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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 28
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    en lui.

    – Shaws, dit-il enfin, je vais m’expliquer à cœur ouvert. Telle que vous la racontez, l’histoire est étrange, et peu croyable ; mais cela m’est tout à fait égal qu’elle soit différente de ce que vous l’imaginez. Quant à vous, vous m’avez l’air d’un assez bon jeune homme. Mais moi, qui suis plus âgé et plus judicieux, je vois peut-être un peu plus loin et plus clair que vous dans l’affaire. Il n’y aura aucun mal pour vous à ce que je vous garde ici ; loin de là, je crois que vous vous en trouverez beaucoup mieux. Il n’y aura pas de mal, pour le pays – rien qu’un Highlander de pendu – et Dieu sait si c’est un débarras ! D’autre part, il y aurait un mal considérable à ce que je vous laisse aller. Donc, parlant comme un bon whig et comme votre loyal ami, et aussi comme prudent ami de moi-même, le simple fait est que vous n’avez plus, je pense, qu’à rester avec Andie et les oies.

    – Andie, m’écriai-je, en posant ma main sur son genou, ce Highlander est innocent !

    – Oui, c’est regrettable, fit-il. Mais voyez-vous, dans ce monde, tel que Dieu l’a fait, on n’a pas toujours ce qu’on désire.

    XV

    L’histoire de Tod Lapraik, contée par Andie le Noir

    Je n’ai pas encore dit grand-chose des Highlanders. Tous trois faisaient partie des clients de James More, ce qui resserrait l’accusation autour du cou de leur maître. Ils comprenaient tous quelques mots d’anglais, mais Neil était le seul qui jugeât en savoir assez pour le causer couramment ce en quoi ses interlocuteurs ne partageaient pas toujours son avis. Ces êtres frustres et naïfs montraient beaucoup plus de délicatesse qu’on n’en pouvait attendre à voir leurs haillons et leur aspect farouche, et ils devinrent spontanément comme trois domestiques pour Andie et pour moi.

    Grâce à leur réclusion dans ce lieu solitaire, parmi les ruines d’une antique prison, et au milieu des continuels bruits lugubres de la mer et des oiseaux, je ne tardai pas à découvrir en eux des symptômes de terreurs superstitieuses. Quand ils n’avaient rien à faire, ou bien ils se livraient au sommeil, pour lequel ils avaient un appétit immodéré, ou bien Neil entretenait ses compagnons d’histoires qui ne manquaient pas d’être d’un genre terrifiant. Si aucun de ces plaisirs n’était à leur portée – si par exemple ils dormaient sans que le troisième parvînt à les imiter – ce dernier restait à surveiller les alentours avec une inquiétude croissante, et à le voir, tressaillant, blême, les mains crispées, on sentait tous ses nerfs bandés comme un arc. Je ne pus jamais savoir la nature exacte de leurs craintes, mais leur attitude était saisissante, et le lieu où nous étions, d’un caractère bien propice aux alarmes. Je ne trouve pas de mots pour le qualifier en anglais, mais Andie se servait d’une expression écossaise dont il ne se départait point :

    – Oui, disait-il, c’est un endroit pas ordinaire, le Bass.

    C’est toujours ainsi que j’y repense. C’était un endroit pas ordinaire de nuit, pas ordinaire de jour ; et c’étaient des bruits pas ordinaires que les appels des oies, et le ressac des lames, et les échos des rochers, qui nous obsédaient les oreilles. L’impression existait surtout par temps modéré. Lorsque les vagues devenaient plus fortes elles rugissaient autour de l’île comme un tonnerre ou comme les tambours des armées, terribles mais joyeuses ; et c’était par les jours calmes qu’on prenait peur à force d’écouter – et cela n’arrivait pas seulement aux Highlanders, comme je l’éprouvai moi-même à plusieurs reprises, tant les voûtes du rocher contenaient et répercutaient de bruits légers et sépulcraux.

    Ceci me rappelle une histoire que j’ai entendue, et une scène à laquelle j’ai pris part, qui modifièrent du tout au tout notre façon de vivre, et qui contribuèrent puissamment à mon départ. Il arriva qu’une nuit où je songeais auprès du feu, le petit air d’Alan me revint à la mémoire et je me mis à le siffler. Une main se posa sur mon bras, et la voix de Neil m’ordonna de cesser, car c’était « une musique pas naturelle ».

    – Pas naturelle ? demandai-je. Comment cela ?

    – Non, dit-il, elle a été faite par un fantôme, et qui n’avait pas de tête sur le corps.

    – Bah, répondis-je, il ne peut y avoir de fantôme ici, Neil ; car il n’est pas probable qu’ils se donneraient la peine de venir faire peur aux oies sauvages.

    – Ouais ? dit Andie, c’est ce que vous en pensez ? Mais je puis vous dire qu’il y a eu ici pis que des fantômes.

    – Qu’y a-t-il de pis que des fantômes, Andie ? fis-je.

    – Des sorciers, répondit-il, ou un sorcier à tout le moins. Et c’est même une étrange histoire. Et si vous le désirez, je vais vous la raconter.

    Bien entendu, nous acceptâmes avec ensemble, et le Highlander même qui savait le moins d’anglais fit comme les autres et apprêta toute son attention.

    Histoire de Tod Lapraik

    Mon père, Tarn Dale, paix à ses os, fut dans son jeune temps un garçon bizarre et inquiet, avec peu de sagesse et moins encore de crainte de Dieu. Il raffolait des filles et raffolait de la bouteille et raffolait des aventures ; mais je n’ai jamais ouï dire qu’il s’employa beaucoup à rien d’honnête. De fil en aiguille, il s’enrôla finalement comme soldat et fut mis en garnison dans ce fort, ce qui fit la première fois qu’un Dale posa le pied sur le Bass. Service de misère ! Le gouverneur brassait son ale lui-même ; que peut-on imaginer de pire ? La Roche était ravitaillée de la terre ferme, la chose était mal organisée, et il y avait des fois où ils en étaient réduits à pêcher ou à tirer des oies afin d’avoir à manger. Pour comble, c’était l’époque de la Persécution. Les cellules où l’on crevait de froid étaient toutes remplies de saints et de martyrs, le sel de la Terre, ce qui était une indignité. Et bien que Tarn Dale fût là portant son fusil comme simple soldat, et qu’il aimât les filles et la bouteille, comme je l’ai dit, il n’avait pas l’esprit tranquille au sujet de son emploi. Il avait entrevu la gloire de l’Église ; il y avait des fois où la colère lui montait de voir maltraiter les saints du Seigneur, et la honte le couvrait de ce qu’il dût tenir la chandelle (ou porter le fusil) à une si noire affaire. Certaines nuits, lorsqu’il était de faction, dans le silence du gel couvrant tout, l’un des prisonniers entonnait un psaume, et les autres se joignaient à lui, et le chant sacré montait des différentes cellules – ou cachots, je veux dire – si bien que ce vieux rocher isolé en mer semblait un morceau de ciel. La noire honte était sur son âme, ses péchés se dressaient devant lui sur le Bass, et par-dessus tout, ce péché capital, qu’il dût mettre la main à persécuter l’Église du Christ. Mais la vérité est qu’il regimbait à l’Esprit. Le jour venu, il y avait ses compagnons pour l’étourdir, et ses bonnes résolutions le quittaient.

    En ce temps-là, demeurait sur le Bass un homme de Dieu, nommé Peden le Prophète. Personne ne l’a jamais valu depuis, et beaucoup se demandent s’il avait eu son pareil avant lui. Il était hirsute comme une vieille sorcière, effrayant à entendre, avec une mine comme le jour du Jugement. Il avait une voix pareille à celle des oies, qui vous résonnait dans la poitrine, et des paroles comme des charbons ardents.

    Or, il y avait une fille sur la Roche, et je crois qu’elle avait peu à y faire, car ce n’était pas un endroit pour une femme convenable ; mais il paraît qu’elle était gentille et elle s’accordait fort bien avec Tarn Dale. Il arriva que Peden était à se promener dans son jardin en priant, lorsque Tarn et la fille passèrent par là, et la fille ne se mit-elle pas à rire aux éclats des dévotions du saint ! Il se redressa et les regarda tous deux, et les genoux de Tarn s’entrechoquèrent à son aspect. Mais quand il parla, ce fut avec plus de tristesse que de colère. – Pauvre ! pauvre créature ! dit-il, et c’était la fille qu’il regardait, je vous ai entendu crier et rire, dit-il, mais le Seigneur vous prépare un coup mortel, et ce châtiment soudain ne tirera de vous qu’un seul cri ! – Peu de temps après elle alla se promener sur la falaise avec deux trois soldats, et c’était un jour de bourrasque. Survint un coup de vent qui la souleva par ses jupes, et partez avec armes et bagages ! Et il fut remarqué par les soldats qu’elle n’avait poussé qu’un seul cri.

    Sans doute ce châtiment eut quelque poids sur Tarn Dale ; mais ce fut bref, et il n’en devint pas meilleur. Un jour qu’il flânait avec un autre soldat : – Diable m’emporte ! fit Tam, qui était un blasphémateur endurci. Et Peden était là, le regardant d’un air sombre et terrible ; Peden avec ses yeux flamboyants, et qui tendait vers lui sa main aux ongles noirs – car il méprisait la chair. Fi ! fi donc, pauvre homme, s’écria-t-il, ô le pauvre insensé ! Diable m’emporte, dit-il, et moi je vois le diable à son côté. – La conscience de son crime et la grâce envahirent Tam comme la mer profonde ; il jeta par terre la pique qu’il avait à la main. – Jamais plus je ne porterai les armes contre la

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    Tags:
    Classique, Fiction, Historique, L'aventure
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