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    2. Catriona (Les Aventures de David Balfour 2)
    3. Chapitre 15
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    me laissa dans un tourbillon de pensées heureuses. Je tardai à regagner mon logis, car je redoutais d’y être immédiatement arrêté. Je fis un léger souper dans une taverne, et passai la plus grande partie de la nuit à errer solitaire parmi les champs d’orge. L’image de Catriona m’obsédait si fort que je me figurais la porter dans mes bras.

    VIII

    Le spadassin

    Le lendemain, 29 août, je me présentai au rendez-vous du procureur, vêtu d’un habit fait à ma taille, et qu’on venait seulement de me livrer.

    – Tiens, tiens, dit Prestongrange, vous êtes aujourd’hui bien beau ; mes demoiselles vont avoir un charmant cavalier. Allons, j’y vois une amabilité de votre part, une vraie amabilité, monsieur David. Oh, nous allons nous entendre fort bien, et je suis persuadé que vos ennuis vont bientôt prendre fin.

    – Vous avez des nouvelles pour moi ? m’écriai-je.

    – Dépassant toute votre attente. Votre témoignage va pour finir être reçu et vous serez libre d’assister, si vous le voulez, en ma compagnie, au procès qui aura lieu à Inverary, le jeudi 21 du mois prochain.

    J’étais beaucoup trop ébahi pour trouver un mot à dire.

    – En attendant, reprit-il, sans vouloir vous demander de renouveler votre promesse, je vous recommande la discrétion la plus absolue. Demain, on entendra votre déposition préalable ; et en dehors de cela, vous savez que moins on en dit, plus tôt les choses s’arrangent.

    – Je tâcherai de m’en souvenir. C’est vous, je suppose, que je dois remercier pour ce comble de bonté, et je vous en remercie de tout cœur. Après ce qui s’est passé hier, mylord, cette nouvelle m’ouvre les portes du paradis. Je n’arrive pas à me persuader que ce soit vrai.

    – Bah, avec un petit effort, vous arriverez bien à y croire. Et je suis bien aise d’apprendre que vous m’avez de l’obligation, car il se pourrait que vous soyez à même de me la prouver d’ici peu (il toussota), voire tout de suite. L’affaire s’est grandement modifiée. Votre témoignage, dont je ne veux pas vous ennuyer pour aujourd’hui, transformera sans doute l’aspect de la cause pour tous ceux qu’elle implique, et cela fait que j’ai moins de scrupule à prendre avec vous un moyen détourné.

    – Mylord, interrompis-je, excusez-moi de vous interrompre, mais comment cela s’est-il produit ? Les obstacles dont vous m’avez parlé samedi me semblaient à moi-même tout à fait insurmontables. Comment cela s’est-il arrangé ?

    – Mon cher monsieur David, fit-il, il ne m’est absolument pas permis de divulguer (même à vous, comme vous dites) les secrets de l’État ; et vous vous contenterez, s’il vous plaît, de savoir le fait en gros.

    Il me parlait avec un sourire paternel, sans cesser de jouer avec une plume neuve ; il me semblait impossible qu’il put y avoir en lui la moindre trace de perfidie ; néanmoins quand il eut attiré à lui une feuille de papier, trempé sa plume dans l’encre, et recommencé à parler, je n’en fus plus aussi assuré, et me mis instinctivement sur la défensive.

    – Il y a un point que je désire élucider, commença-t-il. Je l’ai tout d’abord laissé de côté à dessein, mais la réserve a cessé d’être utile. Ceci, bien entendu, ne fait pas partie de votre interrogatoire, qui suivra d’autre part ; il s’agit d’une curiosité à moi personnelle : Vous dites que vous avez rencontré Alan Breck sur la colline ?

    – Oui, mylord.

    – C’était immédiatement après l’assassinat ?

    – En effet.

    – Lui avez-vous parlé ?

    – Je lui ai parlé.

    – Vous le connaissiez déjà auparavant, je crois ? fit-il, négligemment.

    – Je ne vois pas quelle raison vous avez de le supposer, mylord, répliquai-je ; mais c’est là un fait exact.

    – Et quand l’avez-vous quitté ensuite ?

    – Je réserve ma réponse, mylord. La question me sera posée aux assises.

    – Monsieur Balfour, reprit-il, ne comprenez-vous pas que rien de ceci ne peut vous porter préjudice ? Je vous ai promis la vie et l’honneur, et croyez-moi, je sais tenir ma parole. Vous êtes donc libéré de toute inquiétude. Alan, paraît-il, vous vous croyez capable de le sauver ; et vous me parlez de votre gratitude, que je crois (s’il faut le dire) n’avoir pas trop mal méritée. Il y a là beaucoup de considérations diverses qui tendent toutes au même but ; et je ne me persuaderai jamais que vous ne puissiez nous aider (si vous y consentez) à mettre à Alan, comme on dit, du sel sur la queue.

    – Mylord, répondis-je, je vous donne ma parole que je ne devine même pas où se trouve Alan.

    Il se tut le temps de respirer, puis demanda :

    – Ni comment on pourrait le retrouver ?

    Je restai devant lui muet comme une bûche.

    – Et voilà donc votre reconnaissance, monsieur David ! fit-il. Puis il y eut un nouveau silence. Allons, reprit-il, en se levant, je joue de malheur, et il n’y a pas moyen de nous entendre. N’en parlons plus ; on vous apprendra plus tard où, quand et comment nous recevrons votre témoignage. Pour le moment, mes demoiselles vous attendent. Elles ne me pardonneraient pas de retenir leur cavalier.

    Je fus donc livré aux mains de ces grâces, que je trouvai mieux parées que je ne le croyais possible : elles me donnaient l’impression d’un charmant bouquet.

    Comme nous sortions de l’hôtel, il se produisit un petit incident qui par la suite m’apparut très gros d’importance. Je perçus un coup de sifflet fort et bref comme un signal, et regardant autour de moi, j’entrevis un instant la tête rousse de Neil fils de Tom fils de Duncan. L’instant d’après il avait disparu, et je ne vis même pas le bout de la robe de Catriona, aux pas de laquelle je le crus naturellement attaché.

    Mes trois gardiennes me firent sortir de la ville par Bristo et la lande de Brunstfield ; de là un sentier nous conduisit à Hope park, beau jardin coupé d’allées sablées, garni de bancs et de tonnelles, et surveillé par un garde. Le trajet me sembla un peu long ; les deux plus jeunes demoiselles affectaient un air d’aimable ennui qui m’humiliait cruellement, l’aînée me considérait avec une expression où il perçait quelquefois de l’ironie ; et si je me rendais justice mieux que la veille, ce n’était pas sans effort. À notre arrivée dans le parc, je tombai sur un cercle de huit ou dix jeunes gens (plusieurs étaient des officiers, la cocarde au chapeau, les autres en majeure partie des avocats) qui s’empressèrent à l’envi autour de ces beautés ; et bien que je fusse présenté à chacun d’eux dans les termes les plus flatteurs, on eût dit que tous m’avaient oublié instantanément. Les jeunes gens pris en groupe sont pareils à des animaux sauvages ; ils s’attaquent à un étranger ou le dédaignent sans politesse et même sans humanité ; et je suis sûr que si je m’étais trouvé parmi des singes, ceux-ci m’auraient montré tout autant de l’une et de l’autre. Parmi ces avocats se trouvaient des beaux esprits, et parmi les militaires des hâbleurs ; je ne saurais dire lequel de ces deux opposés m’agaçait davantage. Tous avaient une façon de manier leurs épées et leurs basques d’habits, pour laquelle je les aurais volontiers (et ce par jalousie pure) chassés à coups de pied hors du parc. Je suppose que, de leur côté, ils m’enviaient fort la belle compagnie dans laquelle j’étais arrivé. Quoi qu’il en soit, je fus bientôt laissé en arrière, et marchai sur les traces de toute cette gaieté, dans la morne compagnie de mes seules pensées.

    J’en fus tiré par l’un des officiers, le lieutenant Hector Duncansby, un jeune blanc-bec highlander, qui me demanda si je ne m’appelais pas « Palfour ».

    Je lui répondis affirmativement, quoique sans aménité, car son ton était à peine poli.

    – Ah ! ah ! Palfour, fit-il ; et il répéta encore : Palfour, Palfour !

    – Je crains que mon nom ne soit pas de votre goût, monsieur, dis-je, irrité contre moi-même de laisser voir mon irritation à un individu aussi grossier.

    – Ce n’est pas cela, répliqua-t-il, je pensais à autre chose.

    – Je ne vous conseillerai pas d’en faire une habitude, monsieur, repris-je. Je suis certain que cela ne vous profiterait pas.

    – Sauriez-fous par où Alan Grigor a troufé les pincettes ? dit-il.

    Je lui demandai ce qu’il pouvait bien vouloir dire par là, et il me répondit avec un ricanement, que j’avais sans doute trouvé le tisonnier au même endroit que je l’avais avalé.

    Il ne me resta plus aucun doute sur son intention, et les joues me brûlèrent.

    – Avant de venir faire des affronts à un gentilhomme, dis-je, je commencerais à votre place par apprendre à parler anglais.

    Avec un signe de tête et un clin d’œil il me prit par la manche, et m’entraîna paisiblement hors de Hope park. Mais nous ne fûmes pas plus tôt hors de la vue des promeneurs qu’il changea de façons.

    – Fous êtes un tamné faurien tes Passes-Terres ! s’écria-t-il.

    Et il m’envoya sur la mâchoire un coup de son poing fermé.

    Je le payai largement de retour ; sur quoi il fit un pas ou deux en arrière et me tira son chapeau cérémonieusement.

    – Foilà assez te coups, il me semble, dit-il. Che serai l’offensé, car a-t-on chamais fu semplaple présomption que te tire à un chantilhomme qui est officier du Roi qu’il ne sait pas parler l’anclais te Tieu ? Nous afons tes épées au côté, et foici le King’s park tout proche. Marcherez-fous tefant, ou fous montrerai-che le chemin ?

    Je lui rendis son salut, lui dis d’aller devant, et le suivis. Tout en marchant, il grommelait à part lui Anclais te Tieu et Hapit tu Roi, si bien que j’aurais

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