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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 38
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    et moi nous sommes tout disposés à en emprunter de plus durs à votre plume experte, répliquai-je.

    – Il me faut admirer une fois de plus la discrétion des hommes, répliqua-t-elle. Mais puisque vous ne voulez pas manger, allez-vous-en tout de suite ; vous n’en serez que plus vite revenu, car vous allez faire un voyage inutile. Allez-vous-en, monsieur David, reprit-elle, en ouvrant la porte :

    Il a sauté sur un bon coursier gris,

    Et le voilà galopant comme il faut :

    Je suis bien sûr qu’il ne traînera pas,

    Car il va voir sa bonne damoiselle.

    Je ne me le fis pas dire deux fois, et justifiai la citation de miss Grant en me dirigeant vers Dean.

    La vieille lady Allardyce se promenait seule dans son jardin, avec son chapeau et sa mantille, et munie pour s’appuyer d’un bâton de bois noir à monture d’argent. Quand je fus descendu de cheval, et que je m’approchai d’elle avec des révérences, je vis le rouge lui monter au visage, et elle releva la tête avec un air d’impératrice.

    – Que venez-vous faire à ma pauvre porte ? s’écria-t-elle en parlant très fort du nez. Je ne puis vous en empêcher. Les mâles de ma race sont morts et enterrés ; je n’ai ni fils ni mari pour défendre ma porte ; n’importe quel mendiant peut venir me tirer la barbe – et j’en ai de la barbe, voilà le pire de tout ! ajouta-t-elle, comme à la cantonade.

    Je fus extrêmement déconcerté par cet accueil, et sa dernière remarque, qui semblait d’une folle, me laissa presque incapable de parler.

    – Je vois que j’ai encouru votre disgrâce, madame, fis-je. Malgré cela, j’aurai l’audace de vous demander à voir Mlle Drummond.

    Elle me jeta un regard de courroux, ses lèvres se plissèrent de mille rides, sa main trembla sur son bâton. Elle s’écria :

    – C’est à moi que vous venez demander de ses nouvelles ! Plût à Dieu que je pusse vous en donner !

    – Elle n’est donc pas ici ?

    Elle avança le menton et, poussant une exclamation, fit un pas vers moi. Je reculai incontinent.

    – Hors d’ici, bouche menteuse ! s’écria-t-elle. Hé quoi ! vous venez me demander de ses nouvelles ! Elle est en prison, où vous l’avez fait mettre – voilà tout ce que je sais d’elle. Et de tous les gens que j’aie jamais vus en culotte, penser que ce doive être vous ! Effronté gredin ! s’il me restait un mâle de mon nom, je lui ferais si bien épousseter votre justaucorps que vous vous en égosilleriez.

    Je ne crus pas nécessaire de m’attarder plus longtemps auprès d’elle, d’autant que son irritation ne faisait que croître. Même, comme je me dirigeais vers le montoir, elle me suivit, et je n’ai pas honte d’avouer que je m’éloignai au trot avec un seul étrier, et rattrapai l’autre en route.

    Faute de savoir où m’adresser ailleurs pour continuer mes recherches, il ne me resta plus qu’à retourner chez le procureur. Je fus bien reçu par les quatre dames, qui étaient alors réunies, et je dus leur communiquer les nouvelles de Prestongrange et de ce qui se disait dans le pays de l’ouest, dans le détail le plus infini et à mon grand ennui. Cependant la jeune demoiselle, avec qui je désirais tellement de me retrouver seul, m’observait d’un air taquin et semblait prendre plaisir au spectacle de mon énervement. À la fin, après que j’eus subi un repas en leur compagnie, et alors que j’étais sur le point de solliciter un entretien en présence de sa tante, elle s’en alla au casier à musique et, s’accompagnant d’un air, se mit à chanter sur un ton élevé : « Qui ne veut pas quand il a peur, quand il voudra ne pourra plus. » Mais ce fut la fin de ses rigueurs, et aussitôt après m’avoir fait des excuses dont je ne me souciais guère, elle m’emmena avec elle dans la bibliothèque de son père. Je ne dois pas manquer d’ajouter qu’elle était parée comme une grâce, et belle comme le jour.

    – Maintenant, monsieur David, asseyez-vous ici et taillons une bavette à nous deux, fit-elle. J’ai beaucoup à vous raconter, et il paraît en outre que je me suis montrée fortement injuste envers votre bon goût.

    – En quelle manière, mademoiselle Grant ? demandai-je. Je suis persuadé de n’avoir jamais manqué de respect à personne.

    – Je m’en porterais garante pour vous, monsieur David, répliqua-t-elle. Votre respect, tant envers vous-même qu’envers vos humbles voisins, a toujours été sans égal, et c’est fort heureux. Mais là n’est pas la question. Vous avez reçu un billet de moi ?

    – Je me suis permis d’en faire la supposition, et ce fut là de votre part une attention délicate.

    – Il doit vous avoir prodigieusement étonné. Mais commençons par le commencement. Vous vous rappelez peut-être qu’un jour vous avez eu la complaisance d’accompagner trois fort ennuyeuses demoiselles à Hope Park ? J’ai d’autant moins de raisons de l’oublier que vous avez eu alors l’attention particulière de me faire connaître les principes de la grammaire latine, chose qui s’est gravée profondément dans ma reconnaissance.

    – Je crains d’avoir été tristement pédant, fis-je, accablé de confusion à ce ressouvenir. Mais vous devez considérer que je n’ai aucun usage de la société féminine.

    – Ne parlons donc plus de la grammaire latine, reprit-elle. Mais d’où vient que vous avez abandonné celles qui vous étaient confiées ? « Il l’a rejetée, il l’a reniée, sa seule, sa chère Annie ! » fredonna-t-elle ; et sa seule chère Annie ainsi que ses deux sœurs ont dû rentrer chez elles toutes seules à la queue leu leu, tels des canards verts ! Il paraît que vous êtes retourné trouver mon papa, chez qui vous vous êtes montré excessivement martial, et que vous avez passé de là dans le royaume de l’inconnu, lequel avait, paraît-il, quelque rapport avec le Rocher du Bass ; les oies sauvages sont peut-être plus de votre goût que les jolies filles.

    Durant toute cette raillerie le regard de la demoiselle me faisait supposer que j’allais entendre du meilleur.

    – Vous prenez plaisir à me tourmenter, fis-je, et je suis un jouet bien inoffensif ; mais permettez-moi d’implorer votre pitié. Pour le moment, je ne souhaite qu’une chose, c’est d’apprendre des nouvelles de Catriona.

    – L’appelez-vous de ce nom en sa présence, monsieur David Balfour ? me demanda-t-elle.

    – À vrai dire je n’en suis pas trop sûr, bégayai-je.

    – En tout cas, cela ne me paraît pas convenable vis-à-vis d’étrangers, reprit miss Grant. Et pourquoi vous intéressez-vous tellement aux affaires de cette jeune personne ?

    – J’ai su qu’elle était en prison.

    – Eh bien ! apprenez maintenant qu’elle en est sortie. Que vous faut-il de plus ? Elle n’a désormais plus besoin de champion.

    – C’est peut-être moi qui ai besoin d’elle, mademoiselle.

    – Allons, cela vaut mieux. Mais regardez-moi bien en face : ne suis-je pas plus jolie qu’elle ?

    – Je serais le dernier à le nier. Il n’y a pas votre égale dans toute l’Écosse.

    – Eh bien ! vous avez choisi entre nous deux, et vous n’avez plus besoin de parler de l’autre. Ce n’est pas du tout le moyen de plaire aux dames, monsieur Balfour.

    – Mais, Mademoiselle, repris-je, il n’y a pas que la beauté qui compte.

    – Dois-je entendre par là que je ne vaux pas grand-chose ?

    – Vous devez entendre par là, s’il vous plaît, que je ressemble au coq sur le fumier de la fable, dis-je. Je vois la belle perle – et j’aime bien de la voir – mais le grain de mil fait mieux mon affaire.

    – Bravissimo ! s’écria-t-elle. Voilà enfin une parole bien dite, et pour vous en récompenser je vais vous raconter une histoire. Le soir même de votre désertion, je rentrai tard d’une maison amie – où je fus très admirée, quoi que vous en pensiez – et qu’est-ce que j’apprends ? qu’une jeune fille voilée d’un tartan désire me parler ! Elle était là depuis au moins une heure, me dit la servante, et elle pleurait toute seule en m’attendant. J’allai la trouver de ce pas ; elle se leva pour me recevoir et je la reconnus aussitôt. « Les Yeux Gris », me dis-je en moi-même, mais en me gardant bien de lui montrer ma surprise. « Vous voilà enfin, miss Grant ! » fit-elle, en se levant et me jetant un regard attentif et désolé. « Oui, il m’a dit vrai, vous êtes jolie à tout le moins. » – « Je suis comme Dieu m’a faite, ma chère, répliquai-je, mais je vous serais bien obligée si vous pouviez me dire ce qui vous amène chez moi si tard dans la soirée. » – « Madame, me dit-elle, nous sommes parentes, nous sommes toutes les deux sorties du sang des fils d’Alpin. » – « Ma chère, je me soucie des fils d’Alpin autant que d’un trognon de chou. Les larmes de votre visage sont un meilleur argument. » Et là-dessus j’eus la faiblesse de l’embrasser, chose que vous aimeriez tellement de faire, mais je gage que vous n’en auriez pas l’audace. Je dis que ce fut de ma part une faiblesse, car je ne connaissais d’elle que son extérieur, mais c’était là ce que je pouvais faire de plus sage. Elle est très ferme et très brave de caractère, mais je la crois peu habituée aux caresses ; et par ce baiser (qui l’effleura d’ailleurs à peine) je gagnai son cœur. Je ne livrerai pas les secrets de mon sexe, monsieur David ; je ne vous dirai pas de quelle façon elle m’enjôla, parce que c’est le même procédé qu’elle emploiera avec vous. Ah ! oui, c’est une bonne

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