, il ajouta : James More, je vous conseille de quitter cette maison.

    James parut hésiter un instant, mais il ne tenait plus, sans doute, à expérimenter les talents d’escrimeur d’Alan, car soudain il nous tira son chapeau, et avec une figure de damné, nous dit adieu à tour de rôle. Après quoi il disparut.

    Je cessai d’être sous l’emprise du charme.

    – Catriona, m’écriai-je, c’est moi… avec mon épée. Oh ! êtes-vous fort blessée ?

    – Je sais que c’est vous, David, et je vous aime pour le mal que vous m’avez fait en défendant mon méchant homme de père. Voyez (et elle me montra une égratignure saignante), voyez, vous m’avez sacrée homme. Je porterai désormais une blessure, tel un vieux soldat.

    Transporté de joie à la voir si peu blessée, je l’embrassai pour sa bravoure et baisai sa blessure.

    – Est-ce que je ne serai pas aussi de l’embrassade, moi ? Je n’en ai jamais refusé une, fit Alan. Et nous prenant chacun par une épaule, Catriona et moi, il poursuivit : Ma chère, vous êtes une vraie fille d’Alpin. Lui, de toute façon, s’est montré admirable, et il a le droit d’être fier de vous. Si jamais je devais me marier, c’est une personne comme vous que je chercherais pour être la mère de mes fils. Et je porte un nom royal et je dis la vérité.

    Il prononça ces mots avec un élan chaleureux qui fut un baume pour la jeune fille, et par conséquent pour moi. Nous en oubliâmes presque toutes les hontes de James More. Mais au bout d’un instant il redevint lui-même.

    – Et maintenant, avec votre permission, mes amis, fit-il, tout cela est très joli, mais Alan Breck est un peu plus près du gibet qu’il ne le désire, et parbleu, cet endroit est admirablement fait pour être quitté.

    Ces mots nous rendirent de la sagesse. Alan courut à l’étage et en ramena une valise, nos valises d’arçon et celle de James More ; j’attrapai le paquet de Catriona qu’elle avait laissé tomber dans l’escalier ; et nous allions quitter cette maison peu sûre, quand Bazin nous barra la route avec des pleurs et des lamentations. Lorsqu’on avait tiré les épées il s’était réfugié sous une table ; mais à cette heure il était brave comme un lion. Il y avait sa note à régler, une chaise cassée à payer, Alan avait renversé la soupière, et James More avait décampé.

    – Tenez, m’écriai-je, payez-vous. Et je lui jetai quelques louis d’or : ce n’était pas le moment de lésiner.

    Il se précipita sur l’argent, et sans plus nous occuper de lui, nous nous élançâmes au-dehors. Sur trois côtés de la maison, des matelots se rabattaient hâtivement ; un peu plus près de nous James More agitait son chapeau afin de les presser encore ; et juste derrière lui, comme pour le singer, tournaient les bras du moulin.

    Alan vit le tout d’un seul coup d’œil, et se mit à courir. La valise de James More le surchargeait outre mesure, mais il aurait préféré je crois perdre la vie plutôt que de lâcher ce butin : c’était sa revanche à lui ; et il courait si fort que j’avais peine à le suivre, délirant de joie à voir la jeune fille galoper légèrement à mes côtés.

    Nos adversaires, en nous apercevant, jetèrent le masque, et les marins nous poursuivirent à grands cris. Nous avions une avance de quelque deux cents yards, et eux n’étaient en somme que de pesants mathurins. Ils étaient armés, je suppose, mais ils n’osaient faire usage de leurs pistolets en territoire français. Je m’aperçus vite que notre avantage, non seulement se maintenait, mais augmentait peu à peu, et je me rassurai sur notre sort. L’alerte néanmoins fut chaude, mais de courte durée. Nous étions encore assez éloignés de Dunkerque, lorsqu’en arrivant au haut d’une dune, nous découvrîmes de l’autre côté une compagnie de la garnison qui s’en allait à la manœuvre. Je m’associai de tout cœur à l’exclamation qui jaillit d’Alan. Il s’arrêta aussitôt de courir, et s’essuyant le front, prononça :

    – Ah ! quelles braves gens, ces Français !

    CONCLUSION

    Dès que nous fûmes en sûreté dans les murs de Dunkerque, nous tînmes le conseil de guerre que réclamait notre situation. Nous avions, les armes à la main, ravi une jeune fille à son père. N’importe quel juge la lui rendrait aussitôt, et selon toute apparence me jetterait en prison ainsi qu’Alan. Nous possédions bien dans la lettre du capitaine Palliser un argument en notre faveur, mais pas plus moi que Catriona nous ne désirions la produire en public. Sous tous rapports le plus prudent était d’emmener la jeune fille à Paris et de la remettre aux mains de son chef de clan, MacGregor de Bohaldie, qui serait aussi porté à secourir sa parente que peu désireux de déshonorer James.

    Notre voyage fut assez long, car Catriona savait mieux courir qu’aller à cheval, et n’était guère montée en selle depuis l’an 45. Mais il se termina enfin, et arrivés à Paris un samedi matin de bonne heure, nous fîmes toute diligence, sous la direction d’Alan, pour trouver Bohaldie. Celui-ci était bien logé, et il vivait assez à l’aise, car, outre sa pension du Secours Écossais, il avait de la fortune personnelle. Il accueillit Catriona comme une personne de sa famille, et se montra fort civil et fort fin, quoique médiocrement expansif. Quand nous lui demandâmes des nouvelles de James More, il hocha la tête en souriant, et son « pauvre James ! » nous laissa entendre qu’il en savait plus long qu’il ne voulait dire. Mais quand nous lui montrâmes la lettre de Palliser, il changea de visage.

    – Pauvre James ! répéta-t-il. Bah ! il y a des gens pires que lui, après tout. Mais voilà qui est terriblement mauvais. Vraiment ! s’être oublié à ce point ! Cette lettre est tout à fait déplorable. Mais malgré tout, messieurs, je ne vois aucune nécessité de la publier. C’est un méchant oiseau celui qui gâte son propre nid, et nous sommes tous Écossais et tous du Highland.

    À part Alan peut-être, nous fûmes d’accord là-dessus, et plus encore sur la question de notre mariage. Bohaldie se chargea de la cérémonie, et comme si James More eût cessé d’exister, il me remit Catriona d’une façon fort aimable et avec de gracieux compliments en français. Tout était fini, et l’on avait porté les santés, lorsqu’il nous révéla que James More était dans la ville, arrivé depuis quelques jours, et à cette heure malade et presque à la mort. Par l’expression de son visage, ma femme me révéla son désir.

    – Eh bien, allons donc le voir, dis-je.

    – Si cela peut vous être agréable, dit Catriona. – Ce temps-là est loin.

    Il habitait dans le même quartier que son chef, une grande maison à un coin de rue ; et nous fûmes guidés jusqu’à sa mansarde par les sons de la cornemuse du Highland qu’il venait d’emprunter à Bohaldie afin de charmer ses souffrances. Sans jouer aussi bien que son frère Bob, il faisait d’assez bonne musique, et nous fûmes étonnés de voir, attroupés sur les marches, des Français, dont certains riaient. Il était couché sur un grabat, et dès le premier abord, je vis qu’il était à toute extrémité. Il avait beau mourir en pays étranger, il s’en faut de peu que le souvenir de cette fin ne m’irrite aujourd’hui encore. Bohaldie l’avait sans nul doute préparé à notre venue ; il savait que nous étions mariés, et nous félicitant de l’heureux événement, il nous donna sa bénédiction, tel un patriarche.

    – On ne m’a jamais compris, déclara-t-il. Je vous pardonne à tous les deux sans réticence.

    Après quoi il se remit à parler comme autrefois, nous offrit de jouer quelques airs de cornemuse, et avant mon départ m’emprunta une petite somme. Dans toute sa conduite, je n’aperçus pas trace de honte, mais il avait le pardon généreux, et il aimait à le renouveler. Il me pardonna je crois à chacune de nos rencontres, et lorsque après quatre jours il trépassa quasi en odeur de sainteté, je me serais arraché les cheveux de dépit. Je payai ses funérailles ; mais quant à l’inscription à mettre sur sa tombe, je finis par y renoncer en me disant que la date seule suffirait.

    J’estimai plus convenable de ne pas retourner à Leyde, où nous avions passé pour frère et sœur, et où l’on se serait étonné de nous voir revenir comme époux. L’Écosse nous attendait ; et ce fut pour cette destination qu’après avoir recouvré ce que j’avais laissé en Hollande, nous nous embarquâmes sur un navire des Pays-Bas.

    Et maintenant, miss Barbara Balfour (honneur aux dames) et M. Alan Balfour, héritier présomptif

    Prev
    Next
    SHARE THIS MANGA
    Share on Facebook Share
    0
    Share on TwitterTweet
    Share on Pinterest Share
    0
    Share on LinkedIn Share
    Share on Digg Share
    0
    Total Shares

    YOU MAY ALSO LIKE

    L’Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde – Robert Louis Stevenson
    L’Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde
    August 17, 2020
    Nouvelles Mille et une Nuits – Robert Louis Stevenson
    Nouvelles Mille et une Nuits
    August 17, 2020
    Une apologie des oisifs – Robert Louis Stevenson
    Une apologie des oisifs
    August 17, 2020
    881428._SY475_
    Le Maître de Ballantrae
    August 17, 2020
    Tags:
    Classique, Fiction, Historique, L'aventure
    • Privacy Policy
    • ABOUT US
    • Contact Us
    • Copyright
    • DMCA Notice

    © 2020 Copyright par l'auteur des livres. Tous les droits sont réservés.

    Sign in

    Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Sign Up

    Register For This Site.

    Log in | Lost your password?

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!

    Lost your password?

    Please enter your username or email address. You will receive a link to create a new password via email.

    ← Back to ▶ Lire le livre gratuitement en ligne | Entièrement gratuit | Oui c'est vrai!