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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 58
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    plus qu’à m’attrister de ce qu’elle l’avait rejeté loin d’elle dans un instant de rancune bien naturelle.

    XXIX

    Où nous nous retrouvons à Dunkerque

    Ainsi bref, tout malheureux que je fusse les jours suivants, le bonheur et l’espoir me visitaient parfois. Je me plongeai dans mes études avec beaucoup d’assiduité ; et je m’efforçai de patienter jusqu’à l’arrivée d’Alan, ou jusqu’à ce que j’apprisse des nouvelles de Catriona par l’intermédiaire de James More. Au cours de notre séparation, je reçus en tout trois lettres de lui. L’une m’annonçait leur arrivée dans la ville de Dunkerque en France, d’où James ne tarda point à repartir seul pour accomplir une mission secrète. Elle le conduisit en Angleterre auprès de lord Holderness, et j’ai toujours regretté amèrement de voir mon bon argent payer les frais de ce voyage. Mais il a besoin d’une longue cuiller celui qui soupe avec le diable, ou bien James More. Durant cette absence, devait venir le temps de m’expédier une nouvelle lettre ; et comme cette lettre était la condition des subsides, il avait pris le soin de l’écrire d’avance et de me la faire expédier par Catriona. Celle-ci, rendue soupçonneuse par notre correspondance, n’eut rien de plus pressé que de rompre le sceau après son départ. Ce que je reçus commençait donc par ces lignes de James More :

    Mon cher monsieur,

    Votre honoré don m’est bien parvenu, et je vous en accuse réception comme convenu. Il sera fidèlement dépensé pour ma fille, laquelle est en bonne santé et se rappelle au souvenir de notre cher ami. Je la trouve un peu pâle depuis quelque temps, mais j’espère avec l’aide de Dieu la voir bientôt rétablie. Nous menons une vie fort retirée, mais nous nous distrayons avec les airs mélancoliques de nos montagnes natales, et en nous promenant sur le bord de la mer qui regarde l’Écosse. Je regrette bien le temps où je gisais sur le champ de bataille de Gladsmuir, couvert de cinq blessures. J’ai trouvé ici un emploi dans les haras d’un gentilhomme français, qui apprécie ma compétence. Mais, mon cher monsieur, mon salaire est d’une médiocrité si déplorable que je rougirais de vous en dire le chiffre. C’est ce qui rend vos subsides plus nécessaires que jamais pour le bien-être de ma fille, quoique j’ose dire que la vue des vieux amis lui serait encore meilleure.

    Croyez-moi, mon cher monsieur,

    Votre affectionné et dévoué serviteur.

    J. -MacGregor Drummond

    Je trouvai au-dessous, de l’écriture de Catriona :

    « Ne croyez rien de ce qu’il vous dit : ce n’est qu’un tissu de mensonges.

    C. M. D.

    Même, non contente d’ajouter ce post-scriptum, elle dut avoir bonne envie de supprimer la lettre, car celle-ci ne me parvint que longtemps après sa date, et fut suivie de près par la troisième. Dans l’intervalle qui les sépara, Alan était arrivé, et il me rendait la vie par ses joyeux propos. Il m’avait présenté à son cousin du Hollande-Écosse, homme qui buvait de façon inouïe, et qui manquait d’intérêt par ailleurs ; j’avais pris part à maints joyeux banquets, le tout sans grande influence sur mon chagrin. Alan s’intéressait beaucoup à mes relations avec James More et sa fille ; mais je ne tenais guère à lui donner de détails, et ses commentaires sur le peu que je lui en disais ne m’encourageaient pas aux confidences.

    – Je n’y vois ni queue ni tête, me disait-il, mais j’ai dans l’idée que vous vous êtes conduit comme un nigaud. Peu de gens sont doués de plus d’expérience qu’Alan Breck, mais je n’ai jamais ouï parler d’une fille comme celle-là. Telle que vous me la racontez, la chose est inadmissible. Il faut, David, que vous ayez fait un terrible gâchis de cette affaire.

    – Il y a des fois où je suis bien de cet avis, répliquai-je.

    – Le plus curieux, c’est que vous semblez malgré tout avoir du goût pour elle ?

    – Un goût infini, Alan, et qui pourrait bien me conduire au tombeau.

    – Eh bien, cela me passe, en tout cas ! conclut-il.

    Je lui montrai la lettre avec le post-scriptum de Catriona.

    – Et ceci encore ! exclama-t-il. On ne peut dénier quelque convenance à cette Catriona, et même du bon sens ! Quant à James More, il est creux comme un tambour ; ce n’est que mensonges et jérémiades, et cependant je ne puis nier qu’il se soit battu assez bien à Gladsmuir, et ce qu’il dit de ses blessures est exact. Mais son défaut est d’être vain.

    – Voyez-vous, Alan, repris-je, cela me fait pitié de laisser cette jeune fille en d’aussi piètres mains.

    – On en trouverait difficilement de plus piètres, avoua-t-il. Mais qu’est-ce que vous y pouvez ? Il en va ainsi entre hommes et femmes, David : les femmes agissent sans aucune raison. Ou bien elles aiment l’homme, et alors tout va bien ; ou elles le détestent, et on peut épargner son souffle – il n’y a rien à faire. Elles ne sortent pas de ces deux catégories : – celles qui vendraient leur chemise pour vous, et celles qui ne regardent jamais de votre côté. C’est tout ce qu’il y a comme femmes, et vous me paraissez trop nigaud pour distinguer les unes des autres.

    – Ma foi, en ce qui me regarde, je crains que vous ne disiez vrai, repartis-je.

    – Et cependant il n’y a rien de plus simple ! s’écria Alan. Je vous enseignerais volontiers la manière d’opérer ; mais vous me paraissez être né aveugle, et c’est là une grosse difficulté.

    – Et vous ne pouvez pas m’aider, vous qui êtes si habile dans ce métier ?

    – C’est que, David, je ne me trouvais pas là. Je suis comme un officier en campagne qui n’a en fait d’éclaireurs que des aveugles : quel genre de renseignements peut-il se procurer ? Mais je persiste à croire que vous aurez commis une gaffe quelconque, et si j’étais de vous je ferais de nouveau une tentative sur elle.

    – Est-ce vrai, ami Alan ?

    – Oui, j’essaierais.

    La troisième lettre me parvint tandis que nous étions plongés dans un entretien de ce genre, et on va voir qu’elle arriva tout à fait à point. James se prétendait assez inquiet au sujet de la santé de sa fille, laquelle je crois ne s’était jamais mieux portée ; il me prodiguait les expressions flatteuses, et pour finir me proposait d’aller les voir à Dunkerque.

    « Vous avez pour le moment l’agréable société d’un mien vieux camarade, M. Stewart, écrivait-il. Pourquoi ne l’accompagneriez-vous pas jusqu’ici lors de son retour en France ? J’ai quelque chose de très particulier à lui communiquer ; et, en tout cas, je serai enchanté de retrouver un vieux camarade de régiment. Quant à vous, mon cher monsieur, ma fille et moi serions fiers de recevoir notre bienfaiteur, que nous regardons, elle comme un frère, et moi comme un fils. Le gentilhomme français s’est montré de la plus sordide avarice, et je me suis vu dans la nécessité de quitter son haras. Vous nous trouverez en conséquence, assez pauvrement logés à l’auberge d’un nommé Bazin, dans les dunes ; mais on y jouit de la tranquillité, et je ne doute pas que nous n’y passions quelques jours agréables, durant lesquels M. Stewart et moi nous rappellerons nos campagnes, et vous et ma fille vous divertirez d’une façon plus convenable à votre âge. Je prie en tout cas M. Stewart de venir ici : l’affaire que je lui destine offre le plus magnifique avenir. »

    – Que peut me vouloir cet homme ? s’écria Alan, après avoir lu. Ce qu’il veut de vous est assez clair – c’est de l’argent. Mais quel besoin peut-il avoir d’Alan Breck ?

    – Oh ! ce n’est sans doute qu’un prétexte, fis-je. Il est toujours entiché de notre mariage, que je souhaite de tout cœur voir se réaliser. Et il vous demande aussi parce qu’il se figure que je viendrais moins volontiers sans vous.

    – Ma foi, je voudrais bien savoir, reprit Alan. Lui et moi n’avons jamais été du même bord ; nous nous faisions toujours une figure comme deux cornemuseurs. « Quelque chose à me communiquer ? » Je pourrais bien avoir, moi, quelque chose à lui envoyer quelque part, quand nous aurons fini. Pardieu, je pense que ce serait assez drôle d’aller voir ce qu’il me veut ! Outre que je verrais aussi votre demoiselle. Qu’en dites-vous, David ? Ferez-vous le voyage avec Alan ?

    On peut bien croire que je ne me fis pas prier, et comme le congé d’Alan tirait à sa fin, nous nous mîmes aussitôt en route pour cette nouvelle aventure.

    Ce fut par un soir de janvier que nous arrivâmes dans la ville de Dunkerque. Laissant nos chevaux à la poste, nous prîmes un guide pour nous mener à l’auberge de Bazin, située hors des murs. La nuit était complète, et nous fûmes les derniers à sortir de l’enceinte fortifiée : nous entendîmes les portes se refermer derrière nous. Par-delà les fossés se trouvait un faubourg éclairé, dont nous traversâmes une partie, avant de nous enfoncer dans un chemin obscur. Après quoi nous errâmes dans la nuit parmi les dunes de sable, où nous arrivait le murmure de la mer. Nous avançâmes un moment de la sorte, suivant notre guide au son de sa voix ; et je commençais à croire qu’il se fourvoyait, quand nous parvînmes au haut d’un monticule. Sur les ténèbres se détachait une fenêtre mal éclairée.

    – Voilà l’auberge à Bazin, nous dit le guide.

    Alan fit claquer sa langue.

    – C’est plutôt isolé, dit-il ; et je compris à son ton qu’il n’était pas très satisfait.

    Au bout de quelques minutes nous pénétrions dans le rez-de-chaussée de cette maison, qui formait une salle unique. Un

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    Tags:
    Classique, Fiction, Historique, L'aventure
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