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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 24
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    si j’attrape un peu de vent d’ouest je serai là peut-être plus tôt, et je vous attendrai derrière l’île de Fidra. Or si ces messieurs savent l’endroit, ils savent l’heure également. Voyez-vous où je veux en venir, Davie ? Grâce à Johnnie Cope et autres idiots en habits rouges, je connais ce pays comme ma poche ; et si vous êtes disposé à faire encore un temps de galop avec Alan Breck, nous pouvons rebrousser vers l’intérieur et rejoindre le bord de la mer auprès de Dirleton. Si le bateau n’est pas là, je n’aurai plus qu’à regagner ma meule de foin. Mais de toute façon, je pense que nous laisserons ces messieurs à siffler sur leurs pouces.

    – Je crois en effet qu’il y a quelque chance, dis-je. Faites à votre idée, Alan.

    XIII

    La plage de Gillane

    Je tirai moins de profit du pilotage d’Alan que celui-ci n’avait fait de ses marches sous les ordres du général Cope ; je suis incapable de dire par où nous passâmes. J’ai pour excuse que nous allions excessivement vite. Tantôt nous courions, ou bien nous trottions, et le reste du trajet fut exécuté à un pas frénétique. Par deux fois, alors que nous étions lancés à toute vitesse, nous allâmes contre des paysans ; mais quoique nous débouchâmes d’un tournant en plein sur le premier, Alan fut aussi prêt à la riposte qu’un mousquet chargé.

    – Avez-vous vu mon cheval ? lui lança-t-il, haletant.

    – Non, l’ami, je n’ai pas vu de cheval aujourd’hui, riposta le paysan.

    Et Alan prit le loisir de lui expliquer comme quoi nous voyagions ensemble ; que notre monture s’était échappée, et qu’il était à craindre qu’elle ne fût retournée à son écurie, à Linton. De plus même, il dépensa son souffle (dont il ne lui restait que trop peu) à maudire son malheur et ma stupidité qui en avait été soi-disant la cause.

    – Ceux qui ne peuvent pas dire la vérité, me fit-il observer quand nous fûmes repartis, doivent avoir grand soin de laisser derrière eux des indices honnêtes et commodes. Si les gens ne savent pas ce que vous faites, Davie, les voilà terriblement intrigués ; mais s’ils croient le savoir ils ne s’en soucient pas plus que moi de la soupe aux pois.

    Comme nous avions d’abord pris vers l’intérieur, notre route finit par être orientée presque en plein nord : nous avions comme repères, à gauche la vieille église d’Aberlady ; à droite, le sommet du Berwick Law ; si bien que nous atteignîmes de nouveau la côte, non loin de Dirleton. Depuis North Berwick jusqu’à Gillane Ness, court de l’est à l’ouest une rangée de quatre petites îles, Craiglieth, Lamb, Fidra et Eyebrough, remarquables par leur diversité de grandeur et de forme. Fidra, la plus singulière, est un bizarre îlot à deux bosses, sur lesquelles se détache un pan de ruine ; et je me souviens que lorsque nous en fûmes plus près, la mer apparaissait comme un œil humain par une ouverture de ces ruines. À l’abri de Fidra existe un bon mouillage pour les vents d’ouest, et c’est là que nous pûmes voir le Thistle qui se balançait dans l’éloignement.

    Le rivage, à hauteur des ces îlots, est tout à fait désert. On n’y voit aucune habitation humaine, et il n’y passe guère que de petits vagabonds qui s’en vont jouer. Le village de Gillane est situé de l’autre côté du Ness, les gens de Dirleton vont à leur travail dans les champs de l’intérieur, et ceux de North Berwick tout droit de leur port à la pêche ; si bien que cette partie de la côte est tout à fait solitaire. Mais je me souviens qu’en rampant à plat ventre parmi cette multitude de bosses et de creux, nous inspections avec soin les alentours, et nos cœurs martelaient nos côtes, car il y avait une telle réverbération du soleil sur la mer, un tel bruissement du vent dans les herbes courbées, et un tel remue-ménage de lapins déboulant et de mouettes s’envolant, que ce désert me faisait l’effet d’un lieu habité. Nul doute qu’il ne fût sous tous rapports bien choisi pour un embarquement secret, à condition que le secret eût été gardé ; et même à présent qu’il avait transpiré, et que l’endroit était surveillé, il nous fut possible de ramper sans être vus jusqu’à la lisière des dunes, où elles dominent directement la plage et la mer.

    Mais arrivé là, Alan s’arrêta court.

    – Davie, fit-il, voilà une passe dangereuse ! Aussi longtemps que nous restons ici nous sommes tranquilles ; mais je n’en suis pas beaucoup plus près de mon bateau ni de la côte de France. Et de l’instant où nous nous dressons pour faire un signal au brick, c’est une autre affaire. Car où pensez-vous que soient ces messieurs ?

    – Peut-être ne sont-ils pas encore arrivés, dis-je. Et même s’ils le sont, il y a une chose certaine en notre faveur. Ils auront pris leurs dispositions pour s’emparer de nous, c’est vrai. Mais ils s’attendront à nous voir arriver de l’est, alors que nous voici dans leur ouest.

    – Ah ! dit Alan, je voudrais que nous soyons un peu en force, et qu’il s’agît d’une bataille, nous les aurions joliment fait manœuvrer ! Mais ce n’est pas le cas ; et en réalité, la chose est moins enthousiasmante pour Alan Breck. J’hésite, Davie.

    – Le temps presse, Alan, fis-je.

    – Je le sais, répondit-il. Je ne connais que ça, comme disent les Français. Mais c’est une situation rudement épineuse. Oh ! si je pouvais seulement savoir où sont ces messieurs !

    – Alan, repris-je, je ne vous reconnais plus. Voici le moment ou jamais.

    – « Non, non, ce n’est pas moi », chantonna Alan, avec une singulière expression mi-confuse mi-drolatique.

    « Ce n’est ni vous ni moi, dit-il, ni vous ni moi, Non, ma parole, ami Johnnie ! ni vous ni moi. »

    Et tout d’un coup il se dressa de toute sa hauteur, et agitant un mouchoir de sa main droite, il descendit sur la plage. Je me levai moi aussi, mais restai en arrière de lui, à inspecter les dunes de l’est. Son apparition ne fut pas remarquée tout de suite : Scougal ne l’attendait pas aussi tôt, et ces messieurs guettaient dans le sens opposé. Mais bientôt on prit l’éveil à bord du Thistle, où tout devait être paré, car le branle-bas ne dura qu’un instant sur le pont, et nous vîmes aussitôt une yole contourner la poupe du bâtiment et faire force de rames vers le rivage. Presque en même temps, et peut-être à un demi-mille de nous dans la direction de Gillane Ness, une silhouette humaine surgit d’un monticule de sable pour la durée d’un clin d’œil, faisant de grands gestes avec les bras ; et bien qu’elle eût disparu dans le même instant, les mouettes de ce côté persistèrent quelque temps à tournoyer effarouchées.

    Alan n’avait rien vu de ceci, car il regardait uniquement le navire et la yole, en mer.

    – Tant pis ! dit-il, quand je l’eus mis au courant. Le canot là-bas n’a plus qu’à bien ramer, sinon j’aurai du fil à retordre.

    Cette partie de la plage était étroite et plate, et excellente à marcher par marée basse ; un petit cours d’eau cressonneux qui se jetait dans la mer la coupait en un point ; et les dunes couraient tout le long de son bord supérieur comme le rempart d’une ville. Nos yeux ne pouvaient discerner ce qui se passait par derrière dans les dunes, notre hâte ne pouvait accélérer l’allure du canot : le temps s’arrêta pour nous durant cette angoissante expectative.

    – Il y a une chose que je voudrais connaître, dit Alan, ce sont les instructions de ces messieurs. Nous valons quatre cents livres à nous deux : vont-ils tirer sur nous, David ? Ils seraient à bonne portée, du haut de cette longue bosse de sable.

    – Moralement impossible, dis-je. C’est un fait qu’ils ne peuvent avoir de fusils. La chose a été machinée trop secrètement ; des pistolets, ils en ont peut-être, mais non pas des fusils.

    – Je crois que vous avez raison, dit Alan. Mais avec tout cela, ce canot me fait joliment languir.

    Et il claqua des doigts et siffla vers l’embarcation comme on siffle un chien.

    Elle avait déjà fait environ un tiers du chemin, et nous nous étions avancés tout au bord de l’eau, si bien que le sable mou recouvrait mes souliers. Il n’y avait plus rien à faire qu’attendre, nous occuper tout entiers à suivre la lente approche du canot, et regarder le moins possible vers la longue façade impénétrable des dunes, au-dessus de laquelle s’élevaient les mouettes, et qui cachait sans doute les manœuvres de nos ennemis.

    – C’est un bien bel endroit pour s’y faire tirer dessus, dit soudain Alan. Ah, mon ami, je voudrais avoir votre courage.

    – Alan, m’écriai-je, qu’est-ce que vous dites ? Vous êtes pétri de courage ; c’est le courage qui vous distingue, comme je suis prêt à l’attester à défaut d’autres témoins.

    – Et vous pourriez vous tromper fort. Ce qui me distingue surtout c’est ma grande perspicacité et ma connaissance des choses. Mais pour ce vieux courage froid et rassis en face de la mort, je ne suis pas digne de vous tenir la chandelle. Prenez-nous tous les deux ici présents sur le sable. Moi, je brûle uniquement d’être parti ; vous (pour autant que je sache) vous vous demandez si vous ne resterez pas. Croyez-vous que je pourrais faire cela, ou que je le voudrais ? Certes non ! Primo, parce que je n’en ai pas le courage et que je ne l’oserais pas ; et secundo,

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