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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 42
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    sur vous. Et maintenant, pour compléter votre éducation, je vais vous donner un conseil dont vous aurez besoin avant qu’il soit longtemps. Ne demandez jamais rien à une femme ; elle vous répondrait non ; il n’existe pas de fille capable de résister à la tentation. Les théologiens prétendent que c’est la faute de notre mère Ève, parce qu’elle n’a pas su refuser quand le serpent lui a présenté la pomme : ses filles ne peuvent faire autrement.

    – Puisque je vais si tôt perdre mon joli professeur, commençai-je.

    – Hé hé, voilà qui est galant ! dit-elle, en faisant la révérence.

    – Je voudrais vous poser une seule question, continuai-je. Puis-je demander à une jeune fille de m’épouser ?

    – Vous croyez donc que vous ne pourriez l’épouser sans cela ? Ou bien qu’elle irait vous l’offrir d’elle-même ?

    – Vous voyez bien que vous ne pouvez rester sérieuse.

    – Je serai toujours sérieuse pour une chose. Davie, je serai toujours votre amie.

    Le lendemain matin, comme je montais à cheval, les quatre dames étaient toutes à la même fenêtre d’où nous avions autrefois jeté les yeux sur Catriona, et comme je m’éloignais, toutes me dirent adieu en agitant leurs mouchoirs. L’une des quatre du moins était vraiment triste, et à cette idée et en songeant qu’il y avait déjà trois mois que j’étais venu frapper à leur porte pour la première fois, la tristesse se mêla dans mon esprit à la reconnaissance.

    DEUXIÈME PARTIE

    PÈRE ET FILLE

    XXI

    Mon voyage en Hollande

    Le navire était à l’ancre bien en dehors du môle de Leith, en sorte que nous devions, nous les passagers, nous y rendre au moyen de canots. Ce n’était aucunement désagréable, car le calme plat régnait, par un temps très froid et nuageux qui laissait traîner sur l’eau une légère brume. Tandis que j’approchais du navire sa coque m’était donc entièrement cachée, mais ses grands mâts se dressaient haut et clair dans l’azur comme un étincellement de feu. C’était un bateau marchand très spacieux et commode, mais lourd de l’avant, et chargé à l’excès de sel, de saumon salé et de beaux bas de fil destinés aux Hollandaises. Dès mon arrivée à bord je fus salué par le capitaine – un nommé Sang (de Lesmahago, je crois), vieux loup de mer cordial et familier, mais pour l’instant fort affairé. Les autres passagers n’étaient pas encore arrivés, si bien que je pus me promener librement sur le pont, et examiner le paysage à loisir, tout en me demandant ce qu’allaient être ces adieux que l’on m’avait promis.

    Devant moi, Édimbourg tout entier avec les monts Pentland s’irradiait dans une buée lumineuse çà et là surmontée de gros nuages opaques ; de Leith on ne voyait que le haut des cheminées, et à la surface de l’eau où reposait le brouillard, rien du tout. Sortant de ce brouillard, je perçus bientôt un bruit cadencé d’avirons, puis je vis émerger (comme de la fumée d’un incendie) une embarcation. À l’arrière se tenait gravement un homme tout emmitouflé contre le froid, et à son côté une gracieuse forme féminine dont la vue arrêta les battements de mon cœur. Je n’avais pas eu le temps de reprendre haleine et de m’apprêter à la recevoir, qu’elle prenait pied sur le pont. En souriant, je lui fis mon plus beau salut, qui s’était à présent bien perfectionné depuis ce jour, datant de plusieurs mois, où je le fis pour la première fois à sa seigneurie. Nous avions certainement beaucoup changé tous les deux : elle semblait avoir grandi comme un jeune et bel arbuste. Elle avait maintenant une sorte de jolie réserve qui lui seyait tout à fait, en lui donnant l’air de s’estimer davantage et d’être devenue tout à fait femme. Pour le reste la main de la même magicienne avait opéré sur tous deux, et Miss Grant, si elle ne pouvait nous rendre jolis tous les deux, nous avait du moins rendus l’un et l’autre élégants.

    La même exclamation, formulée presque de même, jaillit de nos lèvres : chacun de nous croyait que l’autre était venu par politesse lui faire ses adieux, mais nous découvrîmes dans un éclair que nous allions naviguer ensemble.

    – Oh, pourquoi Baby ne me l’a-t-elle pas dit ? s’écria-t-elle ; et puis elle se rappela qu’elle avait reçu une lettre, sous condition de ne la décacheter qu’une fois arrivée à bord. Ce pli contenait un billet pour moi, ainsi libellé :

    « Cher Davie – Que pensez-vous de mon adieu ? et que dites-vous de votre compagne de bord ? L’avez-vous embrassée, ou le lui avez-vous demandé ? J’allais signer ici, mais vous trouveriez ma question ambiguë, et pour ce qui me regarde, je connais la réponse. Ajoutez donc ici un tas de bons conseils. Ne soyez pas trop timide, et pour l’amour de Dieu, n’essayez pas d’être trop audacieux ; rien ne vous convient plus mal. Je reste.

    « Votre affectionnée amie et gouvernante,

    « Barbara GRANT. »

    J’écrivis par politesse un mot de réponse sur une feuille tirée de mon calepin. Je le joignis à un autre billet de Catriona, scellai le tout de mon nouveau cachet aux armes des Balfour, et le fis porter par le domestique de Prestongrange qui attendait toujours dans son canot.

    Nous pûmes ensuite nous considérer mutuellement tout à loisir, et d’un commun accord nous nous prîmes les mains encore une fois.

    – Catriona ! dis-je. C’était là le premier et le dernier mot de mon éloquence.

    – Vous êtes heureux de me revoir ?

    – Heureux n’est pas assez dire. Mais nous sommes trop amis pour faire des phrases inutilement.

    – N’est-elle pas la meilleure des filles ? reprit-elle une fois de plus. Je n’ai jamais vu fille plus honnête ni plus belle.

    – Et pourtant elle ne se souciait pas plus d’Alpin que d’un trognon de chou.

    – Oh, elle le disait. Mais c’est pour l’amour du nom et de la noble race qu’elle m’a reçue avec bonté.

    – Non, je vais vous dire pourquoi elle l’a fait. Il y a de par le monde toutes sortes de visages. Il y a celui de Barbara ; en la regardant chacun l’admire, et la trouve une belle, bonne, et joyeuse fille. Et puis il y a le vôtre, qui est tout différent – je n’ai jamais si bien compris cette différence qu’aujourd’hui. Vous ne pouvez vous voir vous-même, et c’est pourquoi vous ne le comprenez pas ; mais c’est pour l’amour de votre visage qu’elle vous a accueillie avec bonté. Et tout le monde en eût fait autant.

    – Tout le monde ? fit-elle.

    – Tout être vivant ! répliquai-je.

    – C’est donc pour cela que les soldats du château m’ont si bien accueillie ?

    – Allons, je vois que Barbara vous a appris à me mystifier.

    – Elle m’a appris bien d’autres choses encore. Elle m’a enseigné beaucoup concernant M. David – tout le mal qu’elle pense de lui, et le peu qui n’est pas aussi mauvais, par-ci par-là, ajouta-t-elle en souriant, elle ne m’a rien caché de M. David, excepté seulement qu’il naviguerait sur le même navire que moi. Et à ce propos, pourquoi donc partez-vous ?

    Je le lui expliquai.

    – Ainsi donc, fit-elle, nous n’avons plus que quelques jours à passer ensemble, après quoi nous nous dirons un adieu éternel ! Moi, je vais retrouver mon père à un endroit qui s’appelle Helvoetsluis, et de là nous gagnerons la France, pour y vivre en exil aux côtés de notre chef.

    Je ne sus prononcer qu’un « Ah ! » car le nom de James More se refusait à sortir de mes lèvres.

    Elle fut prompte à s’en apercevoir, et à deviner quelque chose de ma pensée. Elle reprit :

    – Il y a une observation que je dois vous faire avant tout, monsieur David. Je pense que deux de mes parents ne se sont pas conduits très bien avec vous. L’un d’eux est James More, mon père, et l’autre le laird de Prestongrange. Prestongrange se sera justifié lui-même, ou sa fille l’aura fait à sa place. Mais pour James More mon père, je n’ai que ceci à en dire : il a souffert la prison ; c’est un brave et honnête soldat et un bon gentilhomme highlander ; il a toujours ignoré le but poursuivi par eux ; mais s’il eût compris que ce but portait préjudice à un jeune seigneur comme vous, il aurait préféré la mort. C’est au nom de tout ce que vous aimez que je vous prie de pardonner cette erreur à mon père et à sa famille.

    – Catriona, répondis-je, je veux désormais ignorer cette erreur. Je ne sais plus qu’une chose – c’est que vous êtes allée trouver Prestongrange pour lui demander ma vie à genoux. Oh, je sais bien que c’était pour votre père que vous y alliez, mais une fois là vous avez plaidé aussi pour moi. C’est là une action dont je ne puis parler. Oui, il y a deux choses dont le ressouvenir m’accable : d’abord la bonté de vos paroles lorsque vous vous êtes qualifiée ma petite amie, et ensuite le fait que vous avez plaidé pour ma vie. Qu’il ne soit plus jamais question entre nous de pardon ni d’offense.

    Après quoi nous restâmes silencieux ; Catriona regardait le spectacle du pont, et moi je la regardais. Nous nous taisions toujours, lorsqu’une petite brise s’étant levée du nord-ouest, on commença d’établir les voiles et on leva l’ancre.

    Outre nous deux, il y avait six passagers, qui occupaient toute la cabine. Trois étaient de riches marchands de Leith, Kirkcaldy et Dundee, tous associés pour la même affaire en Haute-Allemagne. Un autre, un Hollandais, retournait dans son pays ; les deux dernières étaient de dignes épouses de marchands. C’est à l’une d’elles que Catriona

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