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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 4
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    savoir s’il me restera quelque argent de poche. Ce n’est pas que j’hésiterais à donner tout ce que j’ai ici pour mettre Alan en sûreté ; ni que je sois à court par ailleurs ; mais ayant retiré une telle somme le premier jour, cela ferait, je crois, mauvais effet que je retourne chercher de l’argent dès le lendemain. Assurez-vous néanmoins que je vous donne assez, car je suis fort peu désireux de vous rencontrer de nouveau.

    – Allons, je suis bien aise de voir que vous êtes prudent, fit M. Stewart. Mais il me semble que vous risquez, en laissant à ma discrétion une somme aussi importante.

    Il prononça ces mots avec un ricanement bonhomme.

    – Tant pis, je cours la chance, répliquai-je… Ah ! il me reste un service à vous demander : c’est de m’indiquer un logis, car je n’ai pas de toit où reposer ma tête. Mais ce logis, il faut que j’aie l’air de l’avoir rencontré par hasard : il ne ferait pas bon que le lord procureur général vienne à prendre ombrage de nos relations.

    – Calmez vos inquiétudes. Je ne prononcerai pas votre nom, monsieur ; et je suis persuadé que le lord procureur général a jusqu’ici l’enviable privilège d’ignorer votre existence.

    Je m’aperçus que je m’étais mal exprimé. Je répliquai :

    – En ce cas, voilà un beau jour qui s’apprête pour lui, car il va l’apprendre, fût-il sourd, et pas plus tard que demain, lorsque j’irai le voir.

    – Lorsque vous irez le voir ! répéta l’avocat. Est-ce moi qui suis fou, ou bien vous ? Qu’avez-vous besoin d’aller chez le procureur général ?

    – Mais simplement pour me livrer, dis-je.

    – Monsieur Balfour, s’écria-t-il, vous moquez-vous de moi ?

    – Non, monsieur, fis-je, bien que vous ayez, ce me semble, pris avec moi quelque liberté de ce genre. Mais je tiens à vous faire entendre une fois pour toutes que je ne suis pas en dispositions de plaisanter.

    – Ni moi non plus, repartit Stewart. Et je tiens à vous faire entendre (comme vous dites) que votre manière d’agir me plaît de moins en moins. Vous venez ici me trouver pour me faire un tas de propositions, qui vont m’entraîner dans une série de démarches très douteuses et me mettre en contact pour longtemps avec des personnes très suspectes. Et vous me racontez après cela que vous allez, en sortant de chez moi, faire votre paix avec le procureur général ! Non, il n’y a pas de bouton d’Alan qui tienne, toute la garde-robe d’Alan ne me ferait pas faire un pas de plus.

    – À votre place, je prendrais la chose un peu plus calmement, dis-je, et peut-être arriverions-nous à éviter ce qui vous dérange. Pour ma part, le seul moyen que je vois, c’est de me livrer ; mais il est possible que vous en voyiez un autre, et je ne puis vous dissimuler que j’en serais fort aise. Car je crois que mes relations avec sa seigneurie auraient peu de chances de m’être salutaires. Un seul point m’apparaît clairement, c’est que je dois donner mon témoignage ; car j’espère sauver ainsi l’honneur d’Alan (ou ce qu’il en reste) ; et, chose plus grave, la tête de James.

    Il resta muet quelques secondes, puis prononça :

    – Mon ami, jamais on ne vous laissera donner pareil témoignage.

    – C’est ce que nous verrons, répliquai-je ; je suis têtu, quand je m’y mets.

    – Mais, grande bourrique ! s’écria Stewart, c’est à James qu’ils en veulent : James doit être pendu – Alan de même, s’ils peuvent l’attraper – mais James en tout cas ! Allez donc raconter au procureur général ce que vous venez de me dire, et vous verrez s’il ne trouve pas un moyen de vous museler.

    – J’ai meilleure opinion que cela du procureur général, fis-je.

    – Au diable le procureur général ! s’écria-t-il. Comprenez donc qu’il s’agit des Campbell ! Mon ami, vous allez avoir sur le dos tout le clan et sa séquelle ; et le procureur général aussi, le pauvre ! Il est stupéfait que vous ne voyiez pas où vous en êtes ! S’il n’y a pas moyen de vous faire taire par la douceur, c’est la force qu’ils emploieront. Ils peuvent vous mener à l’échafaud, ne voyez-vous pas ça ? s’écria-t-il, en me martelant la cuisse avec son index.

    – Si fait, répliquai-je, la même chose m’a été dite pas plus tard que ce matin par un autre avocat.

    – Et qui était-ce ? demanda Stewart. Il a du moins parlé sensément.

    Je le priai de me dispenser de le nommer, car il s’agissait d’un respectable vieux whig bon teint, qui avait fort peu envie de se voir mêlé en de pareilles affaires.

    – Je crois que tout le monde y sera mêlé, pour finir ! s’écria Stewart. Mais que vous disait-il ?

    Je lui racontai ce qui s’était passé entre Rankeillor et moi devant le château de Shaws.

    – Eh bien donc, vous serez pendu ! dit-il. Vous serez pendu avec James Stewart. Voilà votre avenir révélé.

    – J’ai quand même meilleur espoir, repartis-je ; mais je ne saurais nier que je cours des risques.

    – Des risques ! fit-il ; et après une nouvelle pause, il reprit : Je devrais vous remercier de votre fidélité envers mes amis ; vous montrez pour eux les meilleures dispositions, si toutefois vous avez le courage d’y persévérer. Mais je vous avertis que vous jouez gros jeu. Tout Stewart que je suis, je ne voudrais pas être à votre place pour tous les Stewart qui furent jamais depuis Noé. Des risques ? C’est vrai, je vais un peu loin ; mais passer en cour d’assise devant un jury de Campbell présidé par un Campbell, et cela dans un pays Campbell et au sujet d’une dispute entre Campbell… Pensez de moi ce que vous voudrez, Balfour, mais c’est plus fort que moi.

    – Cela provient sans doute de ce que nous n’avons pas la même manière de penser, répliquai-je ; c’est mon père qui, par son exemple, m’a enseigné la mienne.

    – Honneur à sa mémoire ! il a laissé un fils digne de son nom. Mais je ne voudrais pas que vous me jugiez trop sévèrement. Ma situation est plus que difficile. Tenez, monsieur, vous me dites que vous êtes whig : eh bien, moi, je me demande ce que je suis. Pas whig, à coup sûr ; non, cela je ne le pourrai pas. Mais – je vous le glisse dans l’oreille, mon ami – je ne suis peut-être pas fort attaché à l’autre parti.

    – Est-ce vrai ? m’écriai-je. Je n’en attendais pas moins d’un homme intelligent comme vous.

    – Chut ! pas de flatteries ! On est intelligent des deux côtés. Mais pour ce qui me concerne en particulier, je ne veux aucun mal au roi George ; et quant au roi James, Dieu le bénisse ! il ne me dérange pas du tout, de l’autre côté de l’eau. Je suis avocat, voyez-vous : j’aime mes bouquins et mon râtelier ; j’aime un bon procès, une cause bien conditionnée, une prise de bec au Palais avec d’autres hommes de loi, sans compter une partie de golf le samedi soir. Vous arrivez bien, avec vos plaids et vos claymores, du Highland !

    – Le fait est, avouai-je, que vous tenez fort peu du « farouche Highlander ».

    – Peu ! reprit-il. Dites plutôt pas du tout, mon ami ! Et pourtant, je suis né dans les Hautes-Terres, et quand le clan joue du pipeau, qui est-ce qui doit danser, sinon moi ? Le clan et le nom, cela passe avant tout. C’est exactement comme vous le disiez : mon père me l’a enseigné, et cela me fait un joli métier ! Ce n’est que trahison, traîtres qu’il faut passer en contrebande dans un sens ou dans l’autre ; et le recrutement pour la France, et les recrues expédiées aussi en contrebande ; et leurs procès… quel fléau, ces procès ! Je viens juste d’en introduire un pour le jeune Ardshiel, mon cousin : il réclame un bien en vertu de son contrat de mariage – un bien confisqué ! J’ai eu beau leur représenter que c’était fou : ils s’en moquaient pas mal ! Et il m’a fallu harceler un autre avocat aussi peu enthousiaste que moi de la chose, car c’était pour tous deux notre perte assurée – une tare noire, l’équivalent du mot suspect marqué au fer rouge sur notre épaule, tel le nom des paysans sur leurs vaches. Et qu’y puis-je ? Je suis un Stewart, pas vrai ? et je dois défendre mon clan et ma famille. Et tenez, encore pas plus tard qu’hier, un des nôtres, un jeune Stewart, vient d’être emmené au Château. Pourquoi. Oh ! je le sais : il a enfreint la loi de 1736, il a fait du racolage pour le roi Louis[7]. Et vous allez voir qu’il me réclamera pour son défenseur, ce qui fera une nouvelle tare à ma réputation ! Je vous le dis franchement : si je connaissais le moindre mot d’hébreu, j’enverrais tout au diable et je me ferais pasteur.

    – Votre situation est en effet pénible, concédai-je.

    – Rudement pénible ! s’écria-t-il. Et c’est pourquoi je vous admire tant – vous qui n’êtes pas un Stewart – d’aventurer votre tête aussi loin dans une affaire de Stewart. Et pourquoi cela, je me le demande, à moins que vous ne le fassiez par respect du devoir.

    – J’espère bien qu’il en est ainsi, dis-je.

    – Eh bien, reprit-il, c’est une noble qualité. Mais voici mon clerc qui rentre, et, avec votre permission, nous allons tous les trois manger un morceau. Je vous donnerai ensuite l’adresse d’un très brave homme, qui sera enchanté

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