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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 26
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    dernier mit pied à terre. Je fus alors installé à sa place, mes pieds liés sous le ventre du cheval, et nous nous mîmes en route, guidés par le Lowlander. Son chemin était assurément très bien choisi, car nous ne rencontrâmes sur tout le trajet qu’un seul couple – un couple d’amoureux – et ceux-ci, nous prenant sans doute pour des contrebandiers, s’enfuirent à notre approche. À un moment nous contournâmes dans le sud le pied du Berwick Law ; à un autre, comme nous franchissions une hauteur découverte, j’aperçus les lumières d’un hameau et le vieux clocher d’une église parmi des arbres peu éloignés, mais quand même trop pour appeler au secours, si j’en avais eu l’intention. À la fin le bruit de la mer se fit entendre. Le clair de lune, quoique assez faible, me permit de distinguer les trois grosses tours et les murs démantelés de Tantallon, cette vieille forteresse principale des Douglas Rouges. Le cheval fut attaché à brouter au fond du fossé, et l’on me transporta à l’intérieur, dans la cour d’abord, puis dans une salle de pierre toute délabrée. Là, comme la nuit était fraîche, mes porteurs allumèrent un grand feu au centre du dallage. On me délia les mains, on me plaça contre le mur du fond, et, le Lowlander ayant sorti des vivres, je reçus un morceau de pain d’orge et un gobelet d’eau-de-vie de France. Après quoi, je restai seul une fois de plus avec mes trois Highlanders. Ils s’installèrent tout près du feu à boire et à causer ; le vent soufflait par les brèches, refoulant flammes et fumée, et hurlait dans les tours. Mais à la fin, comme je ne craignais plus pour ma vie, et que j’étais épuisé de corps et d’esprit par les fatigues de la journée, je me tournai sur le flanc et m’endormis, au bruit de la mer qui battait le pied de la falaise.

    Il me fut impossible de deviner l’heure à mon réveil, mais la lune était au bas du ciel et le feu tombé. Mes pieds furent alors détachés, et je fus emporté parmi les ruines et descendu au long de la falaise par un sentier vertigineux jusqu’à un creux du rocher où s’abritait une barque de pêcheur. Je fus passé à bord, et sous un beau clair d’étoiles, nous nous éloignâmes du rivage.

    XIV

    Le Bass

    Je n’avais aucune idée de l’endroit où l’on m’emmenait ; mais je m’attendais toujours à voir apparaître un navire, cependant que me trottait par la tête une expression de Ransome : – les vingt livres. Si je devais une seconde fois courir le même danger d’aller aux plantations, la chose, croyais-je, finirait mal pour moi : je n’avais à espérer aujourd’hui ni second Alan, ni second naufrage, ni vergue de rechange ; et je me voyais binant le tabac sous les coups de fouet. Cette pensée me glaça ; l’air était vif sur l’eau, les planches du bateau trempées d’humidité ; et je frissonnai, blotti contre l’homme de barre. Celui-ci était l’homme basané que j’ai qualifié plus haut de Lowlander ; on l’appelait Dale, et plus familièrement Andie le Noir. Ayant perçu la vibration de mon frisson, il me tendit avec bonté une grossière vareuse pleine d’écailles de poisson, que je fus bien aise d’endosser.

    – Je vous remercie de votre obligeance, lui dis-je, et je me permettrai en retour de vous donner un avis. Vous prenez en cette affaire une grande responsabilité. Vous n’êtes pas comme ces ignorants et barbares Highlanders, mais vous connaissez la loi et les risques de ceux qui l’enfreignent.

    – Je ne suis pas tout à fait ce qu’on appelle un fanatique de la loi, répliqua-t-il, en temps ordinaire ; mais pour ce qui est de cette affaire, j’agis sous bonne garantie.

    – Qu’allez-vous faire de moi ? demandai-je.

    – Rien de mal, répondit-il, rien de mal. Vous avez des amis influents, je crois. Vous vous en tirerez bien.

    La surface de la mer prit peu à peu une teinte grise, de petites éclaboussures de rose et de rouge, telles des braises en ignition, apparurent dans l’est ; et en même temps les oies sauvages se levèrent, et se mirent à crier alentour du sommet du Bass. Cet îlot, comme chacun sait, n’est guère qu’un bloc de rocher, mais ce bloc est assez grand pour y creuser une ville. Bien qu’il y eût très peu de mer, le ressac était très fort autour de sa base. À mesure que l’aube grandissait, je distinguais plus nettement les falaises verticales, rayées de fientes d’oiseaux pareilles au givre matinal, le sommet en pente tout vert de gazon, l’essaim d’oies blanches qui criaient sur ses flancs, et, s’élevant tout au bord de la mer, la bâtisse noire et délabrée de la prison.

    À cette vue je compris d’un seul coup la vérité.

    – C’est là que vous me conduisez ! m’écriai-je.

    – Tout simplement au Bass, mon petit homme, dit le basané : là où les vieux saints ont été avant vous, et je ne crois pas que vous puissiez espérer mieux comme prison.

    – Mais personne n’y habite, m’écriai-je ; ce n’est plus qu’une ruine depuis longtemps.

    – Vous prendrez d’autant plus de plaisir à la société des oies, fit Andie, sèchement.

    Comme le jour devenait plus clair je remarquai dans la cale, parmi les grosses pierres dont les pêcheurs lestent leurs bateaux, plusieurs mannes et paniers, avec une provision de bois à brûler. Le tout fut déchargé sur les rochers. Andie, moi-même et les trois Highlanders (je les appelle miens, encore que ce fût l’inverse) nous débarquâmes ensuite. Le soleil n’était pas levé que le bateau s’éloigna, faisant retentir les échos de la falaise au bruit des avirons sur les tolets, et nous restâmes seuls dans notre réclusion.

    Andie Dale – le Préfet du Bass, comme je l’appelais en manière de plaisanterie – était à la fois le berger et le garde-chasse de ce petit, mais riche domaine. Il avait à s’occuper de la douzaine à peu près de moutons qui se nourrissaient et s’engraissaient de l’herbe de la partie inclinée, tels des animaux broutant le toit d’une cathédrale. Ils avaient également la surveillance des oies sauvages qui nichaient dans les falaises ; et celles-ci sont d’un produit extraordinaire. Les jeunes constituent un mets succulent, et au prix moyen de deux shillings pièce, les gourmets les achètent volontiers ; les oiseaux adultes mêmes sont estimés pour leur huile et leurs plumes ; et le traitement du ministre de North Berwick est aujourd’hui encore partiellement payé en oies sauvages, ce qui rend la paroisse enviable aux yeux de certains. Pour accomplir ces diverses fonctions, aussi bien que pour préserver les oies des braconniers, Andie avait l’occasion fréquente de coucher sur l’îlot et d’y passer plusieurs jours de suite, et nous vîmes qu’il y était chez lui comme un fermier dans sa ferme. Nous ordonnant à tous de charger quelqu’un des colis sur nos épaules, besogne à laquelle je m’empressai de participer, il nous fit passer par une porte fermant à clef, qui était l’unique accès de l’île, puis à travers les ruines du fort, et nous arrivâmes à la maison du gouverneur. Nous vîmes, aux cendres de l’âtre et au lit dressé dans un coin, qu’il en avait fait son établissement principal.

    Ce lit, il m’offrit de l’occuper, ajoutant que sans doute j’avais des prétentions à la noblesse.

    – Ma noblesse n’a rien à voir avec ce sur quoi je couche, répliquai-je. Dieu merci, j’ai couché sur la dure avant ce jour, et puis le faire encore sans regrets. Tout le temps que je serai ici, maître Andie, puisque tel est votre nom, je jouerai mon rôle et occuperai ma place parmi vous tous ; et je vous prie en outre de m’épargner vos railleries, qui, sachez-le, ne me plaisent guère.

    Il grommela un peu à ce discours, mais réflexion faite, il parut l’approuver. D’ailleurs, c’était un homme à la mine sérieuse et raisonnable, un bon whig et un presbytérien ; il lisait chaque jour dans une bible de poche, et il était à la fois capable et désireux de parler sérieusement de la religion, où il inclinait fortement vers les abus caméroniens. Sa morale était d’une teinte plus douteuse. Je découvris qu’il s’occupait beaucoup de contrebande, et qu’il avait fait des ruines de Tentallon un dépôt de marchandises fraudées. Par exemple, je ne crois pas qu’il estimât à deux liards la vie de n’importe qui. Mais cette portion de la côte du Lothian est restée jusqu’à nos jours plus sauvage et le peuple y est plus grossier que n’importe où ailleurs en Écosse.

    Un incident de ma captivité fut rendu mémorable par une conséquence qui en résulta longtemps après. Il y avait à cette époque stationné dans le Forth un navire de guerre, le Seahorse, capitaine Palliser. Il arriva qu’il fît une croisière durant le mois de septembre, boulinant du Fife au Lothian, et opérant des sondages pour relever les écueils sous-marins. Un beau matin très tôt nous vîmes apparaître le navire à deux milles environ dans l’est. Il mit à la mer un canot, afin d’examiner les rochers Wildfire et le Satan’s Bush, dangers notoires de la côte. Puis, ayant ramené le canot à bord, il prit le vent arrière et mit le cap droit sur le Bass. La circonstance était fort désagréable pour Andie et les Highlanders ; tout ce qui concernait ma séquestration devait rester secret, et si ce malencontreux capitaine de navire venait à débarquer, elle risquait tout au moins de devenir publique. Je formais une minorité unique, je ne suis pas Alan pour attaquer un si grand nombre d’adversaires, et je n’étais pas sûr du tout qu’un

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