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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 6
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    gros homme à perruque poudrée, et je vois l’ombre de la potence, chéri, qui s’étale tout en travers de ton chemin. Donne-moi ta main, petit, et la vieille Merren te dira tout comme il faut.

    Les deux coups de hasard, par lesquels elle semblait désigner Alan et la fille de James More, me frappèrent fortement ; et je pris la fuite, jetant à la vieille sorcière un sou avec lequel elle se mit à jouer, toujours assise dans l’ombre mouvante des pendus.

    N’eût été cette rencontre, j’aurais cheminé assez agréablement sur la route de Leith. L’antique chaussée courait parmi des champs cultivés avec un soin que je n’avais remarqué autre part ; je prenais plaisir, d’ailleurs, à me trouver au sein de cette paix rustique ; mais les chaînes de la potence me cliquetaient dans la tête ; et les grimaces et les moues de la vieille sorcière, jointes au souvenir des morts, me tourmentaient comme un cauchemar. Finir sur le gibet, l’extrémité est dure ; et que l’on vienne à y être pendu pour deux shillings d’Écosse, ou (comme disait M. Stewart) pour avoir fait son devoir, une fois que l’on est goudronné, enchaîné et accroché, la différence est minime. Je me figurais voir suspendu à leur place David Balfour, et d’autres jeunes gens passeraient, allant à leurs affaires, sans souci de lui ; et de vieilles folles assises au pied de la potence leur diraient la bonne aventure ; et des jeunes filles bien élevées passeraient, en détournant la tête et se bouchant le nez. Je les vis distinctement : elles avaient des yeux gris, et les cocardes de leurs coiffures étaient aux couleurs des Drummond.

    J’étais dans les plus tristes dispositions d’esprit, quoique toujours bien décidé, quand j’arrivai en vue de Pilrig, joli castel à pignon situé au bord de la route parmi de jeunes bois de belle venue. À mon arrivée, le cheval du laird, tout sellé, attendait devant la porte son maître, qui lui-même était dans son bureau, où il était à la fois grand philosophe et très musicien. Il me fit dès l’abord le meilleur accueil et, après avoir lu la lettre de Rankeillor, se mit obligeamment à ma disposition.

    – Et de quoi s’agit-il, cousin David ? me demanda-t-il – puisque nous sommes, paraît-il, cousins –, qu’est-ce que je puis faire pour vous ? Un mot pour Prestongrange ? Certes, je vous le donnerai volontiers. Mais que doit contenir ce mot ?

    – Monsieur Balfour, répondis-je, si je vous racontais toute mon histoire comme elle est arrivée, je suis d’avis (et Rankeillor l’a été avant moi) que vous en seriez peu édifié.

    – Je regrette de vous entendre parler ainsi, mon cousin.

    – Je ne partage pas ce regret, monsieur Balfour ; je n’ai pas à me reprocher rien qui doive m’en inspirer, pas plus qu’à vous pour moi, en dehors des faiblesses inhérentes à l’humanité. « La faute du premier péché d’Adam, le manque de droiture originelle, et la corruption de ma nature », voilà ce dont j’ai à répondre, et on m’a enseigné, je l’espère, d’où me viendra le salut. (Je voyais bien que mon interlocuteur aurait meilleure opinion de moi si je savais mon catéchisme, et c’est pourquoi je parlai de la sorte.) Mais en fait d’honneur mondain, je n’ai pas d’infraction grave à me reprocher ; et mes ennuis me sont survenus tout à fait contre ma volonté, et, autant que j’en puis juger, sans qu’il y ait de ma faute. Mon malheur est d’avoir été impliqué dans une intrigue politique, dont il paraît que votre plus cher désir est de ne rien savoir.

    – Allons, c’est parfait, monsieur David, répliqua-t-il. Je vois avec plaisir que vous êtes bien tel que Rankeillor vous dépeint. Quant à ce que vous dites des intrigues politiques, vous ne faites que me rendre justice. Je m’efforce d’être au-dessus de tout soupçon, et par conséquent d’éviter leur domaine. Reste à savoir en quoi je pourrais bien vous aider, si je dois tout ignorer de l’affaire.

    – Eh bien, monsieur, dis-je, il me semble que vous pourriez écrire à sa seigneurie que je suis un jeune homme d’assez bonne famille et d’une fortune convenable : l’un et l’autre, je crois, sont vrais.

    – J’ai là-dessus l’affirmation de Rankeillor, dit M. Balfour, et je la tiens pour une garantie suffisante.

    – Vous pouvez encore ajouter (si vous en croyez ma parole sur ce point) que je fréquente assidûment l’église, que je suis fidèle au roi George, et que j’ai été élevé dans ces principes.

    – Rien de tout cela ne saurait vous nuire.

    – Ensuite, proposai-je, vous pourriez dire que je sollicite un entretien de sa seigneurie sur une affaire de haute importance, qui a trait au service de Sa Majesté et à l’administration de la justice.

    – Devant ignorer l’affaire, dit le laird, je ne prendrai pas la responsabilité de qualifier sa gravité. Je supprime donc « haute importance ». Pour le reste je veux bien m’exprimer selon votre désir.

    – Et puis, monsieur, ajoutai-je, en me passant légèrement le pouce sur le cou, puis je serais fort désireux que vous glissiez un mot susceptible de contribuer à ma sauvegarde.

    – Votre sauvegarde ? reprit-il, contribuer à votre sauvegarde ? Voilà une expression qui me défrise un peu. Si l’affaire est tellement dangereuse, j’avoue que je n’aime guère de m’y engager à l’aveuglette.

    – Il me semble que je puis en deux mots vous faire sentir où est l’enclouure.

    – Cela vaudrait mieux, en effet.

    – Eh bien, il s’agit de l’assassinat d’Appin. Il leva les bras au ciel.

    – Messieurs ! messieurs ! s’écria-t-il.

    L’expression de son visage aussi bien que son ton me firent craindre un instant d’avoir perdu mon protecteur.

    – Laissez-moi vous expliquer… commençai-je.

    – Je vous remercie beaucoup ; je ne veux plus rien savoir, interrompit-il. Je refuse en bloc de plus rien entendre là-dessus. En faveur de votre nom et de Rankeillor, et peut-être un peu à cause de vous-même, je ferai mon possible pour vous aider ; mais je ne veux plus rien entendre au sujet des faits. Et mon tout premier devoir est de vous avertir. Ce sont là des eaux profondes, monsieur David, et vous n’êtes qu’un jeune homme. Prenez garde, et réfléchissez-y à deux fois.

    – Il est probable que j’y ai réfléchi plus souvent que cela, monsieur Balfour, répliquai-je, et j’attirerai à nouveau votre attention sur la lettre de Rankeillor, où j’espère et je crois bien qu’il a consigné son approbation de ce que je veux faire.

    – Bon, bon, fit-il ; et il répéta : Bon, bon ! Je ferai pour vous tout mon possible. – Il prit une plume et du papier, resta un moment à réfléchir, et se mit à écrire avec beaucoup d’attention.

    – Vous dites que Rankeillor approuve ce que vous avez dans l’idée ? interrogea-t-il soudain.

    – Après quelques objections, monsieur, il m’a conseillé d’aller de l’avant, à la grâce de Dieu.

    – C’est bien le nom à invoquer en l’espèce, dit M. Balfour, se remettant à écrire. Puis il signa, relut ce qu’il avait écrit, et m’interpella de nouveau : – Voici donc, monsieur David, une lettre d’introduction où j’apposerai mon sceau sans la clore, et que je vous remettrai ouverte, selon l’usage. Mais comme j’agis à tâtons, je vais vous la lire, afin que vous voyiez si elle répond bien à vos fins.

    « Pilrig, ce 26 août 1751.

    « Mylord,

    « Je vous écris ces lignes afin d’attirer votre attention sur mon homonyme et cousin, David Balfour, Esquire de Shaws, jeune gentilhomme d’irréprochable naissance et de fortune convenable. Il a reçu en outre le bénéfice plus précieux encore d’une éducation religieuse, et ses opinions politiques sont tout à fait selon le cœur de votre seigneurie. Bien que M. Balfour ne m’ait pas fait de confidences, je sais qu’il a des révélations à vous faire, concernant le service de Sa Majesté et l’administration de la justice, envers quels objets le zèle de votre seigneurie est notoire. Je dois ajouter que l’intention de ce jeune gentilhomme est connue de plusieurs de ses amis, qui l’approuvent, et qui en attendent avec un espoir inquiet l’issue heureuse ou l’échec. »

    – Sur quoi, poursuivit M. Balfour, j’ai signé après les formules habituelles. Notez que j’ai dit : plusieurs de vos amis ; j’espère que vous êtes à même de justifier ce pluriel ?

    – Parfaitement, monsieur : mon dessein est connu et approuvé de plus d’un. Et votre lettre, dont je me fais une joie de vous remercier, est telle que je pouvais l’espérer.

    – C’est tout ce qu’on pouvait tirer de moi, dit-il ; et, considérant ce que je sais de l’affaire où vous avez l’intention de vous embarquer, il me reste à prier Dieu que ce soit suffisant.

    IV

    Lord Prestongrange, procureur général

    Mon cousin me retint à déjeuner, « pour l’honneur de la maison », comme il dit ; et je n’en fis que plus de diligence lors de mon retour. Mon seul désir était d’en avoir fini avec la démarche suivante et de me trouver compromis à fond. Pour quelqu’un placé dans ma situation, en effet, ce geste, qui équivalait à refermer la porte sur l’hésitation et la tentation, était en lui-même des plus tentants. Je fus donc très désappointé quand j’appris, en arrivant à l’hôtel de Prestongrange, que le maître était sorti. Son absence était alors réelle, je le crois, et le resta encore plusieurs heures ; mais je suis persuadé que le procureur général rentra ensuite chez lui, et retrouva des amis dans un appartement voisin, alors qu’on avait déjà dû oublier mon arrivée. Je serais parti une douzaine de fois, n’eût été ce désir intense d’en finir sans retard avec ma déposition et de pouvoir ensuite aller me coucher

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