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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 18
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    s’écria-t-il. Voyez-vous ceci ? et il me montra un imprimé tout frais sorti de la presse. Voici le libellé : tenez, le nom de Prestongrange figure sur la liste des témoins, où je ne trouve en revanche pas la moindre trace d’un Balfour quelconque. Mais ce n’est pas la question. Qui croyez-vous qui ait payé l’impression de ce papier ?

    – Il me semble que ce devrait être le roi George, dis-je.

    – Oui, mais il se trouve que c’est moi ! exclama-t-il. Ce n’est pas qu’il n’ait été imprimé par et pour eux-mêmes, pour les Grant et les Erskine, et pour cette sinistre fripouille de Simon Fraser. Mais pouvais-je, moi, arriver à en obtenir un exemplaire ? Non ! Je devais aller en aveugle plaider ma défense ; je devais entendre les chefs d’accusation pour la première fois devant la cour en présence du jury !

    – N’est-ce pas contraire à la loi ? demandai-je.

    – Je ne puis dire cela, répondit-il. C’est une faveur si naturelle et si constamment accordée (avant cette absurde affaire) que la loi ne s’en est jamais préoccupé. Mais admirez ici le doigt de la providence ! Un étranger visite l’imprimerie Fleming, voit une épreuve à terre, la ramasse et me l’apporte. Par une chance extraordinaire, c’était justement ce libellé. Aussitôt je le fais composer à nouveau – imprimer aux frais de la défense : sumptibus moesti rei ; a-t-on jamais eu idée de cela ? – et le voici pour tout le monde, le grand secret éventé, chacun peut le lire à présent. Mais comment croyez-vous que je trouve cela, moi qui réponds de la vie de mon cousin ?

    – Vrai, il me semble que vous devez le trouver mauvais, dis-je.

    – Vous voyez donc où nous en sommes, conclut-il, et pourquoi je vous ai ri au nez quand vous m’avez dit que votre témoignage serait reçu.

    Ce fut alors à mon tour. Je lui exposai brièvement les menaces et les offres de M. Simon, et tout l’épisode du spadassin, avec la scène qui avait suivi chez Prestongrange. Sur mon premier entretien, conformément à ma promesse, je me tus ; et sa révélation était d’ailleurs superflue. Tout le temps que je parlai, Stewart ne cessa de branler la tête comme un automate ; et je n’eus pas plus tôt fermé la bouche qu’il ouvrit la sienne pour me donner son avis en deux mots, qu’il accentua fortement l’un et l’autre :

    – Disparaissez vite.

    – Je n’y suis pas, dis-je.

    – Je vais donc vous y mener, fit-il. À mon point de vue, il vous faut disparaître immédiatement. Cela ne se discute même pas ! Le procureur, par un dernier reste de pudeur, a arraché votre salut à Simon et au Duc. Il a refusé de vous faire votre procès, il a refusé aussi de vous faire assassiner ; et voilà l’origine de leur différend, car Simon et le Duc ne savent pas plus garder leur foi envers leurs amis qu’envers leurs ennemis. Vous ne serez donc pas jugé, et vous ne serez pas assassiné ; mais ou je me trompe fort ou vous allez être enlevé et séquestré comme lady Grange. Je vous parie tout ce que vous voudrez – c’est cela leur moyen.

    – Vous m’y faites penser, dis-je ; et je lui parlai du coup de sifflet et du suivant à tête rousse, Niel.

    – Partout où se trouve James More, il y a un gros scélérat, ne l’oubliez jamais, dit-il. Son père valait mieux, quoiqu’il fût habile du mauvais côté de la loi, et pas assez ami de ma parentèle pour que je veuille perdre ma salive à le défendre ! Mais quant à James c’est un vaurien et un bandit. Cette apparition de la tête rousse de Neil me plaît aussi peu qu’à vous. Elle me paraît bizarre : méfiance ! cela sent mauvais. C’est le vieux Lovat qui a préparé le coup de lady Grange ; si le jeune doit manigancer le vôtre, cela ne sortira pas de la famille. Pourquoi James More est-il en prison ? Pour le même crime : séquestration. Ses gens sont coutumiers du fait. Il va donc prêter à Simon leurs bons offices, et la prochaine nouvelle que nous entendrons, ce sera que James a fait sa paix, ou bien qu’il s’est évadé ; et vous, vous serez à Benbecula ou à Applecross.

    – Vous mettez les choses au pis, remarquai-je.

    – Ce que je veux, reprit-il, c’est que vous disparaissiez de vous-même avant qu’ils ne vous mettent le grappin dessus. Cachez-vous jusqu’à l’heure du procès, et sautez sur eux au dernier moment lorsqu’ils s’y attendront le moins. Ceci toujours à supposer, monsieur Balfour, que votre témoignage vaille une dose aussi excessive de péril et de tracas.

    – Sachez donc une chose, fis-je. J’ai vu l’assassin et ce n’était pas Alan.

    – En ce cas, par Dieu ! mon cousin est sauvé ! s’écria Stewart. Vous tenez sa vie entre vos lèvres ; et il n’y a ni temps ni péril ni argent à épargner pour vous faire figurer au procès. (Il vida ses poches sur le plancher.) Voici tout ce que j’ai sur moi, reprit-il. Prenez, vous en aurez besoin avant qu’il soit longtemps. Descendez cette rue-ci jusqu’au bout, il y a là un chemin qui conduit aux Lang Dykes, et croyez-moi, qu’on ne vous renvoie plus à Édimbourg avant la fin de la lutte.

    – Mais où vais-je aller ? demandai-je.

    – Je voudrais pouvoir vous le dire ! fit-il, mais tous les endroits où je vous enverrais sont précisément ceux où l’on vous cherchera. Non, il faut vous débrouiller vous-même, et que Dieu soit votre guide ! Cinq jours avant le procès, soit le 16 septembre, faites-moi tenir un mot à Stirling, à l’auberge des King’s Arms, et si vous vous en êtes tiré jusque-là, je ferai en sorte que vous arriviez à Inverary.

    – Encore une chose, dis-je. Ne pourrais-je voir Alan ?

    Il parut hésiter.

    – Peuh ! j’aimerais mieux pas. Mais je dois avouer qu’Alan y tient beaucoup, et qu’il sera caché cette nuit dans ce but, auprès de Silvermills. Si vous êtes certain de n’être pas suivi, monsieur Balfour – mais faites-y bien attention ! – restez en lieu sûr, et inspectez la route pendant une bonne heure avant de vous y risquer. Ce serait une terrible chose pour vous et moi s’il vous arrivait malheur !

    X

    L’homme aux cheveux roux

    Il était environ trois heures et demie quand je débouchai sur les Lang Dykes. J’avais adopté Dean comme destination. Catriona y habitait ; il y avait beaucoup de chances pour que ses parents les Glengyle MacGregor fussent employés contre moi ; c’était donc là un des quelques endroits d’où j’aurais dû me tenir écarté ; mais je n’étais qu’un tout jeune homme, je commençais à être amoureux pour de bon : aussi n’eus-je rien de plus pressé que de me diriger de ce côté. Par acquit de conscience, néanmoins, je pris une mesure de précaution. En arrivant au haut d’une petite montée de la route, je me jetai brusquement parmi les orges et y restai tapi. Au bout d’un moment, un homme passa, qui avait l’air d’un Highlander, mais que je voyais pour la première fois. Peu après arriva Neil aux cheveux roux. Il fut suivi par un meunier sur sa charrette, après quoi je ne vis plus que d’indubitables paysans. C’en était assez néanmoins pour faire rebrousser chemin au plus téméraire ; mais cela ne fit au contraire que renforcer ma résolution. Il n’y avait rien d’étonnant, me disais-je, à ce que Neil suivît cette route, puisqu’elle menait tout droit chez la fille de son chef ; quant à l’autre Highlander, si je devais me détourner pour tous ceux que je rencontrais, je n’arriverais jamais nulle part. Et, m’étant ainsi payé de ces arguments sophistiques, je me remis en marche et arrivai peu après quatre heures chez Mme Drummond-Ogilvy.

    Les deux dames étaient à la maison. En les apercevant toutes les deux par la porte ouverte, je tirai mon chapeau et, croyant amuser la douairière, prononçai :

    – Voici un garçon qui vient chercher Sixpence.

    Catriona accourut à ma rencontre et j’eus la surprise de voir la vieille dame montrer un empressement quasi égal. Je sus longtemps après qu’elle avait le matin même dépêché un exprès à cheval à Queensferry, chez Rankeillor, qu’elle connaissait pour le fondé de pouvoirs de Shaws, et à cette heure elle avait dans sa poche une lettre de mon brave ami qui faisait de ma personne et de mon avenir le tableau le plus flatteur. Mais je n’eus pas besoin de la lire pour connaître les intentions de Mme Ogilvy. Tout rustique que je fusse, je l’étais moins qu’elle ne l’imaginait ; et il apparut aussi clairement, voire à mon esprit campagnard, qu’elle était décidée à machiner une alliance entre sa cousine et un certain garçon imberbe qui était quelque chose comme un laird dans le Lothian.

    – Sixpence prendra bien la soupe avec nous, Catrine, dit-elle. Courez le dire à l’office.

    Et durant le bref espace de temps où nous demeurâmes seuls, elle se donna beaucoup de mal pour me séduire : toujours habilement, toujours sous couleur de raillerie, sans cesser de m’appeler Sixpence, mais avec un air bien fait pour me rehausser à mes propres yeux. Lorsque Catriona fut de retour, son intention devint encore plus apparente, et elle me détailla les charmes de la jeune fille comme un maquignon fait d’un cheval. Je rougis à l’idée qu’elle pût me croire aussi stupide. Tour à tour, j’imaginais que la jeune fille se laissait naïvement donner en spectacle, et alors j’aurais volontiers roué de coups la vieille folle ; ou bien, je me figurais

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