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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 56
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    lequel je reste seul

    J’ouvris la porte à Catriona et l’arrêtai sur le seuil.

    – Votre père désire que nous fassions une promenade, lui dis-je.

    Elle regarda James More, qui acquiesça, et là-dessus, comme un soldat à l’exercice, elle fit volte-face pour m’accompagner.

    Nous prîmes un de nos chemins habituels, où nous avions autrefois été si heureux en le parcourant ensemble. Je marchais à un demi-pas en arrière, de sorte que je pouvais l’observer à son insu. Ses petits souliers faisaient sur le pavé un bruit singulièrement coquet et triste, et je songeai à la singularité de ce moment, où je marchais pour ainsi dire entre deux destinées, sans savoir si j’entendais ces pas pour la dernière fois ou si leur bruit devait m’accompagner jusqu’au jour où la mort viendrait nous séparer.

    Elle évitait de me regarder, et marchait droit devant elle, comme si elle devinait ce qui allait suivre. Je comprenais que si je ne parlais pas tout de suite je n’aurais plus le courage de le faire, mais je ne savais par où commencer. Dans cette pénible situation, alors que l’on me jetait pour ainsi dire dans les bras une jeune fille qui s’était déjà rendue à merci, je ne pouvais sans inconvenance la presser beaucoup, mais, d’autre part, n’en rien faire eût paru bien froid. Entre ces deux extrémités, je balançai longtemps ; et lorsque à la fin je réussis à parler on peut dire que je m’exprimai au hasard.

    – Catriona, fis-je, vous me voyez dans une situation fort pénible ; ou, pour mieux dire, nous y sommes tous les deux ; et je vous serais très obligé si vous me permettiez de me laisser parler jusqu’au bout sans m’interrompre.

    Elle me le promit sans hésiter.

    – Eh bien ! repris-je, ce que j’ai à vous dire est très gênant, et je sais trop que je n’ai aucun droit de le dire. Après ce qui s’est passé entre nous vendredi dernier, je n’ai plus aucun droit. Notre égarement s’est porté (et le tout par ma faute) à un point tel qu’il ne me reste plus qu’à me taire ; c’était là mon intention primitive, et rien n’était plus loin de ma pensée que de vous importuner davantage. Mais, chère amie, la chose est devenue indispensable et je ne puis m’y dérober. Voyez-vous, cette fortune qui m’arrive fait de moi un meilleur parti ; et… l’affaire n’aurait plus un aspect tout à fait aussi ridicule que précédemment. À part cela, on s’imagine que nos relations sont devenues si étroites, comme je vous le disais, qu’il vaudrait mieux n’y rien changer. À mon point de vue, c’est là une opinion excessive, et à votre place je ne m’en soucierais nullement. Mais il est juste que j’en parle, car sans aucun doute cette considération influe sur James More. Je pense d’ailleurs que nous n’étions pas si malheureux naguère quand nous habitions ensemble dans cette ville. Je crois que nous nous entendrions fort bien à nous deux. Il vous suffirait, ma chère amie, d’un regard en arrière…

    – Je ne regarde ni en arrière ni en avant, interrompit-elle. Dites-moi seulement une chose : est-ce mon père qui vous envoie ?

    – Il approuve ma démarche. Il approuve que je vous demande en mariage…

    Et j’allais continuer en faisant un nouvel appel à ses sentiments ; mais sans m’écouter elle me lança tout à trac :

    – C’est lui qui vous a dicté cette conduite ! Inutile de nier, vous venez de dire vous-même que rien n’était plus loin de votre pensée. C’est lui qui vous y pousse.

    – Il m’en a parlé le premier, si c’est cela que vous voulez dire.

    Elle marchait de plus en plus vite, en regardant au loin devant elle ; mais à ces mots elle eut une légère exclamation, et se mit presque à courir.

    – Sans quoi, continuai-je, après ce que vous m’avez dit vendredi dernier, je n’aurais jamais eu l’impudence de vous faire une telle proposition. Mais que voulez-vous que j’y fasse : il me l’a pour ainsi dire demandé.

    Elle s’arrêta et se planta devant moi.

    – Eh bien, c’est refusé en tout cas, s’écria-t-elle, et tenez-vous-le pour dit.

    Et elle se remit de nouveau en marche.

    – Je n’avais, en effet, rien de mieux à attendre de vous, repris-je ; mais il me semble que vous pourriez tâcher d’être un peu plus aimable pour moi avant de me quitter. Je ne vois pas pourquoi vous êtes si dure. Je vous ai beaucoup aimée, Catriona – laissez-moi vous appeler encore ainsi pour la dernière fois. J’ai fait pour vous tout ce que j’ai pu, je m’efforce de faire encore de même, et je regrette seulement de ne pouvoir mieux faire. Je m’étonne que vous vous ingéniiez à être dure envers moi.

    – Ce n’est pas à vous que je pense, fit-elle. Je pense à cet homme, à mon père.

    – Et quand même cela serait ! Je puis vous être utile de ce côté-là aussi ; je veux l’être. Il est tout à fait nécessaire, ma chère amie, que nous parlions de votre père ; car, avec le tour qu’a pris cet entretien, c’est James More qui ne va pas être content.

    Elle s’arrêta de nouveau.

    – C’est parce que je suis perdue d’honneur ? demanda-t-elle.

    Je ne sus que répondre et demeurai muet.

    Une lutte semblait se livrer en elle. Soudain, elle éclata :

    – Qu’est-ce que tout cela signifie donc ? D’où vient ce déversement de honte sur ma tête ? Dites. David Balfour, comment avez-vous eu l’audace ?

    – Ma chère amie, que pouvais-je faire d’autre ?

    – Je ne suis pas votre chère amie, reprit-elle, et je vous défends de m’appeler ainsi.

    – Je ne songe guère à mes expressions, répliquai-je. J’en suis navré pour vous, miss Drummond. Quoi que je puise dire, soyez sûre que ma sympathie vous est acquise dans votre pénible situation. C’est la seule chose que je tienne à vous faire remarquer, pendant que nous pouvons encore causer tranquillement, car il va y avoir du tapage quand nous rentrerons tous les deux. Croyez-en ma parole, ce ne sera pas trop de nous deux pour que cette affaire se termine pacifiquement.

    – Certes, fit-elle. (Et ses joues s’empourprèrent.) Est-ce qu’il voudrait se battre avec vous ?

    – C’est bien son intention.

    Elle eut un rire déchirant.

    – Allons, vrai, c’est complet ! s’écria-t-elle.

    Puis, se tournant vers moi :

    – Mon père et moi nous faisons bien la paire, mais grâce à Dieu il y a encore quelqu’un de pire que nous. Je remercie le bon Dieu de m’avoir permis de vous voir sous ce jour. Il ne peut exister de fille qui ne doive vous mépriser.

    Je venais de faire preuve d’une grande patience, mais cette fois je n’y tins plus. Je ripostai :

    – Vous n’avez pas le droit de me parler de la sorte. Ne me suis-je pas toujours efforcé d’être bon pour vous ? Et voici ma récompense ! Oh ! c’en est trop !

    Elle ne cessait de me regarder avec un sourire haineux.

    – Lâche ! prononça-t-elle.

    – Que le mot vous rentre dans la gorge à vous et à votre père ! m’écriai-je. Aujourd’hui déjà je l’ai bravé dans votre intérêt. Je le braverai de nouveau, ce puant putois ; et peu m’importe lequel de nous deux succombera ! Allons, en route pour la maison : finissons-en ! Je veux en finir avec toute cette clique du Highland. Vous verrez ce que vous en penserez quand je serai mort.

    Elle me regarda en hochant la tête avec ce même sourire pour lequel je l’aurais battue.

    – Oh, ne riez donc pas, m’écriai-je. J’ai vu votre charmant père rire moins bien tantôt. Ce n’est pas que je veuille dire qu’il avait peur, m’empressai-je d’ajouter, mais il préférait l’autre moyen.

    – Comment cela ? fit-elle.

    – Quand je lui ai offert de dégainer contre lui.

    – Vous avez offert à James More de dégainer contre lui ?

    – Évidemment, et je l’y ai trouvé peu disposé, sans quoi nous ne serions pas ici.

    – Il y a quelque chose là-dessous. Qu’est-ce que vous voulez dire ?

    – Il allait vous forcer à m’accepter, et je n’ai pas voulu de cela. Je lui ai déclaré qu’il fallait vous laisser libre, et que je devais vous parler seul à seule, mais je ne m’attendais guère à un pareil entretien ! « Et si je refuse ? » me dit-il. – « Alors, lui répliquai-je, il ne nous restera plus qu’à nous couper la gorge, car je ne veux pas qu’on m’impose une épouse. » Ce fut ainsi que je lui parlai ; et je parlais par amitié pour vous ; j’en suis joliment récompensé ! À cette heure, c’est bien de votre libre volonté que vous refusez de m’épouser, et il n’est aucun père du Highland ni d’ailleurs qui puisse exiger ce mariage. Soyez tranquille : vos désirs seront respectés, j’en fais mon affaire, une fois de plus. Mais il me semble que vous pourriez au moins avoir la pudeur d’affecter quelque gratitude. Ah ! certes, je croyais que vous me connaissiez mieux. Je ne me suis pas conduit tout à fait bien envers vous, mais c’est la faute de ma faiblesse. Et aller me croire un lâche, et un tel lâche – oh ! jeune fille, quel coup vous me portez là pour finir !

    – David, comment pouvais-je deviner ? s’écria-t-elle. Mais c’est affreux ! Moi et les miens – elle accompagna le mot d’une exclamation de détresse – moi et les miens nous ne sommes pas dignes de vous adresser la parole. Oh ! je m’agenouillerais devant vous en pleine rue, je vous baiserais les mains pour obtenir votre pardon.

    – Je me contente des baisers que j’ai déjà obtenus de vous, répliquai-je. Je me contente de ceux que

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    Classique, Fiction, Historique, L'aventure
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