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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 34
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    le pas.

    – Voilà qui est fortement exprimé, monsieur Balfour, dit-il. Votre observation est de poids.

    – Nous devons aussi nous demander si le procès sera utile au roi George, continuai-je. M. le shériff Miller semble très rassuré sur ce point ; mais je doute que vous soyez à même de démolir la maison sous les pieds de Sa Majesté sans qu’elle reçoive quelques horions, dont l’un ou l’autre pourrait lui être fatal.

    Je leur préparais la réponse, mais nul ne souffla mot.

    – Quant à ceux auxquels la cause profiterait, continuai-je, M. le shériff Miller nous a cité plusieurs noms, parmi lesquels il a eu l’amabilité de mentionner le mien. Il voudra bien m’excuser si je ne suis pas de son avis. Dans cette affaire je ne crois pas avoir reculé le moins du monde tant qu’il y avait une existence à sauver ; mais j’avoue que je me suis vu fort malheureux pour un jeune homme qui se destine au barreau et qui n’a pas encore vingt ans, de se donner les allures d’un brouillon et d’un factieux. Pour ce qui est de James – en l’état des choses, avec la sentence quasi prononcée – il paraît n’avoir plus d’autre espoir que dans la clémence royale. Ne peut-on donc s’adresser directement à Sa Majesté, sauvegarder l’honneur public de ces hauts justiciers, et me tenir à l’écart d’une situation qui me paraît devoir être ma perte.

    Ils restaient tous le nez baissé dans leurs verres, et je sentis qu’ils désapprouvaient mon attitude en cette affaire. Mais Miller fit contre mauvaise fortune bon cœur.

    – Si notre jeune ami m’autorise à présenter son idée sous une forme plus précise, dit-il, je vois qu’il nous propose d’introduire dans un mémoire à la Couronne le fait de sa séquestration, avec peut-être quelques chefs de la déposition qu’il était prêt à faire. Ce plan a des chances de succès. Il est capable autant qu’un autre (sinon mieux) de sauver notre client. Peut-être Sa Majesté aura-t-elle la bonté de ressentir quelque gratitude envers tous ceux qui contribueront à ce mémoire, lequel passerait sans difficulté pour un geste du meilleur loyalisme ; et sa rédaction même pourrait indiquer ce point de vue.

    Ils échangèrent des hochements de tête, non sans quelques soupirs, car la première alternative correspondait sans doute mieux à leurs aspirations.

    – Écrivez donc, monsieur Stewart, s’il vous plaît, poursuivit Miller ; et il serait fort à propos que le papier fût signé de nous cinq ici présents, comme délégués du « condamné ».

    – Cela ne peut toujours faire de mal à aucun de nous, dit Colstoun, en poussant un nouveau soupir : – il venait pendant dix minutes de se voir lord procureur général.

    Sur quoi ils se mirent sans grand enthousiasme à rédiger le mémoire ; – mais bientôt ils s’échauffèrent à la tâche, et je me bornai à les regarder et répondre parfois aux questions. Le document fut rédigé à souhait : il exposait d’abord les faits me concernant, la récompense offerte pour mon arrestation, ma reddition, la pression exercée sur moi ; ma séquestration, et mon arrivée à Inverary lorsqu’il était trop tard. Il énumérait ensuite les raisons de loyalisme et d’intérêt public pour lesquelles on avait décidé de renoncer aux moyens légaux ; et il concluait par un appel véhément à la pitié du roi en faveur de James.

    Je trouvai qu’on me sacrifiait un peu trop, et qu’on me représentait quasi sous les espèces d’un boutefeu que ma cohorte de légistes avait à grand-peine détourné des moyens extrêmes. Mais je laissai passer la chose, et me bornai à suggérer que l’on me déclarât prêt à donner mon témoignage et à fournir ceux d’autres personnes devant toute commission d’enquête. Je demandai aussi que l’on me remît sur-le-champ un exemplaire du mémoire.

    Colstoun sifflota et poussa quelques « Hum ! »

    – C’est un document des plus confidentiels, ajouta-t-il.

    – Et ma situation vis-à-vis de Prestongrange est des plus délicates, ripostai-je. Il n’est pas douteux que j’ai dû éveiller sa sympathie à première vue, pour qu’il m’ait toujours traité si amicalement depuis lors. Sans lui, gentlemen, je serais mort à cette heure, ou j’attendrais ma condamnation aux côtés de ce malheureux James. C’est pourquoi je tiens à lui communiquer la substance de ce document dès qu’il sera recopié. Il vous faut également considérer que cette mesure me servira de sauvegarde. J’ai ici des ennemis qui ont toujours eu la main lourde, Sa Grâce est dans son propre pays, tout comme Lovat ; et s’il planait le moindre doute sur mes procédés je pourrais fort bien me réveiller en prison.

    Ne trouvant rien à répondre à ces arguments, ma société de conseillers finit par m’accorder ce que je désirais, en y mettant toutefois cette condition, que je remettrais le papier à Prestongrange avec les compliments exprès de tous les signataires.

    Le procureur était au château où il dînait avec Sa Grâce. Par l’intermédiaire de l’un des domestiques de Colstoun, je lui fis tenir un billet pour lui demander audience, et reçus l’avis d’aller aussitôt le rejoindre dans une certaine maison de la ville. Je l’y trouvai seul dans une chambre. Son visage était impénétrable ; mais je n’étais pas assez peu observateur pour n’avoir pas aperçu des hallebardes dans le vestibule, ni assez niais pour ne pas deviner qu’il était prêt à me faire arrêter sur-le-champ, s’il le jugeait à propos.

    – Ainsi donc, monsieur Balfour, vous êtes ici ? dit-il.

    – Et je crains de n’y être guère le bienvenu, mylord, répliquai-je. Mais je voudrais avant d’aller plus loin vous exprimer ma reconnaissance pour les continuels bons offices de votre seigneurie, même s’ils sont destinés à prendre fin désormais.

    – Vous m’avez déjà parlé de votre gratitude, fit-il sèchement, et je doute que ce soit pour cette raison que vous m’avez fait quitter la table afin de venir vous écouter. Je me rappellerais aussi, à votre place, que vous êtes encore sur un terrain très mouvant.

    – Plus à présent, mylord, je crois, et si votre seigneurie veut bien jeter un coup d’œil sur ce papier, vous serez peut-être de mon avis.

    Il le lut très attentivement jusqu’au bout, les sourcils contractés ; puis il revint sur un passage et sur un autre dont il sembla peser et comparer la teneur. Ses traits se détendirent un peu.

    – Cela pourrait être plus mauvais, dit-il ; quoique je craigne encore d’avoir à payer cher pour la connaissance que j’ai faite de M. David Balfour.

    – Ou plutôt pour votre indulgence envers cet infortuné jeune homme, mylord.

    Il relut à nouveau le papier, et peu à peu son humeur se rasséréna.

    – Mais à qui dois-je ce bon office ? demanda-t-il enfin. On a dû examiner d’autres projets, il me semble. Qui est-ce qui a proposé cette méthode particulière ? Est-ce Miller ?

    – Mylord, c’est moi, répliquai-je. Ces messieurs n’ont pas montré pour moi tellement d’égards que je veuille me priver du peu de crédit, qui me revient légitimement, et leur épargner les responsabilités qu’ils doivent en conscience supporter. Et je dois à la vérité de dire qu’ils étaient tous partisans d’un moyen qui aurait eu de singuliers résultats dans le Parlement, et qui eût représenté pour eux (suivant l’une de leurs expressions) un rôti juteux. Lors de mon intervention, ils étaient, je crois, sur le point de se partager les diverses fonctions de la magistrature. Notre ami, M. Simon, aurait été reçu à composition.

    – Voilà bien nos amis ! fit en souriant Prestongrange. Et quelles ont été vos raisons de les contredire, monsieur David ?

    Je les lui exposai sans détour, faisant toutefois ressortir avec plus de force et d’étendue celles qui regardaient Prestongrange lui-même.

    – Vous me rendez plus que justice, reprit-il. J’ai lutté pour votre intérêt aussi fortement que vous contre le mien. Mais comment êtes-vous ici aujourd’hui ? interrogea-t-il. En voyant les débats se prolonger, l’inquiétude m’a pris de vous avoir assigné un délai trop juste, et je vous attendais pour demain. Mais aujourd’hui, l’idée ne m’en serait jamais venue.

    Je n’allais naturellement pas trahir Andie.

    – Je suppose qu’il y a des bêtes très fatiguées tout le long du chemin, dis-je.

    – Si j’avais su que vous étiez un pareil bandit, vous auriez goûté plus longtemps du Bass.

    – À ce propos, mylord, je vous rends votre lettre.

    Et je lui tendis l’enveloppe à l’écriture contrefaite.

    – Il y avait aussi une feuille avec le sceau.

    – Je ne l’ai plus. Elle ne portait même pas d’adresse, et n’aurait pas compromis un chat. Pour le second billet, je l’ai, et avec votre permission, je le garde.

    Il parut légèrement contrarié, mais n’insista pas. Il reprit :

    – Demain, nous n’aurons plus rien à faire ici, et je m’en retournerai par Glasgow. Je serais très heureux de vous avoir en ma compagnie, monsieur David.

    – Mylord… commençai-je.

    Il m’interrompit.

    – Je ne nierai pas que je vous demande cela comme un service. Je désire même que, lors de votre arrivée à Édimbourg, vous descendiez chez moi. Vous avez dans les misses Grant de très chaleureuses amies, qui seront enchantées de vous posséder auprès d’elles. Si vous croyez que je vous ai été de quelque utilité, je vous offre là un moyen de vous acquitter envers moi, et bien loin d’y perdre, vous en recueillerez peut-être des avantages par la même occasion. Il n’est pas donné à tous les jeunes inconnus d’être introduits dans la société par le procureur général du Roi.

    Bien souvent déjà (au cours de nos brèves relations) ce gentilhomme m’avait fait tourner la tête ; il est certain que pour un instant il me la fit tourner de nouveau. Je retrouvais toujours inaltérée l’ancienne fiction de la faveur spéciale où me tenaient ses filles, dont l’une avait eu l’extrême obligeance de rire de

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