Couverture : © Simon & Schuster UK.
Logo infini : © Grupo Planeta – Art Department
Pour la présente édition :
© 2015, Hugo et Compagnie
38 rue La Condamine
75017 – Paris
www.hugoetcie.fr
ISBN : 9782755620023
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo.
À mes fidèles lecteurs,
avec tout mon amour
et ma gratitude.
SOMMAIRE
Couverture
Titre
Copyright
Dédicace
Prologue – Hardin
1 – Tessa
2 – Tessa
3 – Tessa
4 – Tessa
5 – Tessa
6 – Hardin
7 – Tessa
8 – Tessa
9 – Tessa
10 – Hardin
11 – Tessa
12 – Hardin
13 – Tessa
14 – Hardin
15 – Tessa
16 – Tessa
17 – Hardin
18 – Tessa
19 – Tessa
20 – Hardin
21 – Tessa
22 – Tessa
23 – Tessa
24 – Tessa
25 – Tessa
26 – Hardin
27 – Tessa
28 – Hardin
29 – Tessa
30 – Tessa
31 – Tessa
32 – Tessa
33 – Hardin
34 – Tessa
35 – Hardin
36 – Tessa
37 – Tessa
38 – Tessa
39 – Hardin
40 – Hardin
41 – Tessa
42 – Tessa
43 – Tessa
44 – Tessa
45 – Hardin
46 – Tessa
47 – Tessa
48 – Tessa
49 – Tessa
50 – Tessa
51 – Hardin
52 – Hardin
53 – Tessa
54 – Hardin
55 – Tessa
56 – Tessa
57 – Tessa
58 – Hardin
59 – Hardin
60 – Tessa
61 – Hardin
62 – Tessa
63 – Tessa
64 – Tessa
65 – Tessa
66 – Tessa
67 – Tessa
68 – Tessa
69 – Hardin
70 – Hardin
71 – Hardin
72 – Tessa
73 – Tessa
74 – Hardin
75 – Hardin
76 – Tessa
77 – Hardin
78 – Hardin
79 – Tessa
80 – Hardin
81 – Tessa
82 – Hardin
83 – Tessa
84 – Tessa
85 – Hardin
86 – Tessa
87 – Tessa
88 – Hardin
89 – Tessa
90 – Hardin
91 – Tessa
92 – Hardin
93 – Tessa
94 – Hardin
95 – Hardin
96 – Tessa
97 – Hardin
98 – Tessa
99 – Tessa
100 – Hardin
101 – Tessa
102 – Hardin
103 – Tessa
104 – Hardin
105 – Tessa
106 – Hardin
107 – Tessa
108 – Hardin
109 – Tessa
110 – Tessa
111 – Hardin
112 – Tessa
113 – Tessa
114 – Hardin
115 – Tessa
116 – Hardin
117 – Tessa
118 – Hardin
119 – Tessa
120 – Tessa
121 – Hardin
122 – Tessa
123 – Hardin
REMERCIEMENTS
PROLOGUE
Hardin
* * *
Je ne sens ni le béton glacé sous mes jambes ni la neige me tomber dessus. Je ne sens que le trou béant qui me déchire la poitrine. Impuissant, à genoux, je regarde Zed sortir du parking avec Tessa sur le siège passager.
Je n’aurais pas pu imaginer une telle scène, jamais dans mes putains de cauchemars les plus tordus je n’aurais pu imaginer ressentir cette douleur. J’ai entendu dire que ça s’appelait la douleur de la disparition. Je n’ai jamais eu quelque chose ou quelqu’un à aimer, jamais eu le besoin de posséder une femme, de la faire mienne complètement, et je n’ai jamais voulu m’accrocher à quiconque avec autant de force. La panique, cette putain de panique totale à l’idée de la perdre, n’était pas dans mes plans. Rien ne l’était. C’était censé être facile : la baiser, récupérer mon blé et foutre les boules à Zed. Facile. Sauf que ça ne s’est pas passé comme ça. Au lieu de ça, cette fille blonde en jupe longue, qui fait de longues listes pour tout et n’importe quoi, s’est doucement insinuée en moi. Je suis tellement tombé amoureux d’elle que je n’arrivais pas à le croire. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point je l’aimais jusqu’à ce que j’en gerbe dans un lavabo après avoir montré à mes connards de potes la preuve que j’avais volé son innocence. J’ai détesté ça, j’ai détesté chaque instant… mais je ne me suis pas arrêté.
J’ai gagné le pari, mais j’ai perdu la seule chose qui m’ait rendu heureux. Et, par-dessus tout, j’ai perdu le soupçon de bonté qu’elle m’avait fait découvrir en moi. La neige détrempe mes fringues, mais je n’ai qu’une envie : rejeter la faute sur mon père de m’avoir transmis son addiction, sur ma mère d’être restée assez longtemps avec lui pour faire un gamin aussi ravagé et sur Tessa pour m’avoir adressé la parole. Je voudrais rejeter la faute sur tout le monde, mais je ne peux pas. C’est moi qui l’ai fait. Je l’ai détruite, elle et tout ce que nous avions.
Mais je ferai n’importe quoi pour rattraper mes erreurs.
Où va-t-elle ? Est-ce que je pourrai jamais la retrouver là où elle va ?
1
Tessa
* * *
Zed m’explique comment le pari est né.
– Ça a pris plus d’un mois, dis-je en sanglotant.
J’ai la nausée, je ferme les yeux pour essayer de me soulager.
– Je sais. Il n’arrêtait pas de se pointer avec des excuses et de demander plus de temps. Il voulait baisser le montant du pari. C’était bizarre. On croyait tous qu’il était obsédé par la victoire, comme pour prouver quelque chose, mais maintenant je comprends.
Zed s’interrompt quelques secondes et scrute mon visage.
– Il ne parlait que de ça et puis, le jour où je t’ai invitée à aller au ciné, il a pété un câble. Après t’avoir déposée, il m’a fait tout un sketch pour me dire de rester loin de toi. Je me suis foutu de sa gueule, je croyais qu’il était bourré.
– Est-ce que… Est-ce qu’il vous a raconté pour la rivière ? Et les… autres trucs ?
Je retiens mon souffle en posant la question. La pitié que je lis dans son regard m’apporte la réponse.
– Oh mon Dieu !
Je couvre mon visage de mes mains. Sa voix se fait plus basse :
– Il nous a tout raconté… Je veux dire absolument tout.
Je ne dis plus rien et j’éteins mon téléphone qui n’a pas cessé de vibrer depuis que j’ai quitté le bar. Il n’a pas le droit de m’appeler. Il n’a plus le droit.
Nous approchons du campus.
– Tu es dans quelle résidence maintenant ?
– Je n’habite plus à la cité U. Hardin et moi… Il m’a convaincue d’emménager avec lui la semaine dernière.
– Il n’a pas fait ça ? demande Zed, le souffle coupé.
– Si. Il est tellement… Il est juste…
Je bégaie, incapable de trouver le bon mot pour définir sa cruauté.
– Je ne savais pas que c’était allé aussi loin. J’ai cru qu’une fois que… tu vois, après la preuve… il redeviendrait comme avant, avec une fille différente chaque soir. Mais c’est là qu’il a disparu. Il ne venait plus nous voir, sauf l’autre soir quand il s’est pointé aux docks et qu’il a essayé de me convaincre avec Jace de ne rien te dire. Il a offert un gros paquet de fric à Jace pour qu’il la ferme.
– De l’argent ?
Hardin n’aurait pas pu faire pire. À chaque révélation répugnante, l’espace dans la voiture de Zed se rétrécit un peu plus.
– Ouais. Jace s’est foutu de sa gueule évidemment, mais il a dit à Hardin qu’il la fermerait.
– Et pas toi ?
Je me souviens des mains abîmées d’Hardin et du visage de Zed.
– Pas vraiment… Je lui ai dit que s’il ne t’avouait pas tout rapidement, je le ferais. Visiblement, il n’a pas trop aimé, répond-il en désignant son visage. Si ça peut t’aider à te sentir mieux, je crois qu’il se soucie vraiment de toi.
– Ce n’est pas le cas. Et même si ça l’était, ça n’a aucune importance.
J’appuie ma tête contre la vitre. Chacun de nos baisers, chacune de nos caresses ont été partagés avec les amis d’Hardin, chacun de nos instants révélé. Mes moments les plus intimes. La seule intimité que je n’aie jamais eue avec quelqu’un ne m’appartient plus, plus du tout.
– Tu veux venir chez moi ? Je ne veux pas être lourd ou te faire flipper, juste j’ai un canapé que tu peux squatter, jusqu’à ce que tu… saches ce que tu veux faire.
– Non. Non merci. En revanche, je peux me servir de ton téléphone ? Je dois appeler Landon.
D’un mouvement de tête, Zed désigne le téléphone sur le tableau de bord et, l’espace d’un instant, je laisse mon esprit divaguer sur la façon dont les choses auraient tourné si j’étais allée jusqu’au bout avec Zed au lieu d’Hardin, après le feu de camp. Je n’aurais jamais commis toutes ces erreurs.
Landon répond à la seconde sonnerie et, comme je m’y attendais, il me dit de venir directement chez lui. Je ne lui ai pas dit ce qui s’est passé, mais il est tellement gentil. Je donne son adresse à Zed qui garde le silence pendant que nous traversons la ville.
– Il va me tomber dessus pour t’avoir éloignée de lui.
– Je te demanderais bien pardon de t’avoir mêlé à tout ça… mais c’est vous qui vous êtes mis là-dedans.
Si je suis honnête avec Zed, je dois dire que j’ai légèrement pitié de lui. Je crois qu’il avait de bien meilleures intentions qu’Hardin, mais mes blessures sont trop récentes et trop douloureuses pour penser à lui en ce moment.
Landon me fait vite entrer chez lui.
– Il pleut des cordes. Où est ton manteau ?
Il me gronde gentiment avant d’écarquiller les yeux en me voyant en pleine lumière.
– Que s’est-il passé ? Qu’a-t-il fait ?
Après voir jeté un coup d’œil dans la pièce, je croise les doigts pour que Ken et Karen ne soient pas au même étage.
– C’est si évident que ça ?
J’ai à peine le temps de m’essuyer le visage que Landon m’attire dans ses bras, je tente encore de sécher mes larmes. Je n’ai plus la force physique ou émotionnelle de sangloter. J’ai dépassé ce stade, vraiment